Le capitalisme n’est qu’un mauvais paradigme

par ddacoudre
mercredi 21 octobre 2015

Comprendre le capitalisme ce n’est pas si compliqué que cela. Le 21 octobre 2013 j’écrivais que « le capitalisme est la marque de l’homme préhistorique » une formule à l’emporte pièce pour signifier qu’il est une organisation instinctive primitive et non une marque de civilisation.

L’homme est un animal grégaire et comme tous ses semblables, par ses comportements se dessine une organisation en son sein. Généralement un dominant se manifeste, sa fonction n’est pas de diriger le groupe, mais d’être seulement le meilleur géniteur en devenant le plus fort. Ce statut lui donnera le droit de disposer des femelles, qui elles ne se différencient pas par des luttes, même si parfois se distingue des rangs préférentiels ou même suivant les espèces

Être le plus fort lui donne le droit de se gaver en premier et de laisser les restes aux subalternes quand la nourriture n’est pas abondante comme chez certains herbivores.

Dans ce cas sa seule limite c’est la satiété et donc la mesure de son estomac. Il ne prive pas les autres de nourriture pour son seul bénéfice (l’erreur d’analyse d’Adam Smith) mais pour donner les moyens à son espèce de survivre (le clan le groupe, la nation, la société, l’humanité) en donnant naissance à de vigoureux individus dont l’un d’eux viendra lui succéder pour la même fin.

La domination n’est donc pas une fin, mais un moyen pour perpétuer l’espèce, tout comme la délimitation des territoires n’est pas un souci de possession, mais un espace de « chasse » pour fournir les moyens nourriciers au dominant d’accomplir son dessein inné.

Ce schéma succinct dont chacun pourra trouver toutes les variantes suivant les espèces en éthologie animale, pour la distinguer de l’éthologie humaine, afin de conserver une séparation virtuelle, trace de notre conscience civilisationnelle, puisque c’est nous qui étudions. Nous n’avons jamais vu un animal étudier les humains, ils nous observent seulement. Parfois je dis que le meilleur moyen de savoir qui nous sommes serait de le leur demander, mais toutes les tentatives a priori ont échoué.

Alors, nous pourrions penser, en décrivant promptement nos comportements animaliers où se distingue un dominant qui s’approprie tous dans l’intérêt de son espèce, que le Capitalisme qui y ressemble comme deux gouttes d’eau en serait le paradigme qui justifierait qu’il soit incontournable, (l’axiome d’Adam Smith, l’individu met toute son énergie dans son seul intérêt).

Quand l’on y regarde de plus près c’est effectivement un paradigme, mais distordu depuis la sédentarisation humaine qui engendre sa concentration.

 Dans l’organisation de la sédentarité émane effectivement de l’ensemble des comportements grégaires un dominant primitif, qui au fil du temps est remplacé par des organisations systémiques, telle, celle que nous appelons l’économie capitaliste. Par des mythes fondateurs où le dominant animalier alpha devient un subalterne coopté par le système, il devient un dominant bêta. Un dominant qui ne teint que par l’organisation du système, j’appelle cela le « dominant systémique ».

Ce dominant a bénéficié, non pas des gènes, mais de l’héritage de ces ancêtres, bien ou mal acquis au cours de la sédentarisation. Un héritage souvent acquis par l’économie de pillage d’un groupe plus ou moins ordonné autour d'un dominant guerrier, qui s’approprie des territoires productifs, en même temps que les individus qui vivent dessus, s’ils ne sont pas en mesure de s’y opposer. Il les utilisera pour lui assurer les productions nécessaires pour demeurer un dominant. De là la notion de servitude.

La différence avec le dominant animalier alpha, c’est qu’il n’a pas une mesure de satiété inné, que celle-ci va dépendre de son intelligence à accumuler et conserver les productions et soumettre les autres pour son seul intérêt. Il se structurera, non pour générer la meilleure progéniture, mais pour léger l’héritage de ses possessions à sa filiation politique, idéologique ou familiale. Ce ne sont plus alors les gènes qui sélectionnent, mais la condition sociale issue de la structuration systémique et de la répartition des tâches.

S’est donc développé au fil du temps un schéma d’enrichissement qui consiste à déposséder, dépouiller ceux qui produisent pour son seul avantage, et ne rétrocéder que le prix du son (céréale), les restes. Ce schéma s’est contractualisé par sa comptabilisation où l’on inscrivait ses gains, épurés des frais pour l’obtenir.

Ainsi, nous ne sommes pas originellement des capitalistes, puisque celui-ci prend naissance avec l’organisation de la sédentarisation. Le capitalisme n’est qu’une forme d’organisation qui repose sur le désir d’accaparation sans limite, alors, que l’animal a celle de son estomac, et une fois rassasié il ne se soucis plus de savoir si les autres ont de quoi se nourrir à leur tour, et il n’ira pas chercher à se l’approprier leur nourriture tant qu’il n’aura pas faim.

Si dans le monde animalier existe pour les groupes de chasseurs la préséance d’accéder à la nourriture. Dans l’organisation capitaliste de la société il en était de même. Ce fut l’élaboration de classes sociales issues de la répartition des tâches, ou ce que nous appelons la répartition de la rareté. Puis elles se structurèrent en fonction des éléments physiques symbolisant la représentation de la richesse par leur possession. Se définit par son accumulation le dominant et en suivent les pouvoirs qui s’y rattachent.

Dans cette organisation capitaliste, issu d’une adaptation des sources génétiques ayant pour but la pérennisation de la survivance de l’espèce, celle-ci distord le paradigme originel par l’organisation culturelle systhémique, généré par une sédentarisation qui se civilise. Néanmoins, il a fallu attendre le développement et la démocratisation des savoirs favorisés par l’imprimerie, pour qu’une opposition idéologique vienne prendre de force sa part, d’une autre manière que ce que la charité voulait bien rétrocéder, de ce que le dominant voulait bien laisser comme restes.

Ainsi, en se plaçant seulement sur le plan de la structure et non sur celui de la morale, nous voyons dans l’organisation naturelle primitive que celui qui domine ne s’occupe généralement pas du groupe. II domine et se gave seulement pour remplir une fonction celle de déterminer un autre géniteur capable de continuer le processus. Par contre par le développement du cerveau humain au fil des âges, la conscience de ce qu’il est distord l’expression du paradigme initial, par sa capacité à se procurer ce dont il a besoin en utilisant le travail des autres qu’il accumule seulement pour son propre besoin, et non pour être celui qui permettra à l’espèce de se développer.

En conséquence, quand Adam Smith écrivait l’homme met toute son énergie dans son seul intérêt il avait raison, l’animal primitif fait cela. Mais quand il poursuit en disant : qu’en s’occupant de son seul intérêt, il concourt à celui du groupe sans le savoir mieux que s’il voulait le faire, il s’est complètement planté

Le dominant capitaliste suit une règle celle de l’accumulation de la richesse, il se gave sans limite, et pour se faire développe des productions et des moyens de défense pour rester le dominant, qui nous le savons aujourd’hui a créé les conditions d’une potentielle extinction de l’espèce, tant par la pollution que par les armes de destructions massives, qui serviront un jour puisqu'elles sont là.

Le but en passe d’être atteint, si nous restons sur cette distorsion, et l’inverse de celui que poursuit l’animal primitif. Or le capitalisme s’est développé dans le monde entier et est devenu le seul moyen de comptabilisation de l’existence humaine

Ainsi, si l’animal primitif ne s’occupe pas ou peu du groupe, « vole » à l’occasion le plus faible, nous n’avons jamais vu un animal exploiter ses semblables ni ne les mettre en esclavage, même volontaire. Alors, que pouvons-nous espérer dans ce monde sans dessein comme le dit JC Allard ?

Ce que certains disent et que je répète, mettre l’humain d’abord comme base de notre réflexion, et devenir civilisé. C'est-à-dire pouvoir espérer mieux que ce paradigme originel distordu qu’est le capitalisme, et ne pas avoir peur de mettre un indicateur de satiété dans l’intérêt du groupe. Cela porte un nom. Cela a pris naissance dans le début du XIX siècle, dans les années 1820, la mutualité. Elle fut reformulée sous un autre aspect par un homme de droite Léon Bourgeois, La Solidarité en 1896. La solidarité est un lien social d'engagement et de dépendance réciproques entre des personnes ainsi tenues à l'endroit des autres. Ceci fut repris également par le sociologue Emile Durkheim Nous sommes loin de la définition d’Adam Smith et de l’individualisme contemporain fait d’égotisme.

Mais la solidarité, n’est pas assistanat, comme certain le font croire dans notre société. En fait, ils justifient du droit du capitalisme de ne pas laisser de restes à ceux qui ne veulent pas se faire exploiter par le travail.

La différence entre l’animal et le capitalisme est que si l’animal laisse des restes c’est parce qu’il ne peut plus se gaver, tandis que le capitalisme laisse des restes pour pouvoir en retirer le double.

Etre civilisé c’est pouvoir espérer mieux que ce mauvais paradigme qu’est le capitalisme qui séduit tant d’individus et de nations, inconscient qu’ils sont en fait incapable de se surpasser et croient l’être parce qu’ils ont amassé des fortunes, et en fait sont pires que l’animal qu’il tienne pour primitif et sauvage.


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