Le bon citoyen sans dissonance

par Rémy Mahoudeaux
jeudi 10 novembre 2022

Le Dr. Idriss Aberkane a récemment publié une vidéo sur ce qu’il appelle la dissonance citoyenne1. Elle présente un grand intérêt et chaque personne soucieuse d’élever son discernement à la hauteur des enjeux actuels devrait visionner et écouter son propos. 

Son concept est bien sûr un cas particulier de la dissonance cognitive, cet état de tension qui nous affecte avec les contradictions qui ne manquent pas d’advenir dans nos systèmes de pensées, de croyances, d’émotions ou d’attitudes, ou même de comportements. La cohérence globale de nos pensées et affects ne supporterait pas que nous supposions que l’état de notre cité, celui qui nous gouverne, puisse être malveillant, malfaisant. La conséquence est que le citoyen peut être facilement abusé par un état pervers.

Il y a cependant un problème avec la démonstration d’Idriss Aberkane. Il définit le bon citoyen comme celui qui a un minimum de confiance envers l’état2. C’est peut-être vrai du point de vue de l’état, parce que la persuasion est sans doute plus efficace (atteinte des objectifs) et plus efficiente (au moindre coût) que la coercition pour obtenir du citoyen une soumission suffisante pour assurer l’ordre public : comportements dans la norme civique, consentement à l’impôt, participation et contribution sans heurts à la vie économique, sociale et culturelle. Mais le bon citoyen doit-il être loyal à la cité ou à l’état qui la dirige ? Une fois posée, la question devient rhétorique.

Cette dissonance citoyenne permet à l’état de convaincre aisément dès lors qu’il manie la propagande. Elle dit que c’est pour le bien de tous que l’état nous demande de nous confiner, de mettre des masques, d’imposer à nos enfants des protocoles sanitaires insanes, de cesser de prescrire pour le médecin de ville, de respecter des gestes barrières, de ne plus nous réunir, de laisser administrer un « palliatif-euthanasiant » aux pensionnaires des EHPAD, de nous faire inoculer une substance expérimentale à l’efficacité douteuse et aux risques bien camouflés, d’expulser les soignants et pompiers rétifs à cette injection, de nous soumettre à un passe sanitaire, de ne plus prêter attention aux voix dissonantes, cette liste d’injonction désordonnée n’étant pas exhaustive.

Des sacrifices individuels demandés découlerait un bien collectif. C’est du moins la promesse de l’état, qui a menti et trompé et abusé de la confiance des « bons citoyens », parce que c’est un échec.

Comment ne pas évoquer le petit d’homme Mowgli hypnotisé dans les anneaux du serpent Kaa ? La hâte à souhaiter par exemple censurer l’expression dissidente avec Odyssee semble corroborer l’intention de l’état de ne pas laisser ses citoyens accéder à une information concurrente qu’il ne maîtriserait pas peu ou prou3.

Lorsque l’état trahit les citoyens et le bien commun de la cité, n’est-il pas du devoir de chacun, dès que son discernement le lui permet, de s’opposer à l’état par tous les moyens licites dans un premier temps pour le réorienter vers le bien commun et celui du peuple ? Ou à défaut de supplanter l’état par un autre état qui méritera, lui, la confiance des habitants de la cité ?

Peut-être que le bon citoyen, c’est aujourd’hui celui qui met en garde la société et les concitoyens quand il perçoit que l’état ne sert plus le bien commun ? Complotistes de tous les pays, unissez-vous, il y a du travail pour faire tomber cette bastille des dissonances citoyennes !

Illustration : © Walt Disney Pictures

1https://youtu.be/_vb4YghTin4

25° minute de la vidéo

3https://www.numerama.com/politique/1153768-la-france-fait-ejecter-rt-france-et-sputnik-de-la-plateforme-odysee.html


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