Le futur Président François (le second) Fillon

par Robert Bibeau
mercredi 23 novembre 2016

La petite bourgeoisie qui hante les médias « peoples » et la presse de « formatage » à la « pensée unique » (1) est obnubilée par la montée de l’extrême-droite, surtout depuis l’élection de Donald Trump, le matamore, à la tête de la République « démocratique absolutiste » américaine.

Toute cette racaille de bobos grassement payés, dans certains cas, ou misérablement rétribués dans d’autres cas, craint de perdre leur emploi aux mains de scribouilleurs de la droite « populiste » ne sachant même pas « éduqués » la populace ignare et ingrate pensent-ils. Cette vague de « populistes », opportunistes d’extrême droite, s’infiltre dans les mairies, les départements et les régions où ces supplétifs ravissent prébendes et sinécures. La « démocratie » ne risque-t-elle pas d’être entachée si un membre du Front National se graisse la patte en lieu et place d’un apparatchik Socialiste ou Républicain ? Sachez que le MEDEF n’en a cure pourvu que l'autorisation de construction en zone inondable soit estampillée et validée.

Rassurez-vous « populistes » de la go-gauche (« populiste » est la nouvelle appellation qui remplace l’expression « fasciste »), les lepennistes trouveront chaussure à leur pied sur le chemin de l’Élysée en la personne de l’homme de Matignon, zélateur discret de la clique des grands capitalistes français. Dimanche dernier, la grande bourgeoisie française a désigné son Donald Trump « Made in France » en la personne de François Fillon le zélote. Le Sarthois présente un programme électoral cousu de fil blanc pour les patrons, ses patrons. En gros, une série de mesures d’austérité attaquant directement plusieurs des avantages que le prolétariat a arrachés dans le passé et que les gouvernements bourgeois, de gauche comme de droite, leur retirent depuis, petit à petit (ne me parlez pas de « droits acquis », ça n’existe pas sous le capitalisme des droits acquis pour les travailleurs).

François Fillon propose de faire son bout de chemin sur le sentier de l’austérité. Ainsi, celui qui sera intronisé candidat de la droite pour la campagne présidentielle aristocratique française propose des coupures drastiques dans la fonction publique, des économies substantielles dans les dépenses courantes de l’État, la retraite à 65 ans, et davantage de subventions aux entreprises, du « Déjà vu ». Que des choses pourtant nécessaires, compte tenu de la crise économique systémique qui assaille la France, comme l’ensemble de l’Europe, et le monde entier. Nous ne disons pas cela pour soutenir le candidat du grand capital contre les autres candidats du grand et du petit capital, mais pour bien faire comprendre pourquoi l’électorat français, intelligent et expérimenté, des ouvriers désemparés parfois, votera finalement pour cet homme raisonnable qui dans le cadre de l’économie de marché et du mode de production capitaliste, n’a d’autres choix que de transférer le fardeau de la crise sur le dos du prolétariat. Incidemment, le programme Fillon est très semblable aux programmes de tous les autres candidats à la gouvernance de l’État de dictature des potentats.

Ce que François Fillon, le probable 25e Président de la République française, ne dit pas, et ne sais pas, c’est que ces mesures de restrictions, de compressions, de compensations aux entreprises ne règleront rien à la crise économique systémique et qu’au prochain quinquennat la situation économique et sociale aura empiré. Comme il était facile de le prévoir lors de l’intronisation du minus Hollande en tant que 24e Président et comme il en serait de même si Marine Le Pen devenait la première femme présidente de la République française. Ce constat d’impuissance n’est pas la résultante de l’adhésion de la France à l’Union européenne, je dirais plutôt que la création de l’Union européenne en partageant le fardeau de la faillite du capitalisme sur une masse de 500 millions de consommateurs et sur un plus large bassin de salariés ouvriers – dont les productifs et très rentables prolétaires allemands – a permis de retarder l’échéance qui ne saurait pourtant être repoussée indéfiniment.

Il n’y a que la go-gauche réformiste « populiste » et la droite réformiste « populiste » qui ne sache pas tout cela. Une large portion du prolétariat français le sait, et c’est pourquoi il ne se déplace pas pour participer aux primaires ni à l’élection présidentielle aristocratique française. Le Président Fillon, l’homme de main des milliardaires de France, ne fera qu’en rapprocher l’échéance, car pour chaque mesure antiouvrière, antisociale et antipopulaire, on peut s’attendre à des soulèvements de la rue, dans les usines et sur les chantiers, qui ne feront qu’envenimer la crise, requérant d’autres mesures d’austérité plus drastiques et la répression de la police. Ils ne peuvent sauver leur système économique malgré leurs mimiques hypocrites.

Le prolétariat français a parfaitement raison de ne pas s’intéresser à ces élections, et de préparer ses luttes grévistes et de réserver ses énergies pour les véritables affrontements qui ne sauraient tarder, une fois que la foire électorale aristocratique se sera dissipée.

 

(1)  Voir nos articles sur les médias bourgeois sur http://www.les7duquebec.com

 


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