Le changement horaire : une foutaise qui perdure

par Markoff
vendredi 30 octobre 2009

Depuis 1976, suite à la "crise pétrolière" qui n’a été, on le sait, qu’une crise spéculative, de doctes technocrates ont décidé qu’il fallait changer d’heure deux fois par an aux changements de saisons. Motif : faire des économies d’énergie électrique. Ça partait d’un bon sentiment et on nous donnait même des chiffres "éloquents" : 300.000 tep ( tonnes équivalent pétrole ) chez les particuliers.
 
Ils ont été si convaincants, ces bons samaritains, qu’ils ont gagné à leur idée lumineuse toute la Communauté Européenne. 
Or une telle mesure n’a qu’un avantage, finalement pas très convaincant, et a, par contre, de nombreux inconvénients
 
Le seul avantage supposé, ces fameuses 300.000 tep ne représentent qu’environ une semaine de consommation du parc automobile français. On pourra dire que c’est déjà pas si mal...
Sauf que chez nous, ces équivalents pétrole sont à 80 % ... d’origine nucléaire. Or, il faut se rappeler que cette mesure a été prise pour économiser sur notre facture pétrolière nationale et non par le souci de nos édiles de faire diminuer notre facture ménagère d’électricité laquelle, bon an mal an, continue d’augmenter régulièrement.
 
Les inconvénients d’un changement d’heure bi-annuel sont bien connus. Ils concernent tout le milieu agricole d’élevage, mais aussi, d’une manière plus générale, le bio-rythme humain, particulièrement chez les enfants en bas âge. Il perturbe le coordination de tous les transports et coûte une fortune en éditions d’horaires à refaire tous les 6 mois. 
Et ne parlons pas des millions d’instruments de mesure du temps qu’il faut tripoter à chaque fois... Un coup je t’avance, un coup je te recule... Comment veux-tu...
 
Nos amis écologistes sont plutôt favorables à ce système, du moment qu’on parle d’économies d’énergie... Hélas, il paraît même qu’une circulation plus importante aux heures claires engendre une augmentation de 15 % d’ozone oxythite, un gaz qui se transfome en poison par le fait d’être exposé à la lumière du jour ( ref. le Quid ). Pas de chance !
 
Les premières années d’application du changement d’horaire, il y eut de nombreuses protestations et des mouvements constitués d’opposition. Mais les clameurs se sont tues et les opposants se sont découragés face à la surdité de nos édiles qui mettent en avant cet argument massue : c’est l’Europe qui décide, on ne peut plus rien faire. Ce qui est très discutable.
 
Or il faut souligner l’hypocrisie qui entoure cette mesure soi-disant économique, dans un monde qui gaspille, encore et toujours, l’énergie d’une façon incroyable. De simples mesures de bon sens feraient économiser 100 fois plus que le tripatouillage de nos pendules.
Il n’est que voir ce qui se passe la nuit : des milliers de bureaux allumés en permanence, les éclairages publics urbains allumés toute la nuit, jusque dans les plus petits villages ( et on continue d’installer des lampadaires tous les 25 mètres ! ), les millions d’enseignes lumineuses qui polluent 365 jours et nuits par an, les monuments éclairés pour les chauves-souris...etc.
 
Tout cela est scandaleux face aux alibis qu’on nous rabâche pour perpétuer un changement d’horaire devenu obsolète.
Quand vous survolez en avion de nuit les villes et villages de France et du monde, vous avez une idée des milliards de tep gaspillés... Mais on est fier : ça brille ! Symbole des "économies d’énergie" : Las Vegas.
 
Un maire courageux et lucide, celui de Perpignan, vient justement de proposer une extinction des feux quelques heures de nuit dans sa ville. C’est un petit début, merci Mr le Maire !
 
Mais qu’attendent nos députés et sénateurs pour s’emparer du problème et proposer, pour une fois, des mesures intelligentes de vraies économies qui devraient aboutir à la suppression définitive de la comédie horaire ? 
 
L’espoir fait vivre.
 
 

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