Le devenir du Covid-19 reste incertain. Désolé pour cet article réaliste

par Bernard Dugué
samedi 5 décembre 2020

 1) Ce 4 décembre 2020, le nombre de réanimations a chuté vers 3300. La décrue s’amorce, mais rien ne permet de faire une prospective pour les mois prochains. Cette fois, nous sommes certains que le virus a déjoué toutes les conventions épidémiologiques et que nous ne comprenons plus rien sauf au niveau clinique et partiellement au niveau virologique. La Slovaquie comme la Grèce n’a pas connu de première vague, mais la seconde est arrivée ; en Pologne et autres pays de l’est européen, c’est aussi la même situation, une vaguelette avec 20 décès/j et maintenant plus de 400. La Russie a vu une première vague étalée qui s’est atténuée l’été puis a repris une ampleur plus élevée ce qui indique un scénario type pays de l’Est, avec pour les Russes trois fois plus de décès quotidiens en décembre qu’en avril. En Iran, on observe une vague ininterrompue avec trois bosses, la dernière étant la plus élevée mais une décrue est en vue pour décembre. En Italie comme en France et à un degré moindre en Espagne, l’épidémie s’est calmée puis est revenue à partir d’octobre pour générer une seconde vague d’ampleur conséquente mais inférieure, sans que l’on ne sache quel est l’impact des mesures de distance sociale. L’Italie semble en retard face à la France. En Allemagne, la seconde vague risque d’être plus forte que la première, contrairement au Royaume-Uni moins secoué que pendant la vague d’avril. Au Mexique, il n’y a eu qu’une seule vague, comme au Brésil ou aux Etats-Unis. En Asie, l’épidémie a été contrôlée mais au prix de mesures très coercitives. L’Afrique est moins touchée. La Suède voit arriver une seconde vague bien moins intense que la première. En Iran, il y a eu quasiment trois vagues ou alors une seule vague avec trois bosses. En Irlande, la première vague a été modérée, la seconde est presque inexistante. Le nombre de cas a pourtant flambé mais pas le nombre de décès, Au final, nous ne comprenons plus rien. D’autant plus que la pandémie prend diverses formes selon les pays, en fonction des densités de population, des zones géographiques. De plus, aucun pays n’adopte les mêmes contraintes sanitaires. Tout au plus peut-on comparer les pays de l’ouest européen. Enfin, le suivi du nombre de cas ne nous éclaire pas forcément car il est fortement biaisé. Il peut varier du simple au triple pour une épidémie de même ampleur clinique. Nous ne pouvons nous fier qu’au décompte des décès hebdomadaires.

 

 2) Quelle forme prendra l’épidémie les prochains mois ? A court terme, il est possible d’anticiper l’évolution clinique qui suit le taux de positivité. 4800 réanimations avec un peu plus de 20 % et sans doute quelque 2400 pour la mi-décembre et ensuite, difficile à projeter sur trois à quatre semaines. Il n’est pas certain que la chute de positivité (même biaisée) se poursuive à vitesse constante. Nous en saurons plus dans 15 jours. Wait and see.

 Le sort de l’épidémie dépend de deux facteurs, socio-politique, avec les mesures de distanciation et naturel. Rien ne permet d’établir avec précision l’impact des mesures sur la décrue observée après le 15 novembre. Les épidémiologistes sont réservés et certains pensent que la décrue a aussi une explication naturelle. Trois mécanismes l’expliquent. Une atténuation progressive du virus qui accumule les mutations nucléotidiques, une horloge naturelle produisant une baisse de la vitesse réplicative et donc la contagiosité et enfin l’immunité collective. Il se dit qu’à Paris 20% des gens ont attrapé le virus. Un chiffre de 30% ne serait pas exagéré si l’on admet que les asymptomatiques ont été minorés. On approche du taux nécessaire en cas d’immunisation naturelle (ce taux prend en compte les réfractaires au virus, 40 à 50 %, si bien qu’entre 30 et 35 % de contaminés, le compte est bon).

 

 3) Une troisième vague en vue ? Une reprise de l’épidémie serait envisagée courant janvier, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour tous les secteurs accueillant du public, spectacles, salles de sport, bars, restaurants. Le gouvernement serait capable de maintenir ces secteurs sous cloche, au moins jusqu’au 16 février et plus sous réserve que le Parlement vote la prolongation de l’état d’urgence. Plusieurs scénarios sont possibles. Un décrue rapide de l’épidémie et un calme relatif lié à l’horloge épidémique naturelle, une stabilisation à un niveau acceptable, en dessous de 1500 réanimations, ou alors une nouvelle bosse que d’aucuns redoutent après le brassage des fêtes, ce qui n’a rien de certain. Des indices encourageants signalent une décrue de l’épidémie dans une majorité de pays européens ainsi qu’aux alentours. Cette décrue est synchronisée avec la France. Nul ne sait si elle est due à une horloge naturelle.

 

Horloge naturelle, scénario miracle

Stabilisation de l’épidémie, scénario probable

Troisième vague, scénario minable

 

 En vérité, le problème n’est plus vraiment le Covid, c’est un enjeu politique, sur la gestion des populations, le régime et ses buts, la force de résistance des populations ou hélas, leur démission. Les morts du Covid ne sont pas au centre de ma vision. Je suis bien plus inquiet de la mort de notre civilisation européenne et j’espère que les citoyens sauront réagir. Mais pour réagir, il faudrait qu'ils aient un fond et se réveillent en se révélant comme fond

 


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