Le petit Mélenchon illustré

par Coeur de la Beauce
samedi 29 janvier 2022

La gauche française est tombée très bas. Ce n'est pas un scoop. Hidalgo veut doubler le salaire des profs, Jadot souhaite le droit de vote à seize ans, Raquel Garrido appelle à une réconciliation avec les terroristes... La basse démagogie, le manque de culture et de courage, le racolage électoraliste sont désormais la roue de secours d'un courant politique qui avait pourtant l'ambition de changer la vie des français.

Depuis la chute du mur de Berlin et du communisme, puis l'application de traités européens rédigés contre la volonté des peuples, les socialistes/écologistes/insoumis se tournent vers le sociétal et le communautarisme. Fini la redistribution des richesses, la nationalisation des grands trusts, l'économie au service du peuple. Place au mariage pour tous, aux droits LGBT, au salaire des femmes, aux violences policières et à la défense de la laicité (entendez la lutte contre ce qui reste du catholicisme, on se garde bien de critiquer les autres croyances dans ces milieux).

Et pourtant, votre narrateur a connu les fêtes de l'huma d'il y a trente ans. Ainsi que celles de Lutte ouvrière à Presles, dans le Val d'Oise. C'était sympa, populaire, le marxisme historique était encore là. Intégration par le travail (l'oisif ira loger ailleurs proclamait l'internationale), contestation des privatisations, et même protectionnisme pour les travailleurs français, tout était abordé sans tabou. Les années ont passé, les idées aussi. La France a aussi bien changé dans sa sociologie depuis 1990.

Ainsi beaucoup de gens regardent vers les patriotes, la nation, notre souveraineté et souhaitent le retour à l'ordre républicain dans les quartiers populaires. D'où les intentions de vote à la prochaine élection présidentielle, bien différentes de celles d'antan, où l'ultra-droite plafonnait à 15% (c'était moins de 1% en 1980, pour rappel).

On pensait que les mandarins de "gauche" feraient leur auto-critique, reconnaitraient leurs errances. Il n'en est rien. Le week-end dernier je me suis accroché verbalement avec des militants du PS sur un marché suite à un malentendu : je pensais qu'ils me distribuaient une lettre d'excuse, c'était en fait un tract appelant à voter pour Hidalgo(!) Ces gens étaient incapables d'analyser pourquoi plus personne ou presque ne se tournait vers eux. Payés à militer ? Clients du PS ? Simples d'esprit ? Difficile à dire.

Cependant le summum du grotesque a été atteint par le sénateur Jean-Luc Mélenchon jeudi soir (27 janvier) lors d'une émission de Cyril Harouna sur la chaine C8. Ce personnage qui se prétend tribun du peuple fut une caricature de mandarin bien-pensant, faux humaniste, vrai démagogue.

Extrait de l'émission :

Opposé à des citoyens engagés au quotidien, il n'a fait que répondre par le mépris, la haine et la suffisance. Face à un policier de la BAC 93, il s'est grimé en juge recevant ce qu'il considérait comme un officier SS. Pas un mot pour les policiers blessés en service, les victimes des incivilités et des trafics, les trois cents morts des attentats terroristes islamistes. Que du hors-sujet, comme la répression des gilets jaunes et bien sûr les bavures policières. Pas un mot sur la violence dans les quartiers, sauf pour dénoncer celle des policiers qui manqueraient, selon lui, de vocabulaire pour lutter contre les voyous. Dur avec les gens honnêtes, compréhensif envers les délinquants qui pourraient voter pour lui.

Audience oblige, Harouna a proposé un second débat entre Mélenchon et Zemmour. Il fut sans grande surprise, hormis le ton. "A la niche, facho, haineux", illustrés par la clique de monsieur le sénateur insoumi (Garrido, L'insupportable David Guiraud...) face à un Zemmour posé qui a tenté de raisonner son adversaire, en vain. 

Confusion entre créolisation et immigration, défense des boutiques islamistes de Roubaix (ils sont pauvres donc il faut les comprendre) et des musulmans en général qui n'ont rien demandé à cet athée de salon ; démagogie sur les questions économiques. Avec toujours suffisance et dédain pour les autres, en faisant semblant de prendre des notes. Mélenchon coupe la parole, s'énerve, tente de passer pour un prolo en prétendant habiter dans un quartier populaire du Xème arrondissement parisien. Pour le coup, c'est exact, il réside rue Louis Blanc à proximité d'un commissariat de police : ce n'est pas l'endroit où les dealers viennent trainer...

Retenez-bien que Mélenchon prend le métro. Et qu'il aime parait-il la compagnie du populo. D'ailleurs, il a une bonne nouvelle à lui annoncer, il va rétablir la retraite à soixante ans. Ne riez pas, en "alignant le salaire des femmes sur celui des hommes" ( !) et en "taxant les hauts revenus". Mandrake le magicien succède à Jean-Luc le sénateur. Il met de côté les raisons sociétales concernant le travail des femmes et n'oppose rien de sérieux à Zemmour qui menace de porter à soixante-quatre ans l'âge de départ à la retraite.

Au bout d'un moment, fatigué par ce triste spectacle on finit par zapper vers le match de basket de l'équipe 21. Refus de dialogue, attitude bornée, préjugés de bourgeois qui se prétend progressiste, dénigrement des adversaires (tous des vilains fachos), généralisations (les policiers sont tous des brutes), Mélenchon a montré ce qu'il était : un tartuffe cassant et brutal, incapable de présider quoi que ce soit à part son club de notables, d'Obono à Guiraud.

Dieu merci, il culmine à 10% dans les sondages. On attend un peu de répartie de la part des journalistes et des animateurs TV, et la venue de Fabien Roussel, Jean Lassalle, Asselineau voire même Nathalie Artaud, qui n'ont pas l'hypocrisie de ce duc des insoumis qui utilise les pauvres pour se faire élire à des postes de rentiers. La gauche française n'a que ce qu'elle mérite ; à ses militants de se tourner vers des gens plus crédibles pour les défendre.

 


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