Le dopage en milieu sportif

par Martin de Wallon
mardi 31 décembre 2019

Parler de dopage dans le sport n'est pas une mince affaire, Le dopage constitue une forme de déviance fortement réprouvée par le monde du sport. Globalement il se définit comme, l’utilisation de substances et de méthodes interdites dont la liste est actualisée chaque année par l’Agence mondiale antidopage.

Le Dopage et la compétition sportive :

La compétition est le propre du sport, l’on note deux types de compétitions :

Dans le premier, nous avons des sportifs seuls ou en groupe qui entre en compétition les uns contre les autres comme dans les sports d’équipe ou l’athlétisme.

Dans le second, les sportifs seuls et plus rarement en groupe n’entrent en compétition qu’avec eux-mêmes comme dans la musculation ou le marathon.

En effet, ces deux types de compétitions coexistent dans des nombreuses courses de fond à savoir marathons, trails, foulées etc... Où les uns sont là pour gagner et les autres pour mesurer leur degré de forme personnelle.

Le dopage s'est développé à mesure que les disciplines sportives devenaient professionnelles. En Europe, trois disciplines sont particulièrement exposées au dopage : le cyclisme, le football et le tennis. D'après le Comité International Olympique, le dopage consiste à administrer des substances appartenant à des classes interdites d'agents pharmacologiques ou utiliser diverses méthodes interdites.

Cependant, soulignons que le dopage est un problème complexe et très controversé. L'enjeu économique et politique est énorme, car depuis une quinzaine d'années, des capitaux importants sont investis dans le sport.

Un secret divulgué :

Pendant longtemps, le dopage a été soumis à la loi du silence. Les premières révélations sont apparues en 1988 avec l’affaire Ben Johnson, athlète médaillé olympique sur 100 mètres avant d’être déclassé pour contrôle positif, puis en 1998 avec l’affaire Festina qui va montrer l’étendue du phénomène du dopage institutionnalisé dans le peloton cycliste. La parole des sportifs s’est libérée et de nombreuses affaires ont été rendues publiques révélant des sportifs sacrifiés, des dirigeants et des médecins complices, des médias manipulés. Le scandale peut être individuel (Lance Armstrong en 2012), dramatique (mort du cycliste Marco Pantani en 2014), collectif (équipe de football de la Juventus) ou même d'État (Allemagne de l’Est, Russie…).

Aujourd’hui les palmarès olympiques sont sans arrêt bousculés au rythme des nouveaux examens des contrôles urinaires ou sanguins conservés : plus de 50 médailles olympiques ont été retirées aux athlètes depuis 2000. Ces informations mondiales en provenance des autorités judiciaires ou de contrôle, ainsi que les nombreuses confessions écrites ou verbalisées renseignent sur les histoires de vie et les facteurs favorisant la prise de produits illicites en sport.

Produits dopants et effet recherchés :

On parlera de conduites dopantes lorsqu’une personne consomme certains produits pour affronter un obstacle ou une situation difficile, ou pour améliorer ses performances. Dans le monde sportif, on parle plus spécifiquement de dopage, mais on sait que ces comportements ne concernent pas seulement ce secteur.

La grande majorité des produits concernés provoquent des effets secondaires à court et à long terme, ainsi qu’un phénomène d’accoutumance entraînant la dépendance.

Sur le plan pharmacologique, la possibilité d’une addiction provoquée par la consommation chronique de stéroïdes androgènes anabolisants (SAA), hormones de la famille de la testostérone, est au premier plan car ils sont utilisés dans de nombreux sports (athlétisme, haltérophilie, culturisme, body fitness…) et par une population d’adolescents ou d’adultes des deux sexes. Ces produits augmentent la masse musculaire et ont des propriétés virilisantes mais leurs effets secondaires sont nombreux : atrophie testiculaire, acné, gynécomastie, toxicité hépatique etc.

Les SAA se lient à des récepteurs qui sont abondants dans les muscles, les organes de reproduction, le foie et le système nerveux central, particulièrement dans l’amygdale, l’hippocampe et l’hypothalamus.

Des travaux chez l’animal ont montré que les SAA avaient un pouvoir renforçant et des effets récompensant, certes moindres que les drogues mais néanmoins réels, en agissant à la fois sur les récepteurs à la dopamine et sur ceux aux opioïdes.

La dépendance aux SAA a aussi été objectivée chez des sportifs par la survenue d’un syndrome de sevrage associant anxiété et dépression.

Une étude analysant en 2010 les appels téléphoniques à Ecoute Dopage a constaté que 85% des appels concernaient la prise d’anabolisants et que 21% de ces appels suggérait l’existence d’une dépendance aux stéroïdes anabolisants selon les critères du DSM 5.


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