Le cas Battisti : la frontière entre la justice et la vengeance

par Le brésilien
samedi 17 janvier 2009

La justice brésilienne a rendu à M. Cesare Battisti le « réfuge politique » (qui n’est pas la même chose que l’asile politique) en considérant que son droit de défense légitime n’a pas lui été complètement donné pendant « les années de plomb » en Italie.

Quelques données qui viennent soutenir la décision brésilienne :

- M. Battisti a été condamné pour double assassinat pendant les années plus dures de la répréssion aux mouvements gauchistes en Italie, où l’état Italien a utilisé des moyens, parfois exagérés, en défense de ses droits de préservation de l’ordre publique. Quand un état utilise des moyens de force et exagère, sa condition peut changer de victime en agresseur ;

- Il n’y a pas de preuve technique qui soit capable de démontrer de manière conclusive que ce monsieur a vraiment commis ces assassinats. La seule preuve c’est le témoin d’un ex-compagnon de mouvement (M. Pietro Mutti), lequel a témoigné (à savoir sous quelles conditions) à la même époque des « années de plomb » ;

- Si ce monsieur est vraiment un assassin commun (pas un assassin politique), pourquoi a-t-il été emprisonné dans la « Divisione investigazioni generali operazioni speciali », laquelle était responsable d’arrêter les prisonniers politiques ?

- Pourquoi sa condition de refugié politique rendue par M. Mitterrand a été changée par M. Chirac ? Il n’a pas accompli avec sa parole de « laisser définitivement les armes » ? Pendant la durée de sa permanence en France il a même constitué famille, avec épouse et deux enfants, il a travaillé comme concierge et écrivain ;

- L’Amnistie Internationale soutient jusqu’à aujourd’hui des positions contraires au gouvernement Italien justement pour cause des cas de violations des droits humains dans les « années de plomb » . 

La conclusion de la justice brésilienne (en réfusant la sollicitation d’extradition) est basée sur une profonde analyse et la décision émise par le Ministre de la Justice dans le processus numéro 08000.01173/2008-83 est la suivante :

« Je conclus en comprenant, aussi, que le contexte dans lequel les délits d’homicide imputés à M. Cesare Battisti ont été commis, les conditions dans lesquelles ses processus s’est sont déroulés, à sa potentielle impossibilité de se défendre à l’ampleur en face de la radicalisation de la situation politique en Italie, au minimum, engendrent un profond doute (souligné dans l’original) sur si M. Battisti a eu le droit au dû proces légal. »

En cas de doute, l’application du principe « in dubio pro reu » est obligatoire, tout en évitant de pénaliser un innocent, ou de bien pénaliser de manière juste un coupable.

Parfois la limite entre la vengeance et la justice est très subtil. Pour faire la justice, il faut bien péser tous les arguments, à la lumière de la constitution du Pays lequel doit être dans sont état régulier de droit, et d’un document réconnu au monde entier : « La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », dans ce cas particulier l’article XIV.

Si on considère que les actes de vengeance sont légitimes, on valide à ce moment tout ce qu’a fait l`état d’Israël ou les intégristes du Hamas pendant la plus celèbre guerre du moment.

Je peux conclure que l’extradition serait possible dès que toutes les conditions de culpabilité seraient définitivement présentées, et que toutes les possibilités de menace physique ou morale, seraient définitivement éradiquées.


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