Le piège dialectique des socialistes

par C’est Nabum
lundi 2 avril 2012

L'écobuage politique

L'art d'enfumer la campagne.

Nos inénarrables amis socialistes ne manquent ni de culot ni de circonvolutions langagières. Maintenant que la menace Jean-Luc Mélenchon se fait sensiblement tangible, qu'elle n'est plus qu'une simple vue de l'esprit, les voilà qui s'agitent et fourbissent des arguments dignes de la cellule riposte de l'UMp. Il est vrai qu'à force de fréquenter les mêmes écoles, les réflexes de caste sont souvent identiques chez les politiciens professionnels.

Je l'avais subodoré en son temps, la primaire fleurait bon le piège, l'attrape nigaud peu habitué à la rouerie de la caste politique. La belle et grande kermesse élective a été interprétée par nos joyeux démocrates comme un billet exclusif pour accéder au poste suprême. Le candidat de toutes les gauches, c'est François Hollande ! Point de place pour les autres qui n'avaient qu'à venir se mêler à cette mémorable aventure plaisante et gentillette …

Hélas, mes bons amis, nous ne sommes pas tous de gentils radicaux de gauche, des faire-valoir bien commodes et si peu dérangeants. La réalité est toute autre, elle est même têtue dit-on, tout autant que les électeurs du Front de Gauche qui ne cessent de croître quand vos rangs décroissent tranquillement, faute de flamme et de convictions.

Vous commencez à sentir le vent du boulet. Non, pas celui que vous traînez comme candidat si enthousiaste que les foules oublient de se presser en masse à ses meetings, mais celui du doute et de la menace d'une concurrence imprévue dans vos jolies boules de cristal politiques. La manipulation des sondages n'a pas fait son usage, le petit, le vermisseau de la vraie gauche a brisé l'injonction des médias qui disaient en chœur : « Cette élection sera un duel Ump - PS ».

Que nenni mes bons camarades socio-libéraux. Le troisième homme taille sa route dans un enthousiasme qui n'a rien à voir avec votre campagne chloroformée. Il a réveillé la fierté du peuple, il a redonnéla fierté au peuple de gauche quand vous oubliiez de regarder de ce côté là. Il monte, il monte et comme dans la chanson, vous commencez à chercher la petite bête.

Votre argumentation est extraordinaire pour un parti qui se flatte encore de défendre la démocratie, omettant bien tranquillement de se souvenir de la trahison du référendum sur l'Europe. Vous prétendez ici ou là que les primaires vous ont donné quitus pour représenter la Gauche face à Sarkozy, qu'il faut voter utile dès le premier tout et que seul le vote aux législatives permettra de se compter par sensibilité.

Mais bien-sûr ! Nous devons vous croire ! Vous ne vous êtes pas contentés de nier le suffrage universel, de trahir la France du non, de voter comme des renégats le traité de Lisbonne, vous voulez maintenant confisquer le vote du premier tour à votre profit en déclarant haut et fort : « Si Sarkozy repasse, ce sera votre faute ! ».

Ne cherchez pas dans votre programme les raisons de ce désamour, ne réfléchissez pas à votre stratégie, bonne c'est évident, puisque vous avez toujours été les meilleurs. Non, ne regardez pas la poutre qui est dans votre œil mais pointez du doigt ceux à qui, il y a peu, vous n'accordiez que des miettes.

Il y a belle entourloupe à raisonner de la sorte. Vous avez fait des choix, vous pensez gouverner en bons pères de famille, mettre une petite dose d'humanité pour faire oublier le monstre, sans rien changer aux principes de cette société inégalitaire et à bout de course. Vous prônez la rigueur et la fidélité dévote à cette Europe inique et purement économique. Vous avez effacé votre héritage de gauche mais nous devons baisser la garde et vous tendre la joue droite pour recevoir le baiser de Judas.

Nous ne pouvons admettre cette habile dialectique, nous ne pouvons accepter vos rodomontades, nous ne pouvons tolérer vos mensonges. Acceptez le débat d'idées, ne vendez pas l'élection comme un choix de personne car à ce petit jeu, vous serez perdant si vous vous retrouvez avec votre champion contre l'abominable et redoutable monstre qui se dresse face à lui. Le pauvre manque de coffre pour la bataille finale, seules les idées et l'ancrage à gauche nous ferons gagner : vous et nous et non pas vous sans nous !

Gauchissement vôtre. 


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