Le capitalisme sinon quoi d’autres !

par Jean Keim
jeudi 23 février 2017

Quel monde vantent et défendent les candidats qui adhèrent à la même vision d'une économie libérale mondialisée ?

Quelles sont les caractéristiques de la mondialisation voulue par le capitalisme prônant un marché libre de toutes contraintes ? : Démantèlement de l'État et des services publics, austérité budgétaire, marchandisation de tout, jusqu'aux activités essentielles comme la santé ou l'éducation, privatisation de tout ce qui échappe encore au profit. Cette politique c'est au bout du compte l'organisation d'un prélèvement massif du capital financier sur le plus grand nombre et sur l'environnement. Ce capitalisme global absolutiste repose sur une oligarchie, une toute petite caste, qui existe avec les mêmes traits sous toutes les latitudes.
Quelle est la situation actuelle ? : D'un côté quelques très puissants de plus en plus riches et tout un ensemble dévoué de serviteurs, dont les politiciens, qui est acquis a l'idéologie de la mondialisation "heureuse" car ils en reçoivent des miettes parfois conséquentes ; en face, le peuple, la masse dont une partie importante vit ou survit dans et par les réseaux urbains.

Peut-on accepter un tel état des lieux ? Certains se disent pourquoi pas si nous en recevons des avantages.

Comment va évoluer l'humanité ? : Inévitablement notre espèce se bipolarise à l'extrême, la compétition sans limite est la règle du jeu et les vainqueurs n'aiment pas partager, les serviteurs inutiles seront rejetés, ce sera un jour le tour des politiciens, pour le moment cette idée ne les effleure même pas tant leur fatuité est grande, le réveil sera douloureux.

Le changement ne peut venir que de la perception de l'absurdité de notre civilisation.

Je n'ai aucune connaissance en économie et je ne connais pas son vocabulaire, toutefois il ne m'est pas interdit d'espérer un mode de vie diffèrent de celui qui a cours actuellement.

Dans notre société il y a par exemple des enseignants qui dispensent des savoirs, des cantonniers qui entretiennent les routes, des mécaniciens qui révisent les véhicules automobiles, des médecins qui visitent les malades, des ambulanciers ou des pompiers qui transportent des personnes vers les urgences hospitalières, des chirurgiens qui vont opérer quand cela est nécessaire, des infirmières et des aide-soignantes qui vont apporter des soins et rendre le séjour supportable..., et il y a tous les autres métiers et activités innombrables qui participent aux économies des activités humaines, sans oublier le bénévolat.

Il n'existe pas de travail sans qualification, certaines professions sont très valorisantes, parfois elles exigent de longues études, et d'autres le sont beaucoup moins, il y a celui qui travaille plutôt avec sa tête et celui qui travaille d'abord avec ses mains, il y a des activités qui se déroulent dans le confort et d'autres dans des nuisances, des intempéries et parfois avec des risques mais chacune nécessite un apprentissage et de donner du temps de vie, du temps de sa vie, quel est le prix d'une heure de vie ?
Parfois les médias mettent en vedette des gens qui touchent en un jour ce qu'un employé (un prolétaire ?) mettra une année sinon plus à gagner, alors il est parfois question de plafonner les gros revenus à 20 fois ou à 10 fois le revenu médian, et même ainsi en acceptant cette règle censée être régulatrice, on accorde à certaines vies plus de valeur qu'à d'autres, ceci est totalement accepté par la société.
Qui décide et pourquoi globalement l'acceptons-nous, sommes nous complices ?
Est-ce stupide, utopique, immoral, inconvenant, inacceptable, injuste ou que sais-je encore d'affirmer qu'une heure de vie donnée à la communauté a concrètement la même valeur quel que soit la tâche effectuée.

Notre mode de pensée est le résultat de conditionnements innombrables instaurés par nos habitudes de vie, ainsi il est admis qu'il faut une hiérarchie, qu'un chef doit gagner plus qu'un subalterne, qu'un architecte doit gagner (beaucoup) plus qu'un maçon, que le profit et la compétition sont des règles de vie acceptables, que l'homme est violent par nature, sans oublier qu'il y a toujours eu des guerres et qu'il y en aura toujours ; il n'y a pas d'intelligence dans ces préceptes pas plus qu'il n'y a de fatalité, les accepter c'est simplement de notre part une soumission à la doxa et une grande paresse intellectuelle.

L'un des cancers de notre civilisation est le fric, il en est le moteur, il oblitère notre véritable humanité, il engendre les pires des maux comme la marchandisation d'à peu près n'importe quoi comme la prostitution, les drogues, les armes, le travail, les organes humains.
Dans un autre modèle de société où chacun aurait le même revenu, l'argent ne serait plus un objectif de vie, il perdrait de sa valeur et la production de choses inutiles devrait disparaître à court terme, comme disparaitraient le capitalisme financier et la compétition économique dévastatrice.

Le capitalisme sinon quoi d'autre ? 
En fait cet autre est entièrement à créer, nous ne connaissons pas ce que cet autre pourrait être et si nous le cherchons dans ce que notre pensée nous restitue, nous ne ferons au mieux que modifier ce qui existe déjà.


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