Le doigt d’horreur de l’UNEF ?

par Daniel RIOT
vendredi 19 octobre 2007

Elle a raison la sage Valérie Pécresse : l’affiche de l’Unef est « franchement de mauvais goût sur la forme ». En plus, elle est « totalement injustifiée sur le fond ». D’ailleurs des jeunes gens qui en collaient à La Rochelle se sont fait arrêter par des policiers zélés qui n’ont pas su que leur ancien patron avait dit en défendant Charlie Hebdo (cet "héritage de mai") que « Mieux vaut un excès de caricature, qu’un excès de censure »...

« On manie l’injure », a affirmé cette ministre si lisse, si raisonnable et si polie (née neuf mois avant Mai-68, à Neuilly) : « Si un certain nombre de préoccupations des étudiants sont légitimes en matière d’amélioration de leurs conditions de vie, vraiment, il n’y a aucune justification à la campagne de l’Unef ».

Pourtant, le principal inspirateur de ce doigt d’honneur « dégueulasse » (on peut le dire !) est le caricaturé... « Je les niquerai tous » : c’est bien l’une de ses formules préférées, depuis longtemps et lors de toutes ses batailles. C’est un langage de « gagnant », de « gagneur », de vrai « mac ». La « gagne », il n’y a que ça ! C’est pour cela d’ailleurs que la défaite du XV de son futur secrétaire d’Etat amateur (professionnel) de jambon et de casinos l’a tellement attristé ! Dans le baba ! Il ne suffit pas de dire « je veux »...

Quant aux « 15 milliards », ils sont aussi de Sarkozy. Puisqu’il a même réussi l’exploit de les distribuer sans les avoir... Les enfants des jeunes de l’Unef d’aujourd’hui paieront nos déficits. C’est cela la solidarité trans-générationnelle chez les cigales.

Reste l’essentiel : la nature du message de ces « gauchistes » (version 2007) de l’Unef. Je reprends ici le résumé du Monde : « La nouvelle campagne de l’Unef, qui se veut "offensive", vise à exprimer l’insatisfaction du syndicat étudiant devant les "choix effectués par le gouvernement, notamment sur le budget 2008". Le syndicat, qui exige "de profondes modifications" de la loi sur l’autonomie des universités, demande "la mise en place d’un 10e mois de bourse", "la construction de 7 000 logements dès 2008" et "une augmentation de 10 % des aides au logement". Dans le cadre du chantier "réussite en licence", il a exigé "l’augmentation des cours en petits groupes et des volumes horaires", "la garantie de quatre heures de cours de langue par semaine" ou encore "le doublement des places en 2e année de master pour garantir la poursuite d’études". »

Pauvre Pécresse ! Elle était si contente de son budget (provisoire). Un budget « inédit d’un milliard d’euros pour l’enseignement supérieur ». Vous vous rendez compte ? Le dixième des cadeaux dénoncés. Jamais contents, ces étudiants... Il est vraiment temps de « liquider l’héritage de Mai-68.


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