Le chantage paye toujours ou la diplomatie des faux-culs !

par Carlo Gallo
mardi 10 mars 2020

Depuis l’antiquité, celui qui détient un certain pouvoir ou un atout lui permettant d’imposer son point de vue est craint et, souvent (tout le temps ?) arrive à contrôler le pouvoir politique d’une manière ou d’une autre.

Quand on observe le théâtre de l’absurde qui s’est déroulé à Bruxelles (lieu censé être le gardien de nos « démocraties ») on peut légitimement se poser des questions.

Après le chantage immonde de Recep Tayyip Erdogan à l’encontre de l’Union européenne à propos de l’ouverture de sa frontière aux réfugiés et migrants actuellement sur le sol turc, l’autocrate grand-turc a été reçu en grande pompe (sans mauvais jeu de mots !) par la direction européenne ; tous les pontes de ce qui est devenu un comité d’entreprise de la pire espèce et que l’on continue à appeler union européenne (on se demande pourquoi) était là au garde à vous !

Ursula von der Layen et Charles Michel avec Recep Tayyip Erdogan, ont réaffirmé leur volonté d’appliquer et même d’élargir l’accord de 2016 – déjà contesté et contestable à l’époque – entre Madame Merkel et le président turc, pardon, entre l’Union européenne (?) et le président turc : faire un chèque et tourner le dos, comme d’habitude…

Et le néo-sultan national islamiste de demander - en plus d’une rallonge aux milliards déjà donnés et à venir – trois exigences qui lui tiennent à cœur :

1. La libéralisation des visas européens pour tous les citoyens turcs, malgré le fait qu'Ankara n'a pas rempli toutes les conditions préalables fixées par l'UE pour faire cela.

2. La révision/modernisation de l'Union douanière entre l’Union européenne et la Turquie. Notons néanmoins que cette révision est une ligne rouge pour Chypre, notamment parce que la Turquie refuse toujours d’étendre cette union douanière à la République de Chypre.

3. La relance des négociations d'adhésion de la Turquie et l’ouverture de cinq chapitres de ces négociations, bloqués unilatéralement par la République de Chypre à cause de l’occupation turque du nord de l’île, de la non reconnaissance de celle-ci par la Turquie et de la question de la libre circulation des biens et des personnes. Rien que ça ! En acceptant cette exigence, l’Union européenne écarterait Chypre et obéirait aux ordres d’un État tiers !

Quand on vous dit que la diplomatie a du bon, il faut le croire : l’Europe tremble devant les migrants et la Turquie en détient un nombre significatif de ceux-là ; elle peut les utiliser à tout moment comme un moyen de pression énorme…

Cependant, les photos de l’arrivée du grand-turc au palais de verre bruxellois et l’accueil qui lui a été réservé par les dignitaires souriants faisaient plaisir à voir…bien que les sourires étaient quelque peu figés, malgré les efforts desdits dignitaires et les indications de la légion de communicants dans ce sens…affaire à suivre…


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