Le chômage dépasse les 10% en France. Enfin le temps des vraies réformes ?

par Alexis Vintray
vendredi 5 mars 2010

Le traitement social du chômage adopté par tous les gouvernements montre une nouvelle fois son inefficacité puisque le taux de chômage français dépasse à nouveau le seuil alarmant des 10%.

Sans surprise vue l'absence totale de réformes structurelles pour déréglementer et rendre plus flexible le marché du travail, le taux de chômage explose : le taux de chômage a cru de 0,5 point au quatrième trimestre 2009 et de 1,8 point sur toute l'année 2009. Une hausse jamais vue, qui consacre l'échec complet des mesures étatistes pour enrayer le chômage. Il y a désormais 2,7 millions de chômeurs en France métropolitaine, au sens du BIT.

Le Figaro note ainsi :

« Les hommes payent le plus lourd tribut de cette nouvelle hausse trimestrielle : + 0,8 point en trois mois et + 2,2 points sur un an. Surtout les jeunes hommes, âgés entre 15 et 24 ans : + 1,4 point en un trimestre et + 3,9 points sur un an. Au total, on compte 2.727 millions de chômeurs au sens du BIT (personne de 15 ans ou plus qui n'a pas travaillé, recherche activement un emploi et est disponible dans les deux semaines) en France métropolitaine. Selon un autre indicateur de l'Insee, 3.4 millions de personnes n'ont pas d'emploi mais souhaitent travailler (qu'elles soient disponibles ou non dans les deux semaines et qu'elles recherchent ou non un emploi).

Conséquence directe de cette nouvelle dégradation du marché du travail, le taux d'emploi des 15-64 ans continue de diminuer. Au quatrième trimestre 2009, un peu moins des deux tiers des 15-64 ans (63.7 % exactement) étaient en emploi, soit 0,2 point de moins en trois mois et un point de moins sur un an. »

Pourtant, les réformes susceptibles de faire sortir la France du chômage sont connues, mais la pensée dominante refuse de les entendre. L'économiste Bertrand Lemennicier écrit ainsi : « Le chômage contemporain est un chômage de file d'attente résultat d'une intervention ou d'un ensemble d'interventions publiques antérieures cherchant à protéger un secteur de la compétition sur le marché du travail. Ce secteur protégé engendre un effet pervers : un chômage qui entraîne la montée de l'exclusion et de la pauvreté. Pour corriger cet effet pervers, des règlementations spécifiques destinées à réduire la pauvreté sont prises. Ces règlementations spécifiques non seulement sont souvent inefficaces mais dans certains cas, contribuent à accentuer le phénomène combattu. A nouveau pour corriger cet effet pervers non anticipé, de nouvelles mesures d'aides et de règlementations sont introduites qui elles mêmes engendrent des effets pervers ainsi de suite. »

Et l'économiste Pascal Salin (Paris Dauphine) d'ajouter : « Croyez-vous vraiment que l'on peut créer des emplois en punissant systématiquement tous ceux qui sont susceptibles d'en créer ? Croyez-vous vraiment qu'on peut retrouver une croissance forte et durable en empêchant l'accumulation de capital, en incitant les meilleurs à partir à l'étranger, en détruisant les incitations productives et en récompensant la paresse, les combines et les menaces ? »

Faudra-t-il attendre la faillite comme la Grèce pour se réformer vraiment ? Où est la rupture promise ?

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Image : Taux de chômage dans les pays de l'OCDE et en France, jusqu'au T3 2009. Systématiquement, la France est dans les pays au chômage le plus élevé. licence Creative Commons Paternité 3.0 Unported, auteur KevinPerros


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