Le FN au pouvoir : que du bonheur !

par Elliot
vendredi 4 décembre 2015

Le seul moyen de démystifier le FN, c'est de le porter aux responsabilités même si ( et surtout parce que ) je suis bien conscient que ceux qui votent pour cette fine équipe ne sont portés que par un souffle négatif et ne se posent pas la perspicacité de leur engagement.

Le FN est à peine au fait des enjeux du scrutin régional, aussi bien ses candidats ressassent-ils ad nauseam les sempiternels thèmes de l'immigration où le discours est bien rôdé, dame ! depuis le temps qu'ils en usent et en abusent.
Si l'on fait le compte des chiffres apocalyptiques de hordes de migrants, réfugiés et autres rastaquouères qui nous ont envahis depuis que le FN nous en fait chaque année le décompte, il y aurait longtemps que la France compterait 100 millions d'habitants dont plus de la moitié d'origine exotique.

Mais qu'importent les réalités pour ceux dont le vide existentiel se complaît au vertige de ces fantasmes, le FN promet au niveau régional de prendre des mesures qu'il serait incapable de tenir, fût-il même appelé à la direction de la France au niveau national.

Or, c'est justement, parce que la propagande et les fausses promesses lui tiennent lieu de viatique que sa victoire au niveau régional et, dans la foulée à la Présidentielle, loin d'être un malheur à subir serait au contraire une bénédiction du ciel qui démontrerait à la fois l'impéritie et la sottise de ses cadres.

Il faudrait essuyer les plâtres après la tornade mais on serait au moins vaccinés pour un temps.

Le père Le Pen, en fin lettré et grand politique, connaissait les faiblesses de son parti et la versatilité de son électorat, il savait les limites de son pouvoir d'attraction qui ne pouvait être que de nuisance car il s'exemptait de projet ; il se la jouait comme d'un groupe de pression ( d'une efficacité redoutable sur les Républicains, ex UMP, ex RPR, ex je ne sais quoi ) et s'arrangeait pour que le FN restât tel qu'en lui-même, une sorte de statue du Commandeur, l'imprécateur vociférant qui appuye là où ça fait mal.

Jean-Marie Le Pen avait des amitiés troubles avec certains pontes du PS dont il savait avec subtilité servir la politique, en un mot il savait faire pour gérer l'entreprise et flatter son ego.

La fille, infiniment moins instruite et cultivée, entourée par des carriéristes sortis tout droit d'une épopée balzacienne et promis au sort funeste de ses héros, s'imagine capable de soulever les montagnes par le seul effet de ses incantations : le problème n'est même pas le vide sidéral de têtes pensantes autour d'elle car, en cas de victoire et si l'écurie est belle, elle les trouvera facilement avec des transfuges venus d'ailleurs.

Son programme sur lequel s'agglomèrent tant de mécontentements est proprement irréalisable et pas à la marge mais sur le fond : son électorat n'est pas si bête qu'il ne finira pas par s'en rendre compte quand viendra l'heure de l'exercice du pouvoir et de la satisfaction des attentes.

Elle promet un référendum sur la sortie de l'Euro dont elle a fait au-delà des jérémiades anti-immigrées la pierre angulaire de son action.

Quid si le peuple français refuse la fin de l'Euro ?

Elle démissionne à peine installée ?

Elle pense désintégrer l'économie mondialisée en sortant les entreprises françaises des flux mondiaux ?

Pour revenir à l'autarcie vichyste ?

Si elle coupe dans les importations ou les soumet à un racket douanier, elle s'attirera immanquablement des mesures de rétorsion.

Elle mettra fin aux transferts de technologie, dit-elle, alors que c'est justement un des postes qui contribue le plus à tempérer le déséquilibre structurel de la balance commerciale de la France.

 

On évoquera pour mémoire l'autre Le Pen, la petite fille, qui pose son frais minois en défenseur des valeurs de la république alors qu'elle est plutôt de sensibilité monarchiste et n'hésite pas à le faire savoir prenant ainsi à contre-pied sans qu'ils en fussent conscients ceux qui chantent la Marseillaise en s'en rompre les cordes vocales dans ses meetings.

En outre, cette dernière, gardienne hystérique de la laïcité, n'hésite pas devant des auditoires choisis à tempérer ses engagements par un retour du religieux catholique dans les mairies : elle enterre la loi de 1905 en feignant de la défendre.

Alors qu'historiquement la laïcité s'était imposée contre l'église catholique surpuissante.


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