Le « décrochage » de la classe moyenne face à Sarkozy

par philip
jeudi 28 janvier 2010

Lundi soir sur TF1, le président de la République a, en réponse à une question, fait un aveu qui me semble-t-il, a été bien peu relevé ou commenté par les commentateurs politiques.
 
Cet aveu est celui du "décrochage de la classe moyenne" (mots utilisés par le président) en terme de salaires.
 
Au fond, ce n’est pas tant l’aveu qui surprend (bien qu’il s’agisse là d’une identification particulièrement nette de ce phénomène), que les réactions affichées par le Président.
 
En effet, on pouvait s’attendre de sa part à une analyse et un rejet de cet état de fait et espérer l’annonce de mesures pour enrayer ce phénomène.
 
Rien de tout cela. Le président a semblé connaître et être accoutumé à cette situation et a même avoué son impuissance à la combattre.
 
Déclarant ne pouvoir augmenter les salaires (il ne nous a pas dit pourquoi...), il ne peut proposer selon lui qu’une augmentation des heures travaillées, dont chacun sait que cela ne constitue que dans certains cas une réponse adaptée au problème.
 
Il me semble que le décrochage économiques de la classe moyenne est un phénomène grave, en rupture avec la situation des années 70-90, et dont les conséquences sociétales sont-pourraient devenir encore plus graves.
 
Comment penser que cette paupérisation du plus grand nombre d’entre nous restera sans conséquences sur nos valeurs, sur notre sécurité, sur notre capacité à résister aux économies émergentes comme la Chine ?
 
Comment parler "valeurs", "citoyenneté" dans un pays ou les inégalités deviennent criantes et publiques ?
Peut-on demander de la compréhension à quelqu’un gagnant 1500 euros devant un grand patron affichant un salaire d’une centaine de millions d’euros ?
 
Comment s’étonner dès lors de l’augmentation des délits à l’origine desquels la pauvreté et le dénuement sont certainement l’une (pas la seule) des causes majeures ?
 
Comment ne pas voir que beaucoup de français sont de plus mal logés sans espoir d’amélioration de leur situation (acquisition du logement) ?
 
Angoissantes dans l’immédiat, ces questions font encore plus peur pour l’avenir de nos enfants...
 
Assistons-nous à une modification profonde et irréversible de nos conditions de vie et de nos existences ?
 
En quelque sorte une décadence économique, prélude à l’affaiblissement et la disparition de nos sociétés.
 

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