Le co-pilote. Une seule explication possible

par Raymond SAMUEL
samedi 28 mars 2015

LE CO-PILOTE DE L'A320 BARCELONE-HANOVRE

UNE HYPOTHESE SUFFISAMMENT ETAYEE POUR EXPLIQUER L'INEXPLICABLE.

Les témoignages dont j'ai eu connaissance concernant le co-pilote (et sans doute aussi ceux qui m'ont échappé) portent tous sur son comportement dans sa vie courante.

L'incompréhension est totale, rien, nous dit-on, ne pouvait laisser prévoir que cet homme « bien sous tous rapports » causerait volontairement sa mort mais surtout celle de 149 autres personnes innocentes.

Malheureusement, en le jugeant sur son apparence et son comportement actuels d'adulte on n'a aucune chance de voir apparaître la cause de son acte. Parce que cette cause (dont je reconnais n'avoir aucune preuve) est enfouie dans son inconscient.

Je suis mu par mes observations directes et ne suis pas « autorisé » dans ma démarche. Cependant, les scientifiques disposent aujourd'hui de résultats d'études, notamment en neurosciences, qui confirment très largement ce que les pionniers ont observé empiriquement. Ces pionniers se nommaient PIAGET, SPITZ, BOLXBY, AYNSWORTH, DOLTO, d'autres encore.

L'une de ces études, notamment, éclaire particulièrement l'acte a priori inimaginable, sidérant, inexplicable etc., qui nous occupe aujourd'hui.

Cette étude, déjà connue, est rappelée par le magazine « science et vie » du mois d'avril 2015 qui vient de paraître. Elle a été faite en 2009 à l'université Mac-Guil de MONTREAL. Les résultats montrent que les cerveaux des suicidés comportent très souvent des modifications épigénétiques et que ces modifications sont courantes chez les sujets qui ont été maltraités dans leur enfance (dès la conception précise un chercheur de Mac-Guil). Il faut entendre par « maltraitance » toutes les conditions inadaptées aux besoins et aux possibilités d'un enfant et susceptibles de provoquer un stress intense et répété.

Il est très difficile, et c'est le cas général en l'espèce, de reconstituer les conditions de la vie d'un enfant, et surtout d'un très jeune enfant, pour faire apparaître ces éventuelles situations de maltraitance, car les indications fournies par les enfants devenus adultes comme par les parents sont toujours très réduites et peu fiables, Il est donc pour le moins probable que les enquêteurs ne remonteront pas aux causes des dérèglements mentaux et affectifs dont souffrait très vraisemblablement le co-pilote.

Ce qui veut dire que les conséquences des conditions inadéquates infligées aux enfants (maintenant par la modernité) continueront à se produire puisqu'elles ne sont pas dénoncées. Elles ne se produiront pas dans des conditions aussi dramatiques bien sûr. Quoique… Dans l'Histoire en effet, nombre de catastrophes de grande ampleur ont eu aussi pour origine la maltraitance subie par ceux qui en sont responsables Ce fut le cas pour Hitler et Staline.

Dans la vie courante les modifications épigénétiques négatives conduisent aux mal-être, aux difficultés à vivre, au manque d'empathie et d'estime de soi, à la dépression etc.

La présence dans un avion d'un co-pilote dans ce cas n'est pas une grande surprise. Il existe de très nombreux cas de personnes à l'inconscient miné qui occupent des postes où ils ont des responsablités parfois importantes. Il y en a parmi les personnels des professions médicales, chez les enseignants, dans les administrations, dans l'armée, etc.

Une étude Européenne (représentée en France par le docteur ROBILE à l'INSERM) chiffre l'ensemble des personnes peu ou prou atteintes psychiquement à 75 % de la population. 30 % auraient des difficultés pour faire face aux nécessités courante de la vie. Je suis moi-même arrivé à ce pourcentage de 30 % minimum dans l'estimation que j'ai faite sur un petit périmètre géographique du nombre de personnes qui laissent apparaître des difficultés à avoir une vie satisfaisante pour eux et pour leurs proches. Une « consultation » de l'UNICEF France estime que 36,3 % des enfants et adolescents sont en difficultés psycho-affectives, que 28,1 % pensent parfois au suicide et rappelle que 10,8 % passent à l'acte.

Malheureusement il est déjà bien tard pour corriger les causes de ces dérives mortifères, c'est à dire, pour l'essentiel, pour corriger suffisamment les conditions dans lesquelles vivent les très jeunes enfants. C'est bien là qu'il faut porter le fer puisqu'il est avéré que les mal-être adultes sont contractés pour l'essentiel pendant la petite enfance.

Il est bien tard car la maltraitance socioculturelle des enfants est incluse dans l'organisation sociale après plusieurs décennies de promotion d'une idéologie dominante qui a sacrifié l'enfant. Ainsi l'auteure de l'article de science et vie que j'ai cité a donné une toute petite place à l'information Mac Guil sur la maltraitance des enfants comme cause des malformations psychoaffectives. Elle a aussi incité à accuser surtout la génétique (accuser les gènes c'est innocenter la société des adultes). Elle titre son article : « Suicide, il cache une vraie maladie » et sous-titre : « Adversité, problèmes psychologiques. Pas seulement ! Derrière le passage à l'acte se cachent aussi des prédispositions biologiques. Une découverte qui change la vision de ce fléau. » (Vraie maladie, prédisposition biologique et même la façon dont on doit voir ce fléau).

En y regardant d'un peu près on voit bien que la découverte qu'il fallait mettre en exergue c'était la maltraitance des enfants véritable cause première, bien pointée par Mac Guil. Par ailleurs, le fait que l'auteure n'ait pas signalé que les « prédispositions biologiques » de l'espèce sont issues des modifications épigénétiques, elles-mêmes provoquées par la maltraitance, est aussi à remarquer.

Nous retrouvons ici comme partout le lobby du déni de la maltraitance des enfants. Attendons-nous à ce que ce lobby presque toujours protégé nous emmène vers une insécurité de plus en plus grande.


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