Le pouvoir Sarkozyaque payerait-il les amis de Sarkozy avec l’argent des Français ?

par Imhotep
jeudi 23 juillet 2009

En fait l’affaire des sondages payés par l’Elysée ne se résume pas à une simple connivence et à une manipulation d’opinion. Il y a autre chose. Sarkozy a deux amis : Giacometti et Buisson. Les deux ont aidé Sarkozy à gagner les élections. Les deux dans les enquêtes d’opinion et dans leur analyse. Et qu’apprend-on ?

On apprend que les deux cabinets sont rémunérés par l’argent des Français dans des conditions qui ne respectent pas les règles pour des montants très importants, pour des objets douteux avec des marges inconsidérées.
 
Tout d’abord la société Publifact qui a facturé pour 1,5 millions d’euros sans mise en concurrence avec des honoraires fixes de 10 000 euros par mois. On a appris que l’accord qui liait l’Elysée à cette société ne respectait pas les règles habituelles et légales, que le pouvoir délégué à Publifact retirait à son client la maîtrise d’œuvre et cela sur une simple feuille de papier d’une page. Nous avons aussi appris que 17 des 35 sondages effectués avaient été publiés tels quels par le Figaro ce qui pose divers problèmes de déontologie, d’éthique, de concurrence et de respect des règles financières. Mais ce n’est pas tout. Philippe Cohen dans le journal en ligne Marianne2.fr révèle que la marge de ce cabinet est extraordinaire. Alors que Publifact est facturé 190 000 € ce cabinet refacture près de 400 000 € à l’Elysée (392 000 pour être exact). Et bien sûr cela n’entre pas en ligne de compte avec les 10 000 € mensuels qui s’ajoutent à cette somme. On peut donc se poser cette question assez grave : l’Elysée en ayant choisi ce cabinet sans mise en concurrence, qui surfacture de façon évidente ses prestations sous-traitées à Opinion Sarkoway remercie-t-il ainsi par ce biais les amis du président ? Le Pouvoir ne se sert-il pas de l’argent des Français pour rémunérer les services rendus ? De plus pour ces mêmes sondages Opinion Sarkoway n’a été payé que de 50 000 euros par les autres clients hors Elysée ce qui veut dire que LCI et Le Figaro n’ont déboursé qu’un cinquième de la somme nécessaire à faire ces sondages. Ceci est donc le second étage de la fusée à scandale. L’Elysée financerait-il ainsi de façon illégale et détournée un journal qui fait sa propagande ? et ce avec l’argent des Français ? Ce cas extrêmement grave amènerait à pousser l’enquête parlementaire aux sondages réalisés par le ministère de l’intérieur quand le Premier Flic de France en était le chef. Nous savons qu’il y a eu des sondages. Il faudrait se poser les questions suivantes :
Il faut se rappeler que le cabinet de Lobby PIC conseil appartenant au bon Frédéric Lefebvre a vu son chiffre d’affaires progresser de 50 % l’année où ce même Lefebvre est entré au service du ministère de l’intérieur.
 
Il semble que ce pouvoir ne néglige aucun ami. Le grand sondeur devant l’éternel, Giacometti, a lui aussi droit à un autre marché de conseil selon rue89.com pour la rondelette somme de 356 000 euros et, tenez-vous bien, pour faire exactement ce que fait un service appelé le SIG (Service d’information du Gouvernement) dont le budget a été augmenté pour passer de 5,7 millions d’euros à 16,7 millions (2008 à 2009). Or la mission du SIG est : «  Analyser l’évolution de l’opinion publique et le contenu des médias.  »
 
Et quelle serait celle de la société Giacometti Péron et Associé ? :
« La mission sera constituée continûment et simultanément de deux unités d’oeuvre » :
 
« La première consistera en l’élaboration et la présentation de diagnostics hebdomadaires synthétiques basés sur les différents matériaux d’information relatifs au Gouvernement, et sur la veille média. »
« La seconde consistera notamment en l’accompagnement des investissements du Cabinet du Premier ministre en matière d’achat d’études. »
 
 
Le SIG quant à lui a réalisé pour 2,3 millions de sondages alors qu’à l’inverse la société de Giacometti n’a fait faire aucun sondage. Donc la double mission se résume à la première demande seulement, première demande qui est le cœur de la mission du GEC qui a vu son budget tripler pour y répondre. Les questions que l’on est en droit de se poser sont :
 
 
Avec ces deux affaires qui concernent curieusement deux proches de Sarkozy, Sarkozy qui a dit de l’un des deux bénéficiaires (Buisson) qu’il lui avait fait gagner les élections ayant reçu sans doute pour ce signalé service la légion d’honneur - comme le milliardaire canadien Desmarais qui avait offert le repas du Fouquet’s - et Sarkozy qui avait justement à ce même Fouquet’s à sa table l’autre dont le métier et la déontologie aurait dû lui faire quitter son institut de sondage bien avant les élections présidentielles étant conseiller occulte d’un des candidats en l’occurrence l’Unique, on peut légitimement se demander si la frontière qui doit être étanche entre le monde des affaires et l’Etat n’existerait plus, si l’argent des Français ne servirait pas à rémunérer a posteriori les services fournis à un homme pour parvenir aux plus hautes fonctions par l’argent des Français, ce qui est un détournement de fond et d’une gravité au risque pénal.
 
Je propose donc que la commission d’enquête demandée par le PS s’ouvre à des recherches sur les sondages commandités et payés par le ministère de l’intérieur à l’époque où il était sous la direction de notre Timonier, des recherches sur le cabinet Giacometti et ses émoluments extravagants pour une mission déjà remplie par le GEC. Et qu’enfin si la justice doit passer qu’elle passe.
 
Vignette Fillon Wikipédia
 
 

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