Car il reste en effet un milieu où on peut déceler assez vite ses penchants nauséabonds : l’école, avant même le lycée ou l'université chez certains. Les lycées professionnels regorgeant de ce genre d'élèves. Comme j’ai gardé pas mal de liens avec mes anciens collègues, on m’en informe régulièrement. Or, ces dernières années, il faut bien avouer qu’on a atteint la côte d’alerte. Spécialement dans les lycées professionnels, justement, où sévit une mode véritable d’appartenance soit à des bandes, soit à des groupes tendance nazillonne. Et pour les distinguer, me souffle un jeune collègue, rien de tel que leurs "fringues", ou leurs inscriptions sur leurs trousses d'écolier,
parfois constellées de croix nazies... souvent dessinées à l'envers, l'auteur n'ayant pas toujours un don pour la reproduction picturale. L'affichage ostensible de décoraations de supporter de foot tendance bourre-pif est aussi un signe qui ne trompe pas, me souffle mon ami enseignant (effondré), dans ce milieu d'excités. Le must étant le tatouage, voire la page d'accueil de l'ordinateur affichant un Panzer du plus bel effet (un collègue en a vu un qui faisait un bruit de moteur de char au lancement de Windows !). Les codifications étant un autre territoire significatif, le 88 n'étant chez eux ni un département ni le calibre d'un canon de DCA, mais... un hommage à Adolf Hitler, la huitième lettre de l'alphabet étant un H... vous allez me dire qu'il faudrait écrire 18 alors : oui, à part que 88 signifie chez eux "Heil Hitler" tout simplement !! Sur le net, c'est plus simple : ce sont tous des "Werwolf", du nom d'une compagnie de SS. En France, on en a plusieurs, bien sûr et même chez les adultes comme celui venu squatter les forums après s'être fait virer des manifestations de célébrations du débarquement...
Du vécu scolaire avec de la graine de nazillon, ça remplit des cahiers entiers d'anecdotes. Au florilège on a en vrac, relevé par un ami enseignant que l'on appellera "Duc" : "un élève plutôt distrait pendant un cours, jouait en fait avec des balles de 22. La semaine suivante c'était une matraque télescopique ! Tous arrivent à l'école avec des poings américains, discutent sur MSN en salle informatique avec d'autres nazillons et se saluent en disant "Sieg". L'un d'entre eux s'est fait arrêter en gare de Lille en possession d'un revolver (Il allait soi-disant à Lens le vendre à un type rencontré sur internet ! ). Lors d'une journée sportive où les élèves se rencontraient, ils ont passé leur temps à bavarder avec un autre élève venu d'ailleurs et habillé en Lonsdale et Fred Perry de la tête aux pieds. Ils ont même échangé leurs numéros, histoire de se retrouver pour aller faire des tours ensemble, on suppose pour faire du lèche vitrine...). Il y en a plein ainsi. "Si vous arrivez en Wolkswagen à l'école, comme prof, vous êtes le roi :
Volkswagen : " Ya qu' ça d' vrai, c'est allemand !" vous disent-ils, de même que s'ils apprécient e prof d'allemand du lycée de Douai, c'est simple :" C'est l'meilleur parce qu' il s'appelle Gunter". Imparable ! Une véritable obsession chez eux, que l'Allemagne :"quand on leur demande " Quelle est votre destination de rêve pour les vacances ?" La réponse est invariable : " L'Allemagne". Quand ils terminent une interro 15 min avant la fin, Ils sortent une feuille blanche pour dessiner des petites croix, des SS, des WP (White Power évidemment...). Parfois, c'est la chaise qui prend. Un autre a mis en fond d'écran sur son pc portable une photo des rails de train qui mènent à Dachau...." Tout ça dans le Nord. Et encore, on est pas encore descendu dans l'Aisne... "où l'une des figures frontistes du département n'est autre que Michelle Dall'Ara, ancienne du Parti national français européen (PNFE), formation néo-nazie active du milieu des années quatre vingt à la fin des années quatre vingt dix" rappelle si justement Droites Extrêmes.
Pour habiller tout ce beau monde, il y a des magasins. A Chauny (dans l'Aisne, on y est !) véritable cocotte-minute où s'opposent régulièrement skins et beurs, et où le FN fait plus de 20%, un endroit susceptible de sauter d'un jour à l'autre, on a de quoi en effet. Marianne y avait trouvé un vendeur de fringues Lonsdale, du Fred Perry, du Hardcore, ou du Hooligan, les quatre marques les plus prisées . "Lorsque trois adolescents font leur entrée et viennent le saluer, son discours se fait moins policé. Ce qu’il considérait quelques minutes plus tôt comme un simple « phénomène de mode » (le fait de porter ce genre de vêtements) devient finalement « une tendance plus profonde », plus « lancinante ». Et alors qu’il se regarde dans une glace en bombant le torse, il balance au plus chétif d’entre eux : « Il faut faire du sport, comme ça, personne ne vient t’emmerder dans la rue ! » Un « judicieux » conseil pour l’avenir. Pour le sien, d’avenir, Philippe ne s’en fait pas : « Tant qu’il y aura des bougnoules, il y aura de la vente ! » lâche-t-il dans un grand éclat de rire… Les trois jeunes relèvent à peine. L’un d’entre eux a le sourire scotché aux lèvres. C’est Romain, l’élève de Gay-Lussac. Il explique à nouveau refuser de se voir assimiler lui et les siens à des « skins ou des néo-nazis » : « On est nationalistes. On a l’amour du drapeau, c’est tout ». La jeune fille qui l’accompagne, veste Lonsdale et croix en strass façon Madonna autour du cou, entreprend quelques pas de danse et finit par ajouter son grain de sel : « La presse met de l’huile sur le feu, grossit les choses. Elle dit qu’on est des néo-nazis, qu’on “tape” des “sieg” (« sieg heil », le salut hitlérien, ndlr), mais c’est faux ! »
À Chauny, le « c-est-pas-nous-les-responsables-c-est-les-autres » est presque un art. Et pas seulement pour les jeunes, qu’ils fassent d'ailleurs partie d’un camp comme de l’autre. Ils ont apparemment été à bonne école : les adultes chaunois, face à ces événements, savent eux aussi se renvoyer copieusement la balle…" La fille décrite, prénommée Lucie, vite retrouvée sur Facebook s'avérait être la fille d'un des leaders locaux du FN. Elle y posait en ... Lonsdale !
A l'école, "l'effet Lonsdale" (qui faisait en décembre dernier sa pub en Angleterre sur l'organisation de tournois de boxe pour l'armée !) débute de plus en plus tôt : "Une professeure de français au collège que nous avons contactée et qui souhaite garder l'anonymat, juge la "situation très inquiétante". "Ce n'est pas propre à Chauny mais plutôt à l'ensemble du département" souligne-t-elle. Et de raconter : " Cela a commencé l'année dernière. On a surpris des élèves de 6e/5e qui avaient des portraits d'Hitler sur leurs portables. On est intervenu. Et puis, on s'est mis à voir arriver au collège certaines marques de blousons très caractéristiques. Immédiatement après, les gamins qu'on prenait en flagrant délit dans la cour ont changé d'attitude. Ils ne s'excusaient pas mais revendiquaient sur le mode : "je suis facho et alors" ? Du coup on a pris des mesures radicales". C'est ainsi que le port des fameux blousons a été, entre autres, interdit dans l'établissement. "Cette année, poursuit-elle, c'est pire. Cela s'est radicalisé, cette fois sur un mode violent. Deux à trois fois par semaine on intervient dans la cour du collège pour stopper une bagarre à la suite de propos racistes". Et de conclure : "il y a des jeunes adultes- grands frères, oncles, voire parents- derrière que les plus jeunes copient." Clément, lui, est professeur de sciences naturelles dans les environs de Chauny. Son constat n'est pas vraiment différent de celui de sa collègue. "Parmi les jeunes skins de Chauny, j'ai des anciens élèves. Il y a un militant FNJ sur la ville mais qui n'a pas forcément une grande influence sur eux. Eux arborent des croix gammées stylisées, des croix celtiques. L'an passé je les ai vus à la gare routière- l'endroit d'où part chaque soir tous les cars desservant les villes environnantes- se livrer à des agressions racistes sur les gamins qui rentraient chez eux".
Derrière tout ça, il y a des adultes... manipulateurs. Tel celui de Méteren, au bord de la Flandre, qui s'est fait pincer par les services sociaux, début 2009, ses propres filles s'étant plaintes d'avoir à faire chez lui le salut nazi. les policiers, alertés, avaient découvert un chef d'entreprise ayant déposé le bilan, animateur d'un site internet planqué en Malaisie faisant 2 gigas de données sur l'Hitlérisme. Au milieu de ses délires, un très inquiétant manuel du parfait petit nazi en collège, avec plein de recommandations, telles que "si tu veux passer inaperçu sur un forum, prend un pseudo féminin, les modérateurs de forum sont toujours plus indulgents avec les filles que les garçons". A lire les inscriptions sauvages chez Agoravox, je me dis parfois que notre nazi des Flandres a fabriqué pas mal de petit(e)s. "Les auteurs touchent aussi au ridicule quand ils développent le thème de « la coiffure du national-socialiste » (en fait, la mode des années 30-40) ou exposent des « directives pour la sélection d'une compagne et pour la procréation ».
Avec cette phrase attristante : « Il n'est pas aisé de se faire aimer pour ce que l'on est, à savoir un authentique nazi. » Le texte le plus inquiétant est intitulé « Militer en milieu scolaire ». On touche là au danger majeur. La cible de recrutement est clairement définie, fragile et influençable. C'est au programme de troisième qu'on aborde la Deuxième Guerre mondiale et les régimes totalitaires. Plutôt que des bourrins bas du front, on cherche des jeunes cultivés, capables de convaincre des camarades, de donner la contradiction à un prof, Extrait du manuel : « Procède toujours de manière intelligente et progressive. N'attaque pas un professeur de front mais mets-le en difficulté, de préférence devant toute la classe. » Le contenu du forum assaut.mnsf confirme d'ailleurs la jeunesse des membres. On signe là volontiers ses interventions par le sigle « o » qui symbolise le salut nazi. Attention, on ne parle pas de centaines de gamins en ligne. Le record de fréquentation du forum est de 63 le mercredi 12 décembre 2007" avaient expliqué mes anciens collègues de la Voix du Nord.
Les extrémistes se reconnaissent entre eux en effet par plusieurs signes : la coupe de cheveux, qui les fait tous ressembler à des oiseaux (des canaris "à toupet allemand", ce doit encore venir de là !!!) , mais aussi les tatouages (pour les plus âgés) et les vêtements, surtout chez les scolarisés. Il existe donc un uniforme du collégien ou du lycéen néo-nazi."Les révoltes adolescentes, on le sait, passent souvent par le vêtement" affirme le Figaro, non sans raison. Au point qu’un collège des Ardennes, le collège Blanc Marais situé à Rimogne a été obligé d’interdire le port de vêtements Lonsdale, portés comme signe de ralliement. Ça n’est pas si vieux que ça, comme info, ça date du 1er octobre 2009. Pour y arriver, le principal, Alain Michnik, a fait jouer la loi... sur la laïcité ! Leur pensée leur appartient et nous la respectons, mais dans le collège il n’y a pas place pour le prosélytisme, l’embrigadement ou le sectarisme. Nous sommes là, au contraire, pour apprendre à ces jeunes à s’en prémunir »affirmant « on ne joue pas avec des symboles de ce type ». Mais pourquoi donc Lonsdale ? Car au milieu, ça fait NSDA pardi ! plus qu’un P et c’est complet... On a un bon exemple de ce genre de gag de mauvais goût, avec les t-shirts modifiés, au "P" rajouté, qu'arborent des jeunes qui souhaitent davantage arborer leur goût pour le nazisme. Même que l'un d'entre eux avait réussi à poser tout sourire avec Marine le Pen à Lyon, en septembre 2011. Le Lonsdale » se tranformant en "LoNSDAPe — Europe". A gauche, Grégoire C, à droite arborant le La Totenkopf, le symbole des gardiens SS des camps de concentration et d'extermination son ami Anthony, batteur du groupe néo-nazi lyonnais Match Retour.
Non, en fait ça, Lonsdale-Lonsdape c’est donc plutôt une légende : mais il est vrai que ce genre de t-shirt est devenu emblématique d’une jeunesse, comme l'a écrit Libération :
« Les jeunes Lonsdale n'existent pas ! » Enervé, Ronald Krijger, responsable du catalogue Lonsdale chez Punch, dément le penchant supposé de ses clients pour l'extrême droite. La marque, spécialisée dans le vêtement de boxe depuis 1960, est pourtant devenue le signe de ralliement de toute une jeunesse néonazie en Europe du Nord. Si elle n'est pas la seule griffe fétiche de ce marché de niches, aussi amateur des marques anglaises Fred Perry et Ben Sherman, elle est la seule à avoir été détournée à des fins politiques. Certains de ses clients n'en laissent, en effet, apparaître que les quatre lettres centrales, NSDA, dans l'entrebâillement de leur blouson. L'allusion au National Sozialistische Deutsche Arbeiter Partei (NSDAP) d'Adolf Hitler est ainsi faite en toute impunité, sans risque de poursuites pour port d'insignes nazis. Des lycéens ont par ailleurs donné un sens nouveau à Lonsdale, en déclinant chaque lettre à leur manière : « Laat ons Nederlanders samen de allochtonen elimineren » (« Néerlandais, éliminons ensemble les étrangers »). En 2006, déjà, la marque avait dû
faire face à ces accusations de liens avec l’extrême droite que sa clientèle a créés toute seule : au départ, visiblement, il n’y a aucune relation.
Pour lutter contre cette image, la marque
avait sponsorisé des événements gays en 2004 : ce fut un véritable échec commercial. En Allemagne, c’est
Steinar qui a subi le même sort. Lui, c’est un peu différent : le logo runique déjà était douteux. la firme est devenue depuis arabe, rachetée par un émir de Dubaï.... gag amusant, une liste fort intéressante de clients français avait été sortie discrètement des ordinateurs de la firme... on y trouvait comme clients un ancien président du FNJ, et ex-secrétaire départemental du FN de Loire-Atlantique, le délégué général du RED (Rassemblement étudiant de droite qui ressemble au GUD), et.... un lot complet de militaires du 2eme REP (la Légion étrangère
basée à Calvi !). L’uniforme fait le soldat, dit-on, c’est bien connu !
Ces "uniformes" portés par idéologie, façon armée, ça aboutit invariablement à des heurts entre camps différents : le 23 novembre dernier
, dans la Somme, les personnels du lycée Pierre-Mendès-France se mettaient en grêve pour dénoncer les heurts récurrents dans l’établissement : "l
e coup de poing entre élèves dans les couloirs est allé jusqu’à la bataille rangée devant l’établissement quand des « renforts » extérieurs sont convoqués. « ça se joue entre d’un côté les nazillons et de l’autre les beurs » nous apprend Veille-Education. Un témoignage d’une élève du Courrier Picard énonce les griefs et démontre une véritable notion de territoire au sein même de l’établissement : « Près de l’ascenseur, aux escaliers, c’est le coin réservé des Arabes », raconte-t-elle, sans le moindre racisme. C’est juste qu’il est tacitement interdit d’y poser le cartable ou le pied si on ne fait pas partie du clan. Et que ça titille « les fachos » nous dit le journaliste". Vêtements, territoire, bagarre : c’est une notion ancienne, celles des bandes d
’Apaches (tatoués à l’œil) du début du siècle, du
West Wide Story, version nettement plus crapoteuse.
Le plus étonnant, c'est le port de vêtements Hugo Boss...ou plutôt leur absence chez nos nazillons de lycées ou de collèges. car ce qu'ils ne savent pas, c'est que le roi des fringues "tendance" actuelle a été celui qui a taillé les chemises brunes et les uniformes de SS, ce qu'a expliqué l'historien allemand
Roman Köster.
"Sous le titre "Hugo Boss 1924-1945-Eine Kleiderfabrik zwischen Weimarer Republik und Drittem Reich" (Hugo Boss 1924-1945. L’histoire d’une usine d’habillement pendant la République de Weimar et le Troisième Reich) l’ouvrage d’une centaine de pages raconte l’histoire d’un homme qui a créé une usine d’habillement à Baden-Wuerttemberg en 1924. Il rapporte comment la société s’est retrouvée au bord de la banqueroute en 1931, comment son patron est entré au Parti nazi, et comment il a décroché un gros contrat… celui de la fabrication de chemises brunes. "Il est clair qu’Hugo Ferdinand Boss n’a pas rejoint le parti nazi parce qu’il avait décroché la fabrication des uniformes, mais parce qu’il adhérait au National socialisme", explique Roman Köster. Au fil des années, la rumeur a enflé au sujet de l’ancien patron qui est passé d’"opportuniste du troisième Reich" à "créateur de l’uniforme nazi", ou "tailleur personnel d’Hitler". "Il n’y a pas d’indication que la société Hugo Boss ait joué un rôle déterminant dans la fabrication des uniformes nazis, ni qu’elle ait été impliquée dans leur conception", écrit aujourd’hui Köster. Il ne fait aucun doute en revanche que l’usine a bien eu recours à des travailleurs forcés, essentiellement des femmes. Quarante prisonniers de guerre français y ont notamment travaillé d’octobre 1940 à avril 1941". La firme n'a que récemment révélé les faits (la première fois n'avait été qu''en 1997, dans le Washington Post)... et continué ses spots publicitaires comme si de rien n'était... gommant au maximum sa propre histoire, gênante :
"L’entreprise de Hugo F. Boss compte 324 ouvriers en 1944. Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss est déclaré « opportuniste du Troisième Reich », reçoit une lourde amende de 80 000 marks et est privé de ses droits civiques. À sa mort en 1948, la société passe aux mains de son gendre Eugen Holy."
Cette histoire de reconnaissance par le vêtement, un petit ouvrage l’avait analysé dans les années 80... avec un humour plutôt douteux, il est vrai, les trois signataires décrivant
"Les mouvements de mode expliqués aux parents". Ils avaient même eu droit à un plateau de Bernard Pivot ! Mais on y trouvait aussi de lourdes charges venues d'une pensée de droite dure, notamment contre les homos, devenus plus que
caricaturaux selon eux. L
’intellectuel de gauche en prenait aussi largement pour son grade, présenté comme un gars "
triste" (voir pages 90/91) et sa description plutôt à charge
: "lunettes rondes, lèvres minces, sac artisanal (du Rouergue) contenant un exemplaire des œuvres de Nicos Poulantzas édité chez Maspéro". Les auteurs s’en prenant au passage à certaines personnalités, Elisabeth Badinter, étant décrite comme «
BCBG, tendance pas de frivolité féminine » (page 136), alors que Marie-Christine Barrault était «
tendance sophistiquée mais naturelle » (page 137)...
Le Ska, fort à la mode en 1984 était aussi évoqué, et le punk abordé par sa
punkette, nécessairement
"petite et boulote", aux "
parents petits-bourgeois". Le skinhead
y figurait déjà, mais avait été étrangement ménagé en étant taxé de "
new wave", comme beaucoup trop de modèles décrits, et en lui enlevant toute idéologie néo-nazie, à peine si on le taxait de raciste. A l'intérieur de l'ouvrage, une page intriguante sur le "look 3e Reich" sentait le bâclé racoleur, les trois auteurs préfigurant quand même dans leur propos les dérives du rejeton de Diana, Harry, vu portant
l'uniforme nazi lors de beuveries dont il a le secret...
Bref, un ouvrage fort tendance.... mais bien peu tendancieux, et sentant fort la critique facile venue plutôt d’observateurs de droite, politiquement. Au détour d’une de leurs descriptions, on avait en effet un
"ce qui est très gauchiste", dont un on peut
" penser que les bons sauvages d’aujourd’hui sont des loubards de banlieue" qui en disait long sur leur pensée profonde. Une idée que reprendra LePen, et qui sévit toujours aujourd’hui, puisqu' on la lit tous les jours chez Agoravox, hélas ! Une adaptation pure er simple du fameux "
classes laborieuses, classes dangereuses" de la vision capitaliste. Ou un "
en vieillissant, devenir éducateur" qui flirtait bon elle aussi avec les thèses LePenistes selon quoi les
enseignants seraient tous des gauchistes... Or cet ouvrage, le seul pendant bien longtemps sur le sujet, avait trois signataires : Hector Obalk, Alexandre Pasche et... Alain Soral. Oui, le même, à qui on devrait re-balancer certains propos de cet ouvrage aujourd’hui. Obalk (de son vrai nom Éric Walter) sévit depuis sur Arte, à disserter sur l’Art à la télévision, acoquiné parfois avec l’i
mpertinent Carles. Interviewé
par Ardisson, dont il se moquait pourtant ouvertement
dans son ouvrage il y a 25 ans déjà... mais il se
connaissent si bien, il est vrai... à gloser sur Andy Warhol comme pur produit publicitaire (purée les coupures et le montage des émissions d’Ardisson !!).
Pasche s’est
reconverti depuis dans la
com’ écolo après s’être bien moqué des bobos (
"j’ai connu les années 80 et dans les années 80 dans les agences on ne s’occupait pas d’éthique" : bel aveu...) après des
ouvrages plus que légers, et son improbable "contre l’
écoblanchiment " ou son concept fumeux de
"mode éthique". Un site le décrira justement comme assez déchanté :
"cette journée pose sur le monde le regard morne d’une génération qui a le ventre plein, mais le vague à l’âme". Et Soral, eh bien... il surfe toujours davantage sur les franges de l’extrême droite. A défaut d’avoir des idées, à l’époque,
Soral avait des cheveux, un nœud pap et des bretelles. Déjà, dans sa manière de se fringuer, c’était le même foutoir que dans son idéologie actuelle dirons certains ! Et dire qu’il a enseigné à l’école ESMOD ! Le plus ridicule, pour lui, aujourd'hui, étant l'affichage de son idéologie politique du moment : "l'extrême centre", montrant déjà à quel point il se foutait du monde et n'avait... aucune idée politique !!!
Il n'en a toujours pas davantage, trente ans plus tard. Ou plutôt,
il s'acoquine avec des négationnistes, ce qui n'est guère mieux... sinon bien pire. Cela fait longtemps que le jeune dandy à bretelles a perdu ses cheveux et abandonné toute réflexion. Il se gave aujourd'hui de racontars, et tient des propos incohérents, mais tient à parler de tout, quitte à tout mélanger, admiré par des
buveurs de paroles sans aucun recul. A 19 ans à peine, Clément Méric en avait déjà, des idées, et ne souhaitait pas que cette engeance installe son style et ses idées nauséabondes parmi les jeunes de son âge. Il en est mort. Plus loin, nous verrons qui est à l'origine de ce drame. Et pourquoi l'extrême droite est à bannir des sites internet...