Le barbier du système social

par axalinencele
mercredi 23 août 2017

En 1929, Julien Benda publiait la trahison des clercs. Ce pamphlet dénonçait le fait qu'une grande partie des intellectuels de l'époque, tenant en apparence un discours rationnel et désintéressé, n'étaient ni plus ni moins que les relais des pouvoirs politiques et économiques. Selon cet auteur, l'intellectuel devait éviter d'intervenir dans les affaires courantes afin de se concentrer sur la recherche de la vérité, au risque de devenir le jouet des oligarques. Force est de constater que cette analyse est toujours malheureusement d'actualité...

Christophe Barbier, « journaliste » à l'express est de ceux-là, faisant assurément parti des clercs dénoncés en son temps par Benda. Il disposait d'ailleurs d'une place non négligeable dans le livre de S.Halimi « les nouveaux chiens de garde ».

Après avoir soutenu la constitution Européenne en 2005, les politiques de rigueur économique, la réforme des retraites, Il proposait récemment dans son infâme édito, la suppression pure et simple des RTT et d'une semaine de congé payés. Le but escompté étant de rendre notre pays plus compétitif, tout en affirmant doctement sans une once de preuve ou d'enquête statistique et de rigueur scientifique, que les Français ont une propension à la fainéantise.

 

Ces assertions dignes d'un pilier de comptoir pourraient faire sourire si elle n'étaient pas représentatives de la pensée d'une élite déconnectée et se sentant pousser des ailes avec la déferlante néo-libérale qui va s'abattre sur notre pays dans les mois prochains.

La compétitivité des journaux et des editocrates

« charité bien ordonnée commence par soi même ». Voici un dicton que le Barbier de Paris n'a jamais dû entendre. Pour sa désinformation, l'express reçoit en effet 6 millions d'euros d'aide chaque année : est-ce compétitif ? Est-ce efficient ? Si on suit un instant la stupide logique économique orthodoxe défendue par l'éditocrate, peut-on en généralisant ce modèle économique, produire des points de croissance (qui semble être une finalité selon notre barbier) ? 

- Le Figaro 16 179 637 euros de subvention

- Le Monde 16 150 256 euros de subvention


- Aujourd’hui En France 11 997 569 euros de subvention

- Ouest France 10 443 192 euros de subvention

- La Croix 10 435 028 euros de subvention

- Télérama 10 105 985 euros de subvention

- Libération 9 832 531 euros de subvention

- Le Nouvel Observateur 8 284 007 euros de subvention

- Télé 7 Jours 6 947 010 euros de subvention

- L’Humanité 6 898 645 euros de subvention

- L’Express 6 349 770 euros de subvention

Il est par conséquent important de dénoncer ce système de subvention qui permet à l’État de contrôler la presse ainsi que de transformer le journaliste en « clerc » pour reprendre l'expression de Benda.

L'express et Barbier ne sont bien sûr pas les seuls concernés. Le cas du Figaro est également assez symptomatique en tant que chantre du néo-libéralisme. Serge Dassault est en quelque sorte le premier fonctionnaire de France, détenant le monopole sur la vente d'avion de chasse destinée au complexe militaro-industriel. L'innovation dans ce secteur est en outre assurée majoritairement par l’État. Dassaults souhaiterait pourtant niveler le système social Français sur celui du Bangladesh et « supprimer toutes les aides »

 

Idée d'amendement concernant la presse

Les insoumis pourraient proposer un amendement concernant la presse subventionnée :

Il aurait pour finalité la suppression des subventions et avantages de journalistes. En plus des suventions, s'ajoute pour les journalistes et détenteurs de cartes de presse comme Barbier, un abattement de 7630 euros. (je n'ai rien contre cet abattement en soi mais ce qui me révulse et qu'il profite aux chantres du libéralisme). Il s'agirait d'expliquer qu'un bon nombre de journaux se targuent des valeurs libérales et de la libre entreprise, tout en ne vivant que sous perfusion étatique. Que serait l'express sans les aides ? Le figaro ? Et barbier ?

Le dernier édito de Barbier nous faisant presque regretter la pensée Maoiste et la révolution culturelle, Ils pourraient également proposer un amendement pour l'envoyer travailler dans une usine de l'agro-alimentaire, par exemple chez Doux ou Gad en Bretagne. Pas sûr cependant que ce dernier tienne la durée des vacances (4 semaines sur 52) qu'il préconise pour les classes laborieuses. Mais comme disait L Chevallier "classes laborieuses, classes dangereuses", les vacances doivent être courtes et ne servir qu'à reconstituer la force de travail avec de l'entertainment...

 


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