Le « droit à la vie » : l’autre « affaire Beljanski »

par lephénix
jeudi 26 septembre 2019

 Le chercheur en biochimie Mirko Beljanski (1923-1998) a consacré sa vie à la lutte contre le cancer. Il laisse un héritage de 133 publications scientifiques, deux livres, onze brevets – et un traitement naturel articulé autour de compléments alimentaires aux vertus curatives éprouvées. Mais il y a eu une bien mystérieuse « affaire Beljanski » ainsi que le rappelle sa fille, Sylvie Beljanski, dans un récit haletant qui interpelle : la recherche frénétique de profit en matière de santé publique est-elle encore concevable - est-elle simplement soutenable ?

 

Voilà près d’un demi-siècle, le 23 décembre 1971, le président Richard Nixon (1913-1994) déclarait « la guerre au cancer ». Ce « fléau des temps modernes » devait être éradiqué en 1976, date anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Cette victoire-là n’est jamais arrivée...

Trois décennies plus tard, en 2004, la couverture du magazine Fortune interroge : « Pourquoi perdons-nous la guerre contre le cancer ? ». Que s’est-il passé après des centaines de milliards de donations diverses injectés dans la recherche contre le cancer ?

« Le cancer » n’est plus seulement une maladie à éradiquer – ni simplement un fléau à conjurer : il est devenu une industrie lourde qui « pèse » des centaines de milliards et « prospère » sur sa bien prometteuse trajectoire, constate Sylvie Beljanski, la fille du chercheur décédé : « L’industrie du cancer a travaillé sur la base de l’hypothèse qui se réalise, selon laquelle le marché du cancer va croître et non se réduire, et elle s’est dévoyée »...

 

Beljanski, "l'Affaire »...

 

Le 9 octobre 1996, au petit matin, un commando d’une dizaine de gendarmes cagoulés du GIGN investit le laboratoire de Mirko Beljanski à Saint-Prim avec des maîtres-chiens – et un hélicoptère... Le septuagénaire, docteur es sciences devenu directeur de recherches honoraire du CNRS, est arrêté avec sa femme – voire irradié, semble-t-il, après vaporisation d’une mystérieuse substance dans son laboratoire sous prétexte de possible « radioactivité »... Deux ans plus tard, l’homme dont on a brisé la réputation meurt d’une leucémie myéloïde aigüe, avant le terme d’un procès verrouillé et sans fondement véritable qui tient du harcèlement judiciaire : « L’enjeu de ce procès ne consistait pas vraiment à faire juger un homme mais à effacer complètement quelque chose d’extrêmement important. Et si l’ordre écrit allait jusqu’à ordonner la destruction de tous les produits et donées scientifiques associés à ses travaux, il n’était pas exagéré d’imaginer un ordre non écrit exigeant la destruction de l’homme lui-même ».

Pourquoi tant d’acharnement contre un paisible chercheur retraité, passionné par son métier, qui s’est juste donné pour mission de guérir ses semblables avec des extraits naturels ? Il se trouve que ses recherches ont contrarié des intérêts puissants et un homme en particulier, le Prix Nobel Jacques Monod (1910-1976), directeur de l’Institut Pasteur (1971-1976) dont la dogmatique se trouva mise en cause ainsi que le « politiquement correct » qui était alors aux « thérapies géniques ».

Il se trouve aussi qu’un malade célèbre, le président François Mitterand (1916-1996), utilisait les produits naturels de Beljanski qui lui avaient permis de finir son second mandat, « contre toute attente »... Mais à la mort de "son patient", en janvier 1996, les « forces adverses » se déchaînent contre le biochimiste.

Sa fille, Sylvie, avocate à New York, prend en main la défense de ses parents et crée en 1999 la Fondation Beljanski. En 2002, la Cour européenne des droits de l’homme rend justice au chercheur dans le cadre de l’affaire « Beljanki contre la France » en condamnant notre pays pour n’avoir pas instruit le dossier dans un délai raisonnable... Rejeté par la « communauté oncologique conventionnelle », Mirko Beljanski avait mis au point quatre compléments alimentaires bénéfiques pour les malades cancéreux.

D’abord, il a développé deux extraits de plantes (Pao Pereira et Rauwolfa vomitoria) qui se sont révélé efficaces notamment contre les cellules souches cancéreuses pancréatiques et celles du cancer ovarien. Un autre complément – les fragments d’ARN issus d’E. Coli non pathogènes – stimule la production de globules blancs et de plaquettes. Enfin, l’extrait spécial de Ginkgo biloba a été utilisé avec succès pour prévenir la formation de cicatrices anormales à la suite de radiothérapies ou d’opérations. Sylvie Beljanski rappelle les démêlés de son père avec un certain... Jacques Servier dont le « savoir-faire » consistait à dénaturer des produits naturels pour en "extraire de la valeur"... Car les dits produits naturels sont « reconnus depuis longtemps comme d’excellentes amorces pour la mise au point de médicaments  ». Mais « quand une molécule est modifiée et synthétisée pour satisfaire aux exigences de la réglementation des brevets, elle devient souvent extrêmement toxique »... Et Beljanski s’était confié en toute naïveté au rusé Servier...

Nous vivons dans un monde dénaturé et toxique, envahi par les technologies, dont les perturbateurs endocriniens et autres poisons déstabilisent notre ADN et provoquent le cancer, comme l’avait montré Beljanski : « Bien en avance sur son temps, il a considéré la déstabilisation progressive et cumulative de l’ADN comme la cause profonde du cancer, alors que ses pairs recherchaient des mutations. Cela l’a conduit à créer son propre test de la cancérogénicité : l’Oncotest. Cet outil unique d’analyse mesure le degré de déstabilisation de l’ADN induit par certains produits. Ce test lui a également permis de faire une autre découverte majeure : il a identifié des extraits naturels fiches de certaines molécules anticancéreuses. »

Cet « environnementaliste convaincu » a voulu faire bénéficier ses semblables des « propriétés anti-cancérogènes de certaines molécules naturelles  » sans même prétendre les substituer aux traitements conventionnels. Le succès de ses extraits fut « vécu comme l’insulte suprême par la direction de l’Institut Pasteur ». Il fut présenté en charlatan – des « journalistes » avaient pour « mission de créer de toutes pièces un scandale  » ainsi que l’a révélé un « repenti » de ce système-là...

Depuis, Sylvie Beljanski se bat pour rétablir la vérité : « La liberté et la sécurité de mon père, et ensuite son droit à la vie ont fini par lui être dérobés par le détournement d’institutions occidentales modernes. La vie est-elle vraiment beaucoup plus précaire dans les jungles non régulées ? La notion occidentale de « droit à la vie » inclut-elle le droit à la maintenir via l’accès universel aux soins de santé ?  »

 

Un héritage scientifique préservé 

 

Si le mal est fait et si un homme a été brisé puis tué, son oeuvre reprend racine sur un terreau plus favorable, au « pays de la seconde chance » : «  L’homme avait disparu mais son savoir-faire avait survécu ». Depuis, des milliers de patients suivent les traitements originaux de Mirko Beljanski. Mais que d’années et de vies perdues...

Dans un livre qui se dévore comme un thriller scientifique, Sylvie Beljanski raconte les « coïncidences » pour le moins étranges qui entravèrent son projet (dont la mort de partenaires précieux...) et les péripéties pour se réapprovisionner – dont une folle équipée en pirogue sur un cours d’eau infesté de piranhas en Amazonie pour accéder à un village perdu, exportateur de coeurs de palmiers, où le Pao pareira prospèrait. A peine identifiée, cette source d’approvisionnement est à nouveau compromise par la corruption ordinaire (cet autre cancer...) qui confisque aux Indiens leur terre...

En 1955, le président Eisenhower (1890-1969) annonçait, après la découverte du vaccin contre la polio : « Dans vingt ans, nous aurons vaincu le cancer ». Effectivement, souligne Sylvie Beljanski, « la lutte contre le cancer a connu un virage décisif en l’espace de vingt ans, du fait que c’est en décembre 1975 que Beljanski a présenté un produit anticancéreux et non toxique à Jacques Servier »...

Vingt ans après le saccage du laboratoire de ses parents, Sylvie Beljanski n’est pas encore au bout de ses découvertes : les travaux de son père, dont elle a patiemment reconstitué le puzzle, allaient au-delà du Pao pereira, du Rauwoflia vomitoria, du Ginkgo doré ou des fragments d’ARN. Malades et passionnés peuvent désormais échanger à la Maison Beljanski sise 317 East 53rd Street à New York (NY 10022), une boutique-salon de thé conçue pour accueillir tous événements relatifs aux divers aspects de la santé.

On sait désormais, grâce notamment aux travaux de Mirko Beljanski, que la maladie n’est pas un hasard. L’important n’est-il pas alors de cultiver sa capacité à « rester en bonne santé » ?

 

Pour en savoir plus : Natural Source International www.natural-source.com

 

Sylvie Beljanski, Gagner la lutte contre le cancer – La découverte dont la République n’a pas voulu, éditions Le Souffle d’Or, 272 p., 22 €

 


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