Le FN et le peuple d’en bas
par gruni
lundi 12 septembre 2011
8 millions de pauvres en France, mais qui est aujourd'hui ce peuple d'en bas, dans un pays qui est la 5ème puissance économique du monde, pour combien de temps encore.
Il existerait donc chez nous deux peuples ? En fait non, c'est un peu plus compliqué que ça. Notre République est composée comme chacun sait, même si vous pouvez le contester, d'individus égaux en droits, mais est également selon ses principes fondamentaux, une et indivisible. Par contre la population est divisée et classée par étages comme dans un immeuble où le propriétaire d'en haut touche le ciel, et celui du rez-de-chaussée touche les minima sociaux. Vous avez même un SDF, clandestin de surcroît, dans la cave qui ne touche rien. Les partis politiques n'entendent pas ou n'écoutent plus ce sous peuple, ou font semblant de l'écouter. Marine le Pen a écouté et promis l'impossible. Mais voteront-ils pour elle ?
Notre société est donc compartimentée, ce n'est pas nouveau mais seulement un fait.
Tout en haut vous trouvez les très riches, puis les riches qui rêvent de s'enrichir encore plus, ensuite vous avez les gens aisés qui ont réussi à s'échapper de la classe moyenne, qui elle tremble à l'idée de sombrer dans la pauvreté.
Enfin il y a les pauvres et là encore vous trouverez plusieurs niveaux dans la misère. Vous avez les petits retraités, les jeunes sans emploi, les chômeurs de longue durée, les travailleurs précaires, les femmes seules, les assistés sociaux et le SDF qui dort dans la cage d'escalier.
Voilà la France d'en bas, le bas peuple, ceux qui ne comptent pas, ou plutôt si, ils comptent chaque sou pour arriver à la fin du mois.
Jamais un homme ou une femme politique n'emploiera l'expression bas peuple publiquement, car dans ce mot ce trouve une notion d'infériorité, or il n'y a pas de sous- hommes, sauf si nous envisageons que l'évolution de l'homme n'est pas terminée, dans ce cas nous serions tous des sous-hommes. Donc il vaut mieux parler de la classe populaire défavorisée.
Justement, Marine Le Pen s'est engagée récemment à sortir 5 millions de personnes de la pauvreté. Aucune personnalité, de gauche de droite ou encore centriste, c'est-à-dire sans opinion propre ou alors seulement le temps des élections, n'a osé aller aussi loin dans ses propositions. Tout simplement parce qu'une telle réduction de la pauvreté est impossible même sur cinq ans. Donc Marine Le Pen tente de séduire l'électorat pauvre avec une promesse qu'elle n'aura pas besoin de tenir, puisqu'elle ne sera pas élue. Simplement pour se différencier des autres candidats et engranger des voix au premier tour.
Encore faudrait-il savoir combien de Français inscrits sur les listes électorales se trouvent en situation de pauvreté. Donc il est impossible de chiffrer le nombre d'électeurs qu'une promesse purement électoraliste de Marine Le Pen va attirer. D'ailleurs les pauvres voteront-ils ? Il est bien sûr impensable de demander son revenu à chaque électeur, y a-t-il des études sur le sujet ? On estime généralement que les gens défavorisés votent moins que les autres. Faut-il pour autant considérer qu'ils représentent la masse des abstentionnistes. Ou que le vote des pauvres s'oriente plutôt vers les extrêmes. Le nombre de pauvres dans notre pays étant en constante augmentation, il serait peut-être temps de s'intéresser sérieusement à cette catégorie de la population avant que le FN, si ce n'est pas déjà fait, devienne le seul espoir du peuple d'en bas.