Le phénomène de la burqa télégénique

par Jean Lannes
lundi 5 juillet 2010

On l’aura bien compris, la burqa est un petit problème, remonté à la surface des principales préoccupations ces derniers mois en France. Sondage à l’appui, l’opinion aura clairement démontré sa réticence vis-à-vis de ce voile intégral, mais après bien des matraquages médiatico-politiques.

La burqa est une tâche dans notre société laïque et occidentale, c’est un fait. Cependant, les médias, censés rester objectifs en toute situation, ne se seront pas privés, au travers de leurs reportages, d’afficher leur hostilité à cette pratique tout en se défendant de prendre parti.
 
De quelle manière ? Simplement en recourant pour leurs émissions à ce que l’on appellera pour l’occasion des « burqas télégéniques. » Par ce terme entendons des cibles parfaites, des femmes portant la burqa et n’ayant ni les arguments de le justifier (outre la prescription religieuse, qui reste à discuter), ni les capacités oratoires pour convaincre.

Des exemples, il y en a en nombre


Prenez Kenzah Drider, mère de famille en provenance d’Avignon invitée chez Jean-Jacques Bourdin, en manque d’arguments, qui s’obstine dans ce qu’elle estime être son droit et qui rejette toute éventuelle interdiction. Voilà de quoi énerver le téléspectateur lambda, tranquillement installé dans son canapé et n’ayant, pour la plupart, encore jamais croisé de femme intégralement voilée avant qu’on ne lui fasse remarquer, via son poste de télévision, qu’il y en avait trop dans son pays.

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Ardisson aussi, maître dans l’art de l’hypocrisie qui fait du buzz, aura parfaitement su se « dégoter » un morceau de choix en la personne de Dalila, étudiante en droit. Peu à l’aise avec les mots sous la pression d’un plateau télé où elle n’avait sans doute jamais mis les pieds auparavant, la jeune fille couverte de son long voile se perdra à plusieurs reprises dans des paroles sans réelle importance avant d’être cruellement démolie par un Jean-François Copé tout à son aise dans l’exercice du débat. Tantôt peiné, tantôt heurté par les propos maladroits et infondés de Dalila, le téléspectateur retiendra une nouvelle fois l’absurdité de ce voile défendu par des avocats incompétents.

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Pour finir, le « must » du n’importe quoi, la perle rare dénichée par BFM TV. Noura 18 ans, habitante de Vénissieux, figure idéale de la musulmane à la fois provocatrice et écervelée, toute fière de porter « des bottes, un jeans Diesel et un p’tit haut » sous sa burqa. La Palme d’or est hautement méritée. Voyez ci dessous, comment ne pas la détester ?

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Les autres exemples de burqas télégéniques affluent, il suffit d’allumer son poste de télévision. Cet article n’est pas un papier militant pour l’interdiction de la burqa, ni un éloge de cette dernière, loin de là. Il vient simplement souligner l’habileté des journalistes qui, dans leur quête de la femme voilée la plus vulnérable et dépourvue d’arguments, laissent leur convictions s’immiscer dans le débat, sous couvert d’objectivité.

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