Le « capitaine de pédalo » « Babar » face au requin Sarko

par Grégoire Duhamel
vendredi 16 décembre 2011

Retour sur la bio de François Hollande...

Bien qu'il se maintienne dans les sondages à un niveau très élevé, François Hollande traverse une période qui manque étrangement de tonus : les surnoms dévalorisants pleuvent, venant de droite et gauche, sur le candidat PS, et surtout sa campagne semble totalement amorphe, atone. Aussi se pose la question : le costume de Président est-il trop grand pour lui ? Revenons sur son parcours.

 

François Hollande est licencié en droit. Il fait HEC et Sciences-Po, puis sort 7e de l'École nationale d'administration (ENA). On peut donc dire que son parcours universitaire est remarquable.

Après l'ENA, il devient en 1980 auditeur à la Cour des comptes. Il est également, à cette époque, maître de conférences à l'IEP de Paris. En 1981, à la suite de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, François Hollande devient chargé de mission pour l'Élysée, poste vague, typique des pratiques de la Vème. Lors des élections législatives de juin 1981, il est désigné comme candidat socialiste contre Jacques Chirac. Il perd. En 1983, il est nommé au poste modeste de directeur de cabinet de Max Gallo, puis de Roland Dumas. Il ne fait donc pas directement partie de l'épopée Mitterrandienne, contrairement à sa compagne, élevée au grade de secrétaire d'Etat, elle.

En 1984, il devient conseiller référendaire à la Cour des comptes (pantouflage typique). Aux élections législatives de 1988, le voilà élu député de la première circonscription de la Corrèze. À l'Assemblée nationale, il devient secrétaire de la Commission des finances et du Plan et rapporteur du budget de la Défense. C'est une voie de garage, et de 1988 à 1991, il enseigne l'économie en 3e année de l'Institut d'études politiques de Paris 5, ce qui en dit long sur ses responsabilités autres.

En 1993, Hollande perd son mandat de député. 
Magistrat de la Cour des comptes, François Hollande dispose d'une équivalence (CAPA) lui permettant d'exercer la profession d'avocat : il travaille pendant quelques mois dans le cabinet de son ami Jean-Pierre Mignard. Il devient secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions économiques en novembre 1994. En 1995, après sa défaite, Lionel Jospin nomme François Hollande (octobre 1995) porte-parole du PS, un poste assez secondaire en réalité.

En 1997, François Hollande retrouve son siège de député avec 54 % des suffrages exprimés, et Lionel Jospin est nommé Premier ministre. Ce dernier choisit Hollande pour lui succéder au poste depremier secrétaire en novembre 1997, poste sans intéret puisque tous ses amis sont, eux, au gouvernement. 

En 2001, il est élu maire de Tulle par le nouveau conseil municipal. Après le retrait de Lionel Jospin de la vie politique à la suite de son échec à la présidentielle en avril 2002, François Hollande est réélu député le 16 juin 2002.

En 2004, il prend position pour le « oui » à la Constitution européenne et s'oppose ainsi au numéro deux du parti, Laurent Fabius. 
Voulant mettre fin à un an de discussions et de querelles à la suite du vote de 2004, François Hollande choisit de proposer une synthèse aux courants minoritaires, qui l'acceptent. Le 24 novembre 2005, seul candidat, il est réélu premier secrétaire du PS. Il est ouvertement considéré par ses détracteurs comme l'homme de la « synthèse molle », “fuyant l'affrontement pour au final ne rien décider”.

Le 17 juin 2007, François Hollande est réélu député de la première circonscription de la Corrèze au second tour. D'après un classement effectué en 2010 par lesinfos.com, il occupe la peu enviable 411ème place des députés les plus actifs.
Depuis cette date, son statut principal est député, fonction qu'il ne semble pas le passionner - il est très souvent absent de l'hémicycle.
On le voit, ce parcours est tout à fait honorable et plus d’un s’en contenterait. La question qui se pose est plus vaste : François Hollande n’a au final jamais été ministre, ni Premier Ministre, et son itinéraire est au principal celui d’un homme d’appareil. Il est à noter qu’il ne fut pas appelé dans le gouvernement Jospin, quand l’ensemble des “éléphants” y avaient un poste, pas plus que dans les gouvernements successifs de Mitterrand.

Le mystère reste donc entier : François Hollande sera-t-il apte pour le poste qu'il brigue ?
Le fait que la négociation PS / EELV sur le nucléaire ait été conduit par Cécile Duflot et Martine Aubry est un premier trait inquiétant sur sa capacité à se faire respecter par ses propres troupes... La question qui se pose aussi est qu'il a en face de lui un adversaire résolu, un vrai combattant qui ne ménagera pas ses atémis. "Flamby" (surnom donné par Arnaud Montebourg) sera-t-il de taille à parer les coups ?


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