Le dernier péplum iranien : Dieudonné

par Zelote
lundi 14 décembre 2009

Le politico humoriste Dieudonné et son acolyte du Parti Antisioniste ont donné une conférence de presse, au théâtre de la Main d’Or, le 28 novembre 2009 afin d’annoncer la production iranienne du film « le Code Noir » et revenir sur leur rencontre avec le président iranien Ahmadinejad.

Devant un parterre de militants (rires & applaudissements), du micro de la télévision iranienne (SAHAR) et de quelques journalistes français, Dieudonné donnait une conférence de presse pour annoncer fièrement que l’Iran produirait « le Code Noir », peut-être une façon de récompenser « l’artiste » pour sa participation comme tête de gondole à la dernière campagne européenne du Parti Antisioniste.

 
 

 
Il est amusant de noter qu’au cours de ce simulacre de conférence de presse, Dieudonné précise à son auditoire qui pose les questions : Monsieur de …(technique habituelle pour mettre la pression sur le journaliste) pour ne jamais répondre aux questions, qualifiant même certaines questions de malhonnêtes. Les « journalistes » amis, tel qu’Ahmed Moualek dont on reconnaît la voix (troisième intervention) ne sont non seulement jamais présentés mais en plus posent des questions visiblement honnêtes puisque Dieudonné y répond…


D’ailleurs, Moualek pose la seule question qui intéresse Dieudonné : quel a été le traitement médiatique de la presse française lors de sa visite en Iran ? En réalité, la presse française n’a accordé que peu d’intérêt au voyage perse de l’ex humoriste. Dieudonné avait espéré une couverture nationale, peut-être même un 20 heures car tout avait été fait pour que son voyage devienne un coup médiatique.



La tentative du coup médiatique Clotilde Reiss


Dans un premier temps, les deux compères affirment que le but de leur visite à l’Ambassade de France de Téhéran avait pour seule vocation de rencontrer Clotilde Reiss en tant que compatriotes, Gouasmi ajoute même qu’il « voulait porter assistance à cette fille ».

 Et puis rapidement, le discours change : Gouasmi et Dieudo se transforment en détectives privés. Le président du P.A.S. désirait s’apercevoir par lui même si Clotilde Reiss était « une jeune fille tout à fait innocente ou s’il avait été envoyé pour faire ce qu’on lui reproche ».

Et Dieudonné d’ajouter dans une de ses réflexions simplistes qui sonne comme un avertissement : « il serait préférable qu’elle montre qu’elle n’a pas une aversion radicale envers le courant antisioniste, au contraire, parce que si elle dit non aux antisionistes, à ce moment là on peut imaginer que son projet est de servir le sionisme, et donc on peut imaginer aussi qu’elle a sa place en prison en Iran. » Incroyable de la part de quelqu’un qui postulait pour représenter la France au parlement européen.


Enfin l’objectif de cette visite de « courtoisie » est révélé par Gouasmi qui affirme qu’il lui « était facile en période de fête religieuse (Aid) de demander au Guide Suprême (Khamenei) une miséricorde pour la fête du sacrifice pour cette fille. Mais, ils (l’Ambassade de France) ne voulaient pas qu’elle revienne avec Dieudo et moi : tout simplement. » Cette visite n’était donc pas si désintéressé que cela, le but était d’apparaître devant la presse avec Clotilde Reiss comme des libérateurs. N’est-il pas surprenant de la part de quelqu’un qui prétend vouloir porter assistance à une compatriote de le faire sans attendre de bénéfice en retour, même médiatique ?


Les autorités françaises ont compris qu’en permettant à Dieudonné d’intervenir dans ce dossier, elles accordaient surtout une « miséricorde » au Parti Antisioniste pour les futures élections.

Comprenant que son voyage n’aura suscité que très peu d’intérêt en France, le tragicomique tente une dernière cartouche lors de sa conférence de presse en évoquant le cas du terroriste meurtrier « Carlos ».


Libération de Carlos


Dans un lapsus évocateur, le comique antisioniste évoquait la demande du président vénézuélien Chavez « de libérer, quoi, enfin de le libérer… de l’extrader  ». Dieudonné juge que la place du terroriste Carlos, auteur de plusieurs attentats sur le sol français qui ont blessés des dizaines de personnes et qui ont couté la vie à deux policiers de la D.S.T., « est dans son pays d’origine, bien évidemment. »

Peu importe à Dieudonné les crimes reprochés et la sentence d’une Cour d’Assises Spéciale françaises, son soutien lors des élections européennes a « été kidnappé dans un pays étranger et il est étranger lui même… j’espère que Carlos sera extradé dans son pays très vite . »

Est-ce une communauté de pensée (haine d’Israël ou islam révolutionnaire) qui pousse Dieudonné à exiger la libération de l’auteur de plusieurs tentatives d’abattre des avions de ligne de la compagnie EL AL remplis de civils ? Est-ce parce que la compagne de Carlos se trouve être l’avocate de Dieudonné ou encore pour plaire au chef d’état vénézuélien (l’espoir d’une aide supplémentaire pour son film) que l’ »humoriste » prend une position qui va à l’encontre de la justice de son pays ?


Par cette prise de position, Dieudonné nous donne un éclairage sur la notion de justice tel qu’il l’entend…


L’antisionisme paravent de l’antisémitisme


« Il y a une industrie du cinéma qui va se développer à partir de la France dans un axe qui est l’antisionisme. »  annonce Dieudonné., or le film sur l’esclavagisme (Le Code Noir) n’a aucun lien avec le sionisme. La traite négrière française s’est étendue à peu près sur 200 ans de 1641 à 1848. Et le sionisme a été créé en 1897 soit plus de 49 ans après l’abolition de l’esclavage en France !


On ne voit vraiment pas comment Dieudonné va pouvoir lier le sionisme à l’esclavagisme  sauf à faire un amalgame entre sionisme et juif, comme lors d’un interview en 2004 dans le Journal du Dimanche, il donnait une piste « Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroristeCeux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l’esclavage  », ou au cours de la présente conférence de presse : « l’axe du mal pour nous qui sommes ici et en Iran, c’est cet axe américano sioniste qui organise des guerres, qui pille le monde depuis trop longtemps, qui a organisé l’esclavagisme sur cette planète » ou encore lors d’une émission en direct de Méditerranée FM, le 28 mars 2005 : « Il y a eu des Juifs négriers, mais ça, il s’en sont foutu mais plein les fouilles avec le commerce des Noirs. » Et d’ajouter que la « communauté juive, notamment aux Etats-Unis avait quasiment le monopole sur les armateurs, les bateaux ».


Le mythe des « Juifs négriers » figure dans l’arsenal idéologique de quelques mouvements sectaires noirs et groupes d’extrême droite. Les uns et les autres puisent indistinctement leurs « preuves » dans les pamphlets de Nation of Islam et des néo-nazis américains. On retrouve ainsi l’assertion que « le vaste trafic d’esclaves noirs fut un monopole juif », dans un écrit d’un antisémite obsessionnel nommé Jacques Daudon, avec en guise de référence trois livres : La pieuvre mondialiste attestée par les Protocoles des Sages de Sion, de Sulkos, Les responsables de la seconde guerre mondiale, de Rassinier, et Les mythes fondateurs de la politique israélienne, de Garaudy.


Or une simple lecture de l’article 1er du Code Noir permet de comprendre que ce texte régissant la vie des esclaves dans les colonies françaises demandait également l’expulsion de tous les juifs des colonies :

« Enjoignons à tous nos officiers de chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d’en sortir dans trois mois, à compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de corps et de biens »

En matière de falsification historique Dieudonné atteint le comble de l’ignominie lorsqu’il explique toujours sur Méditerranée FM : « Le premier article du Code Noir, c’est : » Nous interdisons le commerce aux Juifs ». Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est à dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau, donc à un moment donné la volonté du Code noir, c’est ça »


En réalité, le Code Noir n’interdit pas ‘le commerce’ aux Juifs. Louis XIV réitère l’édit d’expulsion des Juifs de France qui avait été signé par Louis XIII en 1615 et l’expulsion des Juifs par Louis XIV avait pour objet « d’introduire une dimension chrétienne » dans les pratiques esclavagistes, les Juifs ayant, selon Dieudonné, pour habitude (à la différence des chrétiens) « de castrer les mâles », et « de jeter les enfants à l’eau ».


Il ne faut jamais présumer de l’avenir mais avec les thèses déjà abordées sur le sujet par Dieudonné je ne doute pas que les Juifs soient présentés comme les organisateurs et les principaux bénéficiaires de la traite triangulaire comme ils sont aujourd’hui les supplicateurs des palestiniens. Les noirs et les musulmans unis dans la souffrance causée par ces juifs d’hier et d ‘aujourd’hui que l’on nomme sionistes !

Dieudonné annonçait dans la conférence de presse « le film abordera le sujet de la traite des Noirs comme vous ne l’avez pas lu dans les livres d’histoire  » c’est normal, ce n’est pas l’Histoire…


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