Le feu d’artifice Attali

par michel de poncins
jeudi 31 janvier 2008

Analyse logique du rapport Attali.

Monsieur Jacques Attali, président de la « Commission pour la libération de la croissance française », vient donc de rendre son rapport avec 314 propositions. Auteur avec François Mitterrand de 110 mesures pour changer la France en 1981, il a largement participé à la paupérisation du pays, sans manquer de mettre en péril la BERD, une banque publique internationale, dont il partit après des dépenses extravagantes. Ces hauts faits justifie probablement son choix par le pouvoir aujourd’hui en vigueur, qui manifeste ainsi une nouvelle fois sa préférence pour le socialisme.

La comédie à laquelle nous sommes en train d’assister se rattache à la pratique des « Parlottes et Fêtes », grâce à laquelle le gouvernement masque l’absence cruelle de vraies réformes alors qu’il proclame une prétendue rupture. Le coût de la parlotte qui a nourri la commission depuis trois mois est absolument impossible à faire, comme le coût du « Grenelle de l’environnement » ou des autres parlottes organisées par ce pouvoir. Il faudrait non seulement enregistrer les dépenses propres d’organisation mais ajouter des rubriques bien plus importantes : par exemple le prix du temps des personnages conviés à la fête et les heures d’ordinateurs qui ont dû tourner à plein régime en vue de calculs inexacts par structure. Si d’aventure, ce qui n’est pas le cas, le pouvoir voulait mettre en oeuvre les 314 propositions, l’on imagine les milliers de parlottes auxquelles il faudrait se livrer sur fond de grèves multiples. Les coûts s’envoleraient dans les nuées.

Attali propose d’appliquer la « manipulation des compteurs » qui est une des tares des pouvoirs socialistes : en manoeuvrant d’innombrables compteurs dans l’usine à gaz publique universelle, l’on arriverait à faire jaillir du gaz, c’est-à-dire de la richesse, là où il n’y en a pas. Il a le front de dire que le jeu de toutes ces mesures est nécessaire pour dégager 1 % de croissance ; les personnes averties savent que de tels calculs sont tout à fait impossibles et que le 1 % correspond à moins de la marge d’erreur générée par ces mêmes calculs : c’est un éléphant qui veut attraper une mouche. Pour l’immigration, 50 000 entrées supplémentaires apporteraient 0,1 % de croissance en plus : rions ou pleurons suivant notre humeur de cette miraculeuse ondée ! De toute façon, il n’est tenu aucun compte des gigantesques coûts engendrés par l’immigration et du désordre qu’elle introduit à tous les niveaux dans le corps social. A cette manipulation impuissante des compteurs, doit se rattacher les changements dans certains impôts ou dans leur mise en recouvrement : rien ne sert d’améliorer les impôts, il faut en supprimer totalement quelques-uns, ce qui est fondamentalement différent.

Également, il est rendu hommage au PIB, objectif de toutes les pensées dans l’atmosphère keynésienne actuelle. Nous savons la fragilité de ce type de calcul. Si la France avait 1 % de PIB en plus, qui pourrait croire que le chômage serait résorbé, ainsi que la paupérisation croissante du pays, paupérisation due en partie aux deux réformes destructrices des amis d’Attali, la retraite à 60 ans et les 35 heures ?

Plusieurs des mesures proposées s’inspirent du socialisme le plus évident. Il est question de créer 10 villes artificielles de 50 000 habitants, dénommées pompeusement « Ecopolis ». La ruine est au bout de ce rêve délirant par la nécessité d’impôts gigantesques, de réglementations nouvelles et d’expropriations pour créer ces villes. Fournir le très haut débit à tous en 2016, c’est imposer le très haut débit à ceux qui n’en veulent pas ou qui n’en ont pas besoin. Pour la Sécurité sociale, baisser les cotisations employeurs et salariés pour augmenter la CCG et la TVA revient à transporter de l’argent de-ci de-là pour ne pas accepter de vouloir libérer la Sécurité sociale.

Il faut ajouter les attaques sournoises contre la famille par l’idée de soummettre les allocations familiales à des conditions de ressources ou de supprimer certaines niches fiscales.

Il est question de diminuer les dépenses publiques de 1 % par an. De qui se moque-t-on ? Un tel objectif évidemment ne sera jamais atteint étant donné sa minceur et les forces de résistance qu’il déclenchera.

La seule méthode de faire progresser la richesse générale est de détruire de la dépense publique en supprimant complètement des organismes manifestement inutiles, lesquels sont très nombreux. Cette destruction permettrait de supprimer sans délai certains des impôts et charges sous lesquels le peuple français succombe et de libérer son énergie. Cela pouvait être réalisé dans le mois qui suivait l’élection présidentielle et cela n’a pas été fait. Malgré le temps perdu, le peuple français est encore prêt aujourd’hui à entendre la vérité et à goûter les bienfaits de la liberté.

Pour ne pas faire la rupture, tout en l’invoquant sans cesse, le pouvoir sarkozien étourdit l’opinion en lancant des feux d’artifice.


Certains se réjouissent de voir évoquer le chèque éducation ou encore la suppression de certaines lois limitant la liberté du commerce. Pour le premier, monsieur Attali a bien précisé que le chèque éducation ne serait pas consacré aux écoles hors contrat mais réservé aux quartiers difficiles, ce qui est une autre attaque contre la famille. Les personnes qui se réjouissent de quelques bonnes idées disent qu’Attali évolue dans le bon sens : c’est se féliciter de voir la France consacrer des sommes immenses et gaspiller un temps précieux pour la formation personnelle d’un seul personnage !

Et enfin peut-on imaginer qu’en ruinant les chauffeurs de taxi parisiens l’on donnera plus de brioches à la veuve de Carpentras ?


Michel de Poncins


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