Le Front National, avatar de l’idéologie fasciste ?
par Denis Szalkowski
mardi 15 janvier 2013
Je n'ai jamais cru pour ma part à la dangerosité du Front National, tant que ce parti était sous le contrôle de la famille Le Pen. Sa vertu cardinale est d'être une soupape nécessaire pour la démocratie française. Interdire ce parti dans notre pays, ce serait faire le choix d'une extrême-droite comme a pu connaître l'Italie dans les années 1970. C'est en creux la thèse que défend d'ailleurs Pierre Péan dans son dernier ouvrage cosigné avec Philippe Cohen, "Le Pen : une histoire française".
Un mouvement fasciste de la droite révolutionnaire !
Quelle que soit la nature de ces dirigeants, c'est bien l'idée de révolution nationale qui est charriée par le Front National. Ce parti n'a hélas rien de banal. Il véhicule toutes les valeurs de l'idéologie fasciste de la droite révolutionnaire, incarnée aujourd'hui par Civitas, les identitaires et tous ces blogueurs de la réacosphère :
- le libéralisme économique, le localisme et le corporatisme,
- le culte de la personnalité,
- le rejet de l'universalisme et des idées des Lumières, de la démocratie et du parlementarisme,
- l'affirmation nationaliste et identitaire,
- le rejet des idées libérales dans la société, de l'ordre existant en se référant à un ordre ancien ou moral.
Zeev Sternhell, sur France Culture, nous rappelait qu'il avait fallu quelques mois sous Vichy pour balayer 150 ans d'évolution politique par l'institution des lois raciales sans rencontrer de résistance particulière. Mussolini avait dû "attendre" 15 ans avant de pouvoir le faire. Les idées fascistes n'ont jamais quitté la société française. Selon l'historien, elles y seraient même nées !
Ni droite ni gauche : l’idéologie fasciste en France, de Zeev Sternhell
Crédit photos : Wikimédia / Source : Voie Militante