Le CERN, à cheval entre Genève et la France... vous connaissez ?

par Gilles SONDEREGGER
samedi 5 juillet 2014

Je vais vous parler d'un "machin" dont vous entendez parler de temps en temps...oh, pas grand-chose, juste une petite installation à 7 milliards d'€uros, qui emploie 2 400 personnes environ (avec un salaire moyen de 10.000 €uros/ mois, ça ne coûte quasiment rien, à peine 24.000.000 €uros/ mois, soit 288.000.000 d'€uros/ an (oui oui, avec 6 zéros derrière, on parle bien de millions), une broutille, je vous dis ! Si on y rajoute chaque année plus de 250.000.000 d'€uros d'achat de matériel, de fournitures et de services, "ça" coûte à peine plus de 530 millions d'€uros/ an. Vu que ce "machin" tourne en rond depuis 40 ans, nous parlons, construction comprise, de 28.200.000.000 d'€uros (oui oui, avec 9 zéros derrière, on parle bien de milliards !), 28 milliards d'€uros (ça fait mieux non ? En plus j'arrondis de 200 petits millions d'€uros...)

Beaucoup d'entre vous auront entendu parler du CERN, ou se trouve le plus grand accélérateur de particules du monde, un site de plusieurs dizaines de km2 hyper sécurisé. On y "accéléré" et "collisionne" des particules... Super, non ? 

Ça fait un peu penser au surrégénérateur "Phoenix", rebaptisé "Superphoenix", vous savez, l'installation à 9.7 milliards d'€uros pour la recherche nucléaire, qui avait perdu 20.000 tonnes de sodium radioactif...et avait été attaqué à la roquette... ? Rien de bien grave, puisqu'il était situé entre 2 centrales nucléaires traditionnelles... Bien que "Superphénix" soit prêt à redémarrer dès 1990, des obstacles administratifs et politiques font qu’il ne redémarra pas avant 1994. Après un "bon fonctionnement" en 1996, il est de nouveau arrêté en 1997. Des experts recommandent alors d'utiliser Superphénix comme incinérateur (ça fait chérot comme incinérateur, non... ?) des déchets radioactifs des REP du parc nucléaire français. Mais sous la pression des Verts, Lionel Jospin, devenu premier ministre, annonce en 1997 la fermeture définitive de Superphénix qui est entérinée par un arrêté ministériel en décembre 1998 (vous en paierez le démantèlement jusqu'en 2020 !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Superph%C3%A9nix

Mais revenons don à notre super accélérateur de particules... : personne ne se demande à quoi ça va bien pouvoir servir, d'accélérer des particules pour provoquer des "collisions" de particules". Cette installation dont le coût se chiffre en dizaines de milliards d'euros, est acceptée par l'opinion publique comme un centre de recherche scientifique. Mais une fois de plus, à quoi pourrait bien servir les activités du CERN ? C'est juste pour reproduire un mini "Big Bang" ? Quelles sont les applications officielles, utiles, que nous a proposé le CERN ces 40 dernières années ?

RIEN. ET TANT MIEUX, puisque la seule application envisageable serait une bombe dite "à antimatière", à priori déjà technologiquement réalisable depuis 2004. Son seul handicap : elle signerait l'arrêt de mort des diverses bombes et missiles atomiques, utilisant l'uranium enrichi (entre autres). Par contrecoup, l'exploitation de cette technologie hyper-destructrice signerait aussi l'arrêt de mort de toute l'industrie du nucléaire, dont le principal objet est de créer la matière première indispensable au fonctionnement des bombes atomiques. Adieu donc Areva, Framatome, ECA et j'en passe (je plaisante... : le "Sodium-cooled Fast Reactor", l’héritier de "Superphénix", a permis à la France de lancer en 2010 le prototype "ASTRID" dont la mise en service est prévue à l'horizon 2020, ainsi que le démonstrateur ALLEGRO (Gas cooled Fast Reactor), en collaboration avec le CEA, EDF et Areva).

Pourtant, les bombes qui utilisent pour exploser l’énergie d’annihilation dégagée lors de la rencontre entre la matière et l’antimatière ont quelques « avantages » :

a) La quantité d’antimatière nécessaire au développement d’un explosif ne représente qu’une infime fraction de la quantité d’uranium des bombes nucléaires à fission (bombes à uranium) et de deutérium/tritium des bombes nucléaires à fusion (bombes à hydrogène). Théoriquement, les bombes pourraient donc être beaucoup plus petites que les bombes nucléaires classiques.

b) L’énergie d’annihilation est libérée dès que l’antimatière entre en contact avec la matière. Il n’est pas nécessaire de mettre de l’énergie dans la bombe pour déclencher l’explosion. Cela simplifie également la construction des bombes. Certes, la fabrication d’antimatière en dehors de la bombe nécessite beaucoup plus d’énergie, laquelle est libérée plus tard lors de sa réunion avec la matière.

c) Théoriquement, la contamination radioactive résultant de l’explosion de bombes à antimatière pourrait être moindre. Ce pourraient être des bombes à rayonnement qui ont une puissance de destruction mécanique inférieure et qui tuent uniquement grâce au rayonnement neutronique ou des bombes qui détruisent avant tout mécaniquement.

Dès que des quantités suffisantes d’antimatière (avant tout de l’antihydrogène constitué d’antiprotons et de positrons) sont disponibles, la construction de bombes à antimatière devient possible. Le CERN est leader mondial en ce qui concerne la production d’antimatière. Le stockage et le transport d’antimatière ne sont pas simples puisque cette dernière ne doit pas entrer en contact avec la matière (on la piège dans des champs électriques et magnétiques), mais ils sont réalisables. De l’antimatière produite en Suisse pourrait donc être utilisée par d’autres pays pour fabriquer des bombes. Et en fonction du système de valeurs dominant, on ne peut, avec l’antimatière, guère faire de choses « plus intelligentes » que de construire des bombes.

Avec les bombes à antimatière, on pourrait contourner le désarmement et la non-prolifération nucléaire parce que leur principe physique est un peu différent de celui des bombes classiques à fission et à fusion. (ben quoi, c'est bien ce qu'on fait quand on lance une nouvelle molécule d'exctasy, non... ?)

MAIS SURTOUT N'EN PARLEZ A PERSONNE...

Gilles SONDEREGGER


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