Le plan

par Breton8329
lundi 1er février 2021

 

Comprendre le futur de la France exige de répondre à une seule question : Pourquoi Macron et pas Fillon ? Beaucoup ont oublié mais à l’époque, malin celui qui aurait pu comprendre la différence entre la politique ultralibérale que prévoyait d’instaurer Fillon et celle de Macron. L’un comme l’autre prévoyait du sang et des larmes alors, pourquoi tant d’effort pour écarter Fillon ?

Pour répondre à cette question, il faut conduire une petite digression sur la nature et la fonction de l’Etat, que les médias des milliardaires livrent aujourd’hui à la vindicte populaire et que l’exécutif vend à la découpe. Avant de crier haro sur le baudet, il est bon d’imaginer ce que serait un monde sans Etat, c’est-à-dire sans structure pour élaborer et faire appliquer des lois favorables au plus grand nombre, pour assurer les services essentiels dont la mise en commun permet des économies d’échelle et pour assurer la défense des citoyens face aux agressions extérieures, qu’elles soient de nature violente, idéologique, économique, financière, Etatique, criminelle ou mafieuse, etc. L’Etat démocratique est le système qui permet à l’intérêt du plus grand nombre de triompher sur le droit du plus fort et à ce titre, c’est aussi le système qui permet d’imposer aux puissants de ce monde les choix de la classe moyenne, car pour leur malheur, ils se doivent de détenir une nationalité qui les soumet mécaniquement à un corpus juridique.

C’est sans doute cette possibilité qui expose aujourd’hui l’Etat aux agressions méthodiques de l’élite mondialisée. En période d’opulence, l’Etat permet à chacun de tirer le meilleur parti des richesses de ce monde, chacun selon ses prédispositions, mais les ressources viennent-elles à manquer qu’inévitablement, les masses commencent à regarder du côté de ceux qui possèdent. La tentation d’utiliser la puissance juridique et policière de l’Etat, voire militaire, pour se servir là où se trouve l’argent reste une constante de l’histoire. Alors que peut faire l’élite financière mondialisée pour se protéger contre la prédation Etatique naturelle, prédation qui devrait s’aggraver avec la raréfaction de l’énergie bon marché et des matières premières, conséquence à la fois de la surconsommation et du partage nécessaire de ressources comptées avec de nouveaux impétrants tels que la Chine ?

La meilleure chose à faire est de neutraliser l’Etat en infiltrant ses structures décisionnelles, c’est-à-dire en infiltrant la fabrique à hauts fonctionnaires. La méthode consiste à sélectionner des profiles peu susceptibles de trahir les intérêts de l’élite puis, lorsqu’ils sont en exercice, de les inciter à la trahison de l’intérêt général, par idéologie ou, lorsque cela ne suffit pas, par la distribution de généreux pantouflages dans les groupes appartenant à l’élite, avant qu’ils reviennent au « service » de l’Etat. Parallèlement, il faut verrouiller l’opinion publique pour interdire l’émergence d’une prise de conscience, ce qui explique l’acquisition des médias par un groupe restreint de personnes unis par un intérêt de classe. Il faut également éviter que l’éducation puisse susciter une prise de conscience de classe, ce qui passe par un verrouillage des programmes (faciles lorsqu’ils sont rédigés par les hauts fonctionnaires sélectionnés selon les critères susmentionnés). Enfin, afin d’écarter tout risque qu’un chef d’Etat grisé par son pouvoir puisse être tenté de s’affranchir de la tutelle de l’élite financière mondialisée, il faut encourager un haut niveau d’endettement de l’Etat qui donne du poids à la menace d’augmentation des taux d’intérêts. Si cela ne suffit pas, il n’est pas non plus interdit de disposer d’informations sur les vulnérabilités des serviteurs de l’Etat, compte à l’étranger ou autres… facile pour des banquiers.

Mais tout cet édifice patiemment construit n’est pas taillé pour le gros temps ; face au vent mauvais de l’histoire, il serait balayé en quelques coups de guillotine. Les gilets jaunes ont probablement confirmé à l’élite qu’il y avait urgence. L’élite financière mondialisée sait qu’elle ne résisterait pas à une prise de pouvoir populaire qui détruirait tout l’édifice par lequel elle est parvenue à assurer sa domination sur les Etats. Alors que faire ?

Le plan grec. Le plan grec est ni plus ni moins qu’un hold-up. Il se déroule en deux phases : la première consiste à endetter massivement l’Etat. C’est très exactement ce que fait l’exécutif aujourd’hui. Et il y est encouragé par la finance qui offre des taux négatifs. Endettez-vous !! Et les français en redemandent, sans même se rendre compte qu’ils augmentent ainsi l’emprise de l’Elite financière mondialisée sur la seule structure capable de les en protéger. La deuxième phase est connue : dégradation de la note des Etats, augmentation des taux d’intérêts, mesures d’austérité, vente à la découpe de ce qui a encore de la valeur, le tout allégrement accompagné d’une répression implacable de tous les opposants à ce plan. Les lois relatives à la sécurité, les commandes de matériel de maintien de l’ordre, les lois relatives à la protection des juges, etc. préparent cette prochaine phase.

Alors, pourquoi Macron et pas Fillon ? Parce que Fillon aurait voulu sauver la France. Certes, il aurait demandé des efforts aux français, certes, il était pro-européen, mais jamais il n’aurait eu la fiabilité nécessaire pour exécuter un tel plan.


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