Le drame de Millas

par Le421... Refuznik !!
vendredi 15 décembre 2017

Devoir accepter l'inacceptable !! Dur, dur !!

Cette fichue "Loi de Murphy" restera donc toujours en vigueur... Le drame de Millas confirme.

 

Commenter un accident dramatique avec une vision détachée et neutre est un exercice extrèmement difficile dans un monde où l'émotionnel a pris - et doit prendre, pour les dirigeants - nettement le dessus sur le rationnel.

Au jour d'aujourd'hui, tout doit s'expliquer. Tout est géré, formaté, expliqué !! Pas question d'introduire une quelconque notion de "pas de bol" ou de "hasard malheureux" dans tout ce qui se passe.

Je reviens souvent à ma passion, l'aéronautique. Il serait intéressant pour le tout-un-chacun de s'inspirer de ce que nous appelons le "facteur humain" et la "succession d'éléments conduisant à une catastrophe". Les livres à ces sujets ne manquent pas. Encore que nous parlons toujours d'accident plutôt que de catastrophe. La perte d'un seul être cher est toujours une "catastrophe" pour l'entourage, c'est là justement que le côté "humain" de l'accidentologie est important.

Dans chaque drame survenu - ou évité - dans le cadre de l'activité aérienne, il y a généralement une analyse technique objective, réalisée dans les meilleures conditions possibles, relativement indépendante du côté émotionnel. Dans un article précédent, j'avais décrit les circonstances de l'amerrissage d'un avion de ligne ayant fait l'objet d'une enquête. Les intérêts financiers des compagnies sont souvent en jeu et les conclusions avaient, dans ce cas précis, été tronquées pour décrédibiliser le facteur humain, en l'occurrence le pilote.

En faisant le parallèle, dans l'accident de Millas, le drame de Millas pour être clair, vous verrez que de façon presque systématique, la conductrice du car sera mise en cause. Le chauffeur du train, mathématiquement, ne pouvait réaliser un arrêt d'urgence rendant la collision impossible sinon moindre...

Notre monde moderne, à travers la communication médiatique et le comportement de la société, a un besoin maladif de trouver une responsabilité précise. Or, il faut réaliser et accepter - je reviens aux avions - que souvent, une succession et un cumul de toutes petites fautes de part et d'autres rende l'issue dramatique inévitable. Et faire l'analyse et le constat de cette "inévitabilité" devient, avec les campagnes de prévention et de matraquage intellectuel, devient pratiquement impossible.

Comme au Moyen-Âge, la foule a besoin de passer sa colère sur un "bouc-émissaire" désigné, même si les fautes exactes de la personne restent difficiles à définir.

C'est la technique que l'on appelle "le fusible". Calmer les foules en désignant le coupable à la vindicte populaire.

Vous le savez comme moi, avec des "si", Paris serait bien planqué au fond d'une bouteille - de Champagne, pardonnez-moi Mme Hidalgo !! - et les supputations en tout genre vont courir aussi bien sur les radios-bistrots que sur les chaînes d'info en continu. Ça fait vivre le peuple et comble les trous.

Au delà de ces considérations matérielles, le désarroi et la détresse des familles concernées restent entiers. Je regrette qu'un peu de modestie et de pondération ne soient pas toujours présent à l'esprit.

Nous ne sommes que de simples êtres humains avec tout ce que cela représente de surprises et d'imperfections. L'oublier, ne serait-ce qu'un instant peut être une faute grave qui se paye cash.

Alors, pour synthétiser mon article, je souhaiterais que la compassion envers les familles touchées soit égale à la modération à apporter envers toutes les conclusions hâtives et stupides qui ne manqueront certainement pas d'être faites sur ce terrible accident.

Encore toute ma commisération envers les petites victimes...

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