Le Maryv’home Staging, un métier d’avenir

par siatom
mercredi 3 juin 2015

La justice a tranché, Maryvonne notre octogénaire rennaise va pouvoir théoriquement récupérer son domicile de la rue de Chatillon dans la capitale bretonne. De jeunes décorateurs bénévoles et inspirés quoique un peu timides, ce qui explique le port de foulards et de cagoules lorsqu’ils sont amenés à s’exprimer avec des tiers, ont entrepris pendant son absence la rénovation de la maison du sol au plafond.

Le résultat est stupéfiant, comme l’état dans lequel ils devaient se trouver, lors de leurs performances artistiques, le journal local ‘’Ouest-France ‘’ propose sur son site une visite guidée en vidéo (*) en compagnie d’un huissier, de membres de forces de l’ordre, de l’avocat et du fils de la propriétaire.

Ce dernier dont les tendances fascisantes n’ont pas échappées aux émules d’Andy Warhol qui n’ont pas manqué de le lui faire savoir en le traitant de gros facho et en y associant Maryvonne par une inscription visible sur une photo où ils ironisent sur le monde enchanté de la proprio et les nazis.

Nos ‘’pop artistes’’ ne font pas dans la nuance, et en adeptes de la réductio ad hitlerum, ils font de la pauvre Maryvonne une disciple d’Eva Braun. A ce jour, il semble qu’on ait évité à celle ci la visite du propriétaire la sachant peu réceptive à l’art moderne.

Son fils Pierre, semble lui aussi insensible à la créativité picturale de ces jeunes esthètes comme en témoigne cette déclaration « Je suis écœuré, ils ont tout vandalisé » explique-t-il ému. « Des tags sur tous les murs, des murs cassés, des portes brisées... La maison est totalement inhabitable aujourd'hui. »

On comprend mieux dans ces circonstances que le dialogue ne pouvait s’instaurer entre ce groupe d’artistes révolutionnaires et ce petit bourgeois inculte et enclin à la spéculation qui n’avait sans doute pas lu Proudhon qui dans son ouvrage'' Qu'est-ce que la propriété ? ''répondait par un cri de colère « La propriété, c'est le vol ! ». 

On en connait peu sur ces squatteurs que l’on désigne pudiquement sous le vocable de jeunes précaires mais au moins auront-il acquis une solide expérience en matière de valorisation immobilière, et cette première réalisation de Maryv’home staging leur permettra certainement de trouver d’autres débouchés et de faire carrière afin de sortir de la précarité.

Quant au souhait émis par le fils de Maryvonne de voir pris en charge la remise en état du pavillon de sa mère par ceux qui l’auraient, selon ses propres termes vandalisé, ça frise l’inconscience et la naïveté, notre crédule ‘’facho’’ prend le risque de stigmatiser une population dont la sensibilité artistique alliée à une haute conscience politique ne demande qu’à s’épanouir. 

(*) http://www.ouest-france.fr/ils-ont-entierement-vandalise-la-maison-3446444


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