Le défi Sarkozy

par Stéphane W.
vendredi 11 mai 2007

Oui. Depuis dimanche 6 mai, Nicolas Sarkozy est président d’une Nouvelle-France. Après avoir estimé pendant plus de deux ans que la France ne pouvait plus continuer dans la direction qu’elle a prise après la Constitution du général de Gaulle de 1958, Sarkozy a proposé aux Français une nouvelle vision de la France. D’abord, être fier d’eux-mêmes, c’est-à-dire justement de leur histoire, de leur parcours et de leur situation actuelle. Et ensuite, il a proposé de bâtir une Nouvelle-France. Liberté, égalité et égalité devraient céder la place à travail, rentabilité et performance.

Si pour certains ce renouveau passe par l’immigration (Michel Wieviorka) ou par la fin des syndicats (Yves Campagna, Opinion, La presse) pour d’autres comme Mario Roy, éditorialiste à La Presse, il lui faudra surmonter la véritable « machine à dire non », la rue. Car des hommes voulant le changement, la France en a connu. Alain Juppé, Lionel Jospin ou François Fillon sont trois exemples récents d’hommes politiques qui en douze ans ont essayé à leur manière de rompre avec le sacro-saint modèle français, mais sans succès.

Maintenant la France à 85% (de votants) a décidé d’appuyer la rupture totale et le changement avec Nicolas Sarkozy (53%) qui ironiquement est en politique depuis les années 80... Soit. Mais comment est-ce qu’un homme politique peut-il changer un pays ancré dans un modèle, qui finalement n’est ni de droite, ni de gauche ? Prenons deux exemples de réformes qu’il faudrait probablement commencer et finaliser un jour en France. Éducation et retraite. Est-ce que le tout nouveau président pourra comme Tony Blair changer et reformer le système et éventuellement faire payer aux Français un peu plus ? Serait-il envisageable de voir en France des étudiants d’université débourser 1000 euros et plus ?

Et les retraites La France a opté il y a plusieurs années pour un système où chaque génération paierait pour ses retraités, contrairement aux pays anglo-saxons comme le Canada où, là, c’est chaque individu qui cotise pour sa retraite future. Eh bien là, la question reste entière, simple, mais sans réponse. Comment penser d’un système vers l’autre sans faire parler « la rue ».

Car même si les Français veulent du changement, à la minute que les métros coûtent plus cher, que la baguette augmente de 30 centimes ou qu’il faille ouvrir des boutiques et des magasins le dimanche, ce ne sera pas des gens de gauche ou de droite qui s’en iront dans les rues. Ce seront les Français, sans distinction d’allégeance qui diront NON.

En fait, finalement, plutôt que de chercher à bâtir une Nouvelle-France, La France et Nicolas Sarkozy devraient laisser tomber et déménager au Québec. Jacques Cartier et d’autres ont déjà fait le nécessaire. La Nouvelle-France tant recherchée, où travail, performance, rentabilité et social peuvent coexister s’appelle le Québec.


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