Le Monde tacle Agoravox et votre serviteur

par Aldous
mercredi 24 août 2011

C'est la rumeur de l'été selon Yves Bordenave et Caroline Monnot qui se sont mis à deux pour pondre un article dénonçant l'odieuse manipulation à laquelle, entre autres extrémisto-conspirationnistes, je me serais livré en publiant le 15 août dernier un article sur l'ajout, par décret, d'un fusil de sniper dans la liste des armes pouvant être utilisées pour des opérations de maintien de l'ordre.

Article signé "un certain" Aldous.

Et il faut dire qu'être moins de deux ne se concevait pas pour mener un tel travail d'investigation : dénicher des fautes de syntaxe, et extraire de leur contexte des propos parmi mes échanges avec les lecteurs pour mieux crier à la manipulation.

Pourtant les auteurs, s'ils dénoncent mon article comme une rumeur, confirment explicitement ce que j'y affirme : le décret autorise bien l'utilisation d'un fusil à répétition de calibre 7,62 x 51mm et ses munitions c'est-à-dire des balles réelles.

Les auteurs s'empressent d'ajouter que j'interprète mal les décrets car "en clair, ces deux textes réglementaires précisent que les forces de l'ordre ne peuvent ouvrir le feu que pour se défendre de tirs à balles réelles effectués contre elles."

Certes, mais il n'en reste pas moins que le décret ajoute le fusil à répétition de calibre 7,62 x 51mm et ses munitions létales à la liste des armes prévues pour le maintien de l'ordre.

Et nos journalistes "sérieux" d'ajouter : "les armes autorisées seraient des armes de guerre avec photos de fusils-mitrailleurs à l'appui."

Mon article -s'il avait été cité honnêtement- dit très précisément que ce fusil est une arme de sniper qui équipe déjà des forces spéciales comme le GIGN.

Ce n'est pas une affabulation, n'en déplaise aux zélés dénonciateurs du complotisme qui devraient plutôt se demander ce qu'un fusil de sniper vient faire dans cet arsenal et comment un sniper peut être pris pour cible par un manifestant, puis faire des sommations avant de riposter pour se défendre de tirs à balles réelles effectués contre lui.

C'est en raison de son utilisation que les tireurs du GIGN ont surnommé le fusil ultima ratio regum (argument ultime des rois, devise gravée sur les canons de Louis XIV.)

Le sniper ne tire que sur ordre de l'autorité politique, et il est peu vraisemblable que là où il se perche il soit en situation de légitime défense personnelle.

Il est évident que l'introduction de ce type d'arme dans le maintien de l'ordre est un durcissement de la politique policière et de nombreux lecteurs qui ont réagi sur les sites des deux journaux l'ont dit sur tous les tons.

Le plus ridicule est le retournement de l'argument de la publication au coeur de l'été supposé demontrer que ceux qui s'y intéressent sont des complotistes lunatiques.

Le plus triste, c'est le manque d'originalité des anathèmes lancés par nos deux amis médias mainstream sur les médias citoyens, grouillants de farfelus et d'extrémistes.

Pour montrer qu'on trouve des complotistes aussi parmi les journalistes officiels des médias mainstream je vais me contenter de republier la une d'un journal de farfelus bien connu, Le Figaro, qui titrait le 31 octobre 2001 :

"Ben Laden rencontre la CIA a Dubaï"

Il est vrai que c'etait peu de temps après le 11 septembre 2001, à une époque où les journalistes français travaillaient encore assis et non couchés.


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