Le médecin des gogos Didier Raoult enfin démasqué !

par Coeur de la Beauce
samedi 22 janvier 2022

Tout le monde connait désormais ce Johnny Hallyday de la médecine qu'est le professeur marseillais Didier Raoult. Une idole imposée depuis deux ans dans les médias, un "anti-conformiste", un rebelle en chemise blanche, un visionnaire, etc. En 2020, on se demandait comment le prix Nobel pourrait lui échapper. Si ce personnage n'était qu'un simple médecin, son cas nous laisserait indifférent ; mais hélas il a magnétisé une partie de l'opinion publique avec ses théories hasardeuses.

Barbiche mal taillée, cheveux mi-longs négligés, le docteur Knock du coronavirus faisait pourtant penser aux marchands d'elixirs des albums de Lucky Luke, des charlatans qui terminaient dans le goudron et les plumes. Intronisé médecin de référence par celles et ceux qui voulaient se rassurer à défaut de se protéger et de réaliser la gravité de la crise sanitaire, personne n'osait le contredire jusqu'à ce certaines voix commencent à réagir, au point de le voir comparaître devant l'ordre des médecins.

Médiapart a consacré une enquête d'anthologie sur ce personnage. Une vidéo qui nous révèle ce que beaucoup pensaient depuis le début. Nous découvrons un Raoult en gourou sectaire, manipulateur, en plus d'être un tyran envers le petit personnel de son hôpital. Harcèlement, mise au pas de ses contradicteurs, un responsable syndical CGT nous indique qu'il n'en est pas à son coup d'essai. Les premières plaintes datent de 2017 envers cet humaniste au comportement très particulier :

Rappelons les grandes lignes des pires sorties médiatiques de ce fantasque médecin :

- Deux ou trois chinois qui meurent d'un virus, il n'y a pas de quoi effrayer la planète.

- Le covid n'est qu'une gripette.

- Vous avez été contaminé une fois, vous êtes tranquille en principe pour l'avenir.

- Les traitements à la chloroquine sont efficaces contre le virus.

- Il n'y aura pas de seconde vague de la pandémie.

- le vaccin ne sert à rien.

Que des erreurs, des approximations, des contre-indications ayant d'ailleurs coûté la vie aux frères Bogdanoff qui ont suivi à la lettre ses recommandations. Un docteur Knock pour des gogos qui se croient rebelles et à contre-courants alors que leur incivisme et leur crédulité ne font qu'aggraver les choses. Le statut de médecin ne permet pas de faire n'importe quoi, ni de jouer les humanistes.

Certes, il était difficile pour le corps médical d'anticiper ce virus mutant aux origines très douteuses. Combattre un ennemi mal défini n'est jamais aisé. Mais glorifier un personnage qui se trompe depuis le début, minimise les faits, propose des remèdes inefficaces, ce n'est pas sérieux. Si l'ordre des médecins s'en mêle, c'est que les plaintes sont nombreuses ; il est rare que ces gens se jugent entre eux. Une procédure politique ? Une police de la médecine ? Il y a quand même un cahier à charges bien rempli pour le cas Didier Raoult.

On ajoutera l'étrange deux poids deux mesures des médias. Raoult l'optimiste au charisme soigné peut passer en prime time à la télévision, avec lui le peuple garde le moral et consomme avec le sourire les interminables pages de publicité servies après ses interventions. En revanche, le prix Nobel de médecine Luc Montagnier est interdit de passage médiatique depuis début 2020 : il ne croit pas à l'origine naturelle du covid, pense que c'est un vaccin fabriqué en laboratoire, et laisse donc entendre qu'on en a pas fini avec. Vous ne le voyez plus, c'est un "irresponsable", "un homme fatigué" voire un fou complotiste. Avec lui, le moral des Français baisse, c'est mauvais pour les recettes publicitaires.

Un prix Nobel de médecine d'un côté, un illuminé de l'autre. Toute une logique sur fond de destruction de nos hôpitaux, de suppressions de lits, de personnels infirmiers en burn-out. Une pandémie qui aura révélé la vétusté de notre système de santé après des années de politique d'abandon de la médecine publique. Il est aisé de critiquer le ministre de la Santé, mais il ne faut pas oublier les mandarins comme Didier Raoult. Mettre en avant des héros de pacotille n'aura pas grandi nos médias. On aurait préféré une information plus démocratique, non censurée, pour montrer clairement ce qui se passait...


Lire l'article complet, et les commentaires