Le Premier ministre et les Institutions

par bernard29
mercredi 5 décembre 2007

M. Fillon doit remettre le résultat de ses consultations politiques sur la réforme des institutions au président de la République pour le 15 décembre 2007, afin qu’une première lecture de la réforme devant le Parlement puisse se faire au mois de février 2008. J’ai donc envoyé cette lettre au Premier ministre aujourd’hui (car c’est bien d’actualité - 15 décembre 2007).

Monsieur le Premier ministre,

Suite à la lettre d’orientation de Monsieur le président de la République relative à la réforme des institutions, vous allez dans les jours qui viennent lui remettre une proposition faisant état des consultations que vous avez dirigées avec les divers partis politiques.

Il semble au regard des articles de presse et des indiscrétions qu’une proposition du « rapport Balladur » fait actuellement l’objet de fortes récriminations de la part de certains élus. Il s’agit, vous l’aurez compris, de la mesure concernant la réforme du cumul des mandats.

Sans doute la période préélectorale des municipales qui s’ouvre ennuie les élus-candidats déclarés, mais plus généralement il est de toute manière difficile de faire avaliser par les parlementaires une restriction de leurs propres privilèges ou « droits acquis », pourrait-on dire. Nous savons cette difficulté fustigée depuis longtemps par de nombreux constitutionnalistes. Bien évidemment, ce n’est pas l’argument maintes fois contredit du possible « changement de comportement » de notre élite politique, qui suffira à nous satisfaire.

Aujourd’hui, la mesure sur la fin du cumul des mandats des parlementaires fait consensus dans les convictions comme dans les programmes. Outre les projets présidentiels divers, le comité Balladur vient de signifier également à la majorité présidentielle que la revalorisation du Parlement est suspendue à l’application de cette règle. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler les termes même du rapport qui :

Nous savons fort bien que "la question du cumul des mandats ou celle de l’instauration d’une dose de proportionnelle sont, actuellement, des sujets qui relèvent de la loi, et non de la réforme constitutionnelle", et que les partis politiques seront tentés de s’abriter derrière ce paravent, comme d’habitude.

Cependant, le rapport Balladur ainsi d’ailleurs que la lettre d’orientation du président de la République montrent assez l’importance d’une telle mesure dans le cadre de la réforme institutionnelle prévue. Il s’agit par cette opération de préserver les chances d’une revalorisation future du rôle du Parlement, mais aussi de favoriser la transparence et la clarté démocratiques (...).

Cette mesure ne peut donc être dissociée de la globalité de la réforme, et nous espérons que vous y veillerez, quitte pour ce faire à proposer la procédure référendaire afin que cette évolution nécessaire de la loi électorale soit au minimum débattue par les citoyens.

En vous remerciant de votre attention et dans l’attente de lire vos conclusions sur cette question institutionnelle, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Bernard Uguen (29-Finistère).


Lire l'article complet, et les commentaires