Le président de l’UMP (Sarkozy) lance les régionales
par Imhotep
lundi 30 novembre 2009
Avec Sarkozy il y a un gros avantage c’est que l’on sait comment il fonctionne : mensonge, division des Français, slogans éculés et rejet sur les autres de sa responsabilité. On se souvient d’au moins deux slogans récents mensongers : le président est au-dessus des partis et il faut la séparation des pouvoirs. En un discours devant l’UMP pour lancer la campagne régionale, il nie de fait ces beaux slogans racoleurs. Sarkozy, rien ne l’effraye quand il s’agit de faire de l’électoralisme : mentir étant sa seconde nature et trahir ses paroles son mode d’emploi.
Le 28 novembre dernier, l’UMP, à Aubervilliers, a lancé solennellement, comme l’écrit si joliment Le Figaro , sa campagne pour la défaite à venir, devant le Conseil National qui a voté pour des candidats imposés par le château. Il ne faut pas pousser non plus. Les seconds couteaux ont pris la parole avant de laisser la place à la vedette américaine, le Président de l’United Money Profit, accessoirement Chef de la République et sondeur perpétuel, ici appelé Phare Etincelant de l’Humanité en danger.
D’un seul coup un seul il trahit sa parole en n’étant pas au-dessus des partis mais chef de l’un d’être eux. Il rassemble à coups de sabre et son ouverture n’est que de l’avoine donné à des ânes bâtés et battus et consentants, fiers d’être des transfuges qui à ce jour ne servent même plus comme hure au tableau de chasse. Ce n’est pas Besson qui va me contredire, ni les autres ministriculets. Et cela ne va pas s’arranger, ces bénis oui-oui qui ont avalé un milliers de boas constrictor vont y ajouter je ne sais quoi ce qui aurait été, si nous étions encore dans les deux premiers tiers du siècle dernier, leur chapeau. Ils avaient soutenu avec une grande honte mais beaucoup d’énergie et de conviction JeanJean l’homme politique à la progression la plus rapide de l’univers, mieux encore que la lumière et ses 300 mille km par seconde, et l’ingérence du Juge suprême dans la justice accusant les prévenus d’être coupables, puis se sont fait ridiculiser, non directement, mais par la parole divine qui reconnaissait une erreur, parole savamment orchestrée car amplifiée par des journalistes convoquées au QG du pouvoir avec pour ordre de faire croire à des confidences en off, ce qui prouve que ces regrets n’étaient que pure communication et en aucun cas un regret de repentant la corde au cou, allant à Canossa à genou avec pour robe de bure la silice blessante. En d’autres mots Sarkonocchio ne regrettait rien si ce n’est le tapage dérangeant et couteux en voix.
Nos bons amis UMP, Copé en tête, qui parlent d’un hyper-parlement libre tout en votant sur ordre les lois et les revotant quand elles ne plaisent pas au Grand Timonier du navire en dérive qu’est notre pays. Les voilà avertis, on les avait dociles faisant les gros yeux comme un grand-père à sa petite fille adorée à qui il ne toucherait pas un cheveu tant il est gâteux devant elle, on les veut combattants aveugles, obéissants sans murmures et enthousiastes : « Tout le monde devra se plier aux décisions prises (...) Il faudra mettre de côté les intérêts personnels et les sensibilités partisanes aussi légitimes soient- elles » (Fillon dans le texte, le nouveau bourreau de Béthune).
Comme je vous l’ai dit si Sarkozy nous surprend c’est qu’il est d’une constance de pierre quand il s’agit de mentir, de faire de l’électoralisme et d’user de slogans assassins et destructeurs. Bon sang j’oubliais une de ses qualités cardinales, lui qui aime tant les prêtres et le Pape : la démesurée et indécente auto-satisfaction ! « Depuis deux ans et demi, tous les débats sans exception, c’est nous qui les portons », s’est enorgueilli le chef de l’Etat « Alors bien sûr, quand on est à la tête du navire et qu’il y a une vague un peu plus grosse que les autres, on est un peu mouillés », a-t-il admis. « Mais on pilote le navire ». Je me demande comment des êtres normaux peuvent ne pas être lassés à la fois de cet orgueil d’enfant mal-élevé et vantard, perpétuel et de ces déclarations boursoufflées et mensongères. Voilà maintenant que c’est lui qui lance tous les débats sans exception. Mais on la connaît cette ficelle, ce bout de marin d’eau douce. Il nous la sort chaque fois qu’il déterre un cadavre en décomposition plein de germes infectants et virulents. Vous le savez il nous l’avait sorti avec les gènes de la criminalité. Il lançait là aussi le débat. Du reste, il ne faut pas l’oublier c’est lui qui a donné l’idée de détruire le mur de Berlin et comme cela n’allait pas assez vite il est venu commencer le travail. Le Premier ! Il a raison de se comparer à un chef de navire. La France lui en a confié un en plus ou moins mauvais état, il l’a, lui, confié aux chantiers navals de la rue de la Boétie et il en a pris le commandement. Fiers d’eux l’Union Maritime en Perdition l’a rebaptisé au Fouquet’s avec du champagne à mille euro le verre : Titanic. Et vous savez comment il a fini le yacht le plus sûr de tous les temps contre un glaçon. Et oui le Cap’taine Sarko est à la barre du Titanic, sans boussole mais avec un très gros porte-voix. Il remplace les faits par des mots et l’Histoire par des histoires. Du reste dans son hagiographie perpétuelle et sa mégalomanie inculte il nous sort, comme si, comme dans les contes où la parole est performative, d’énoncer un mensonge en ferait une vérité d’évangile (remarquez comme les journalistes ne corrigent jamais ses exagérations mensongères elles vont bien finir par devenir des vérités ; elles sont déjà officielles, plus qu’un pas elles seront historiques et gravées dans la pierre d’un certain mur de la capitale d’un certain pays d’outre-Rhin). Voilà pour lui que l’UMP est à niveau jamais égalé en France. Je le renvoie à son histoire de France - bon, ça c’est trop tard, vous savez c’est comme le gène de la violence après trois ans on ne peut plus rien, alors vous pensez passées 50 ans …- ou à un ophtalmologue car il doit avoir un problème de perspective : « Vous êtes une famille qui est à un niveau jamais égalé en France », a assuré le chef de l’Etat aux membres de l’UMP[…] Pour sa gouverne et sa culture personnelle je lui conseille de réviser son histoire et d’aller faire un tour vers l’année 1919 et la chambre bleu horizon où le bloc national fait 53,42 % à la proportionnelle. Une sorte d’UMP, tout aussi hétéroclite et ramasse tout, de l’époque comme après le coup de grisou de Le Pen de 2002. Même réflexe des droites assemblées. Cependant nous pouvons voir dans ce discours de militant borné au moins un éclair de lucidité : « Vous allez partir à la rencontre des Français, c’est un privilège ». Effectivement, ils ne doivent pas souvent en rencontrer des Français. Dire que c’est un privilège comme s’ils allaient partir pour un safari dans une savane lointaine et mythique pour voir à la jumelle un tigre royal en voie d’extinction, c’est assez bien vu mais très méprisant on se croirait à l’exposition universelle de1890 avec des bons sauvages exposés. Bon il faudra juste les regarder les Français, de trop près ils mordent. Gare à leurs menottes manucurées. Et dans ces savanes il y a des Auvergnats.
Si plus haut je disais que je me demandais comment on ne pouvait être lassés des figures incessantes de paon du Leader Charismatique, je me pose cette même question à propos de ce slogan de publicitaire répété à satiété qui est d’un mépris insultant et bien évidemment extraordinairement déplacé dans un débat politique que nous ressort réchauffé le doux Fillon : nous devons placer l’opposition devant la vacuité de ses propositions. Cela veut dire quoi ce genre de phrase ? On le sait bien, ce n’est qu’une phrase enregistrée et répétée par tous les moines soldats de l’UMP du plus petit planton jusqu’aux grosses légumes et aux aboyeurs patentés. On leur a dit (l’équipe Buisson Giacometti ?) qu’il fallait dénigrer l’adversaire, le rouler dans la boue, dire et répéter inlassablement qu’il n’a aucune idée. Il y a une expression qui lui colle parfaitement à cette phrase : bête et méchant. Que l’on ne soit pas d’accord avec les idées d’un autre parti soit, mais qu’on lui nie le fait d’en avoir c’est effectivement très très bête. Oui les soviétiques du pouvoir aimaient bien cette technique. On ne s’étonne pas que l’assureur au faux sourire ait signé un accord avec le PC chinois au nom de l’Union des Menteurs Pathologiques accord qui insiste à ce que - tenez vous bien - aucun des deux partis ne s’immisce dans la politique intérieur du pays de l’autre signataire ce qui interdit à l’UMP de faire la plus petite critique des douceurs des dirigeants chinois qu’ils réservent aux tibétains ou à leurs sujets.
Pour le moins notre Surfeur d’argent ne manque pas de culot. Alors qu’il a lancé un débat sur l’Identité nationale ce que 75 % des Français (pas si bêtes) ont jugé comme étant une démarche électoraliste, et alors que chacun sait que c’est pour récupérer les voix du FN qui sont retournées au bercail, alors qu’il associe à ce débat dangereux et déplacé des incursions en Papamobile et avec tireurs d’élite dans les quartiers pour parler d’insécurité (oubliant au passage qu’il est le grand manitou de ce dossier avec des grands gestes de moulins à vent depuis 7 ans et que les résultats de son brassage d’air n’a ni été un refroidissement de la planète ni, pour le moins, une réduction drastique de la violence et des trafics en tout genre) il accuse, il ose, Bon Dieu il ose accuser les socialistes de vouloir relancer le débat : Il a ainsi accusé Martine Aubry de vouloir faire le jeu du FN en appelant à une régularisation massive des sans-papiers : « est ce que vous croyez que je n’ai pas compris la manoeuvre ? De la même façon que le Parti socialiste dans les années 1980 a exploité le Front national pour gagner les élections, il s’agit à trois mois des élections régionales d’agiter le chiffon rouge », a expliqué le chef de l’Etat, pour qui « ce n’est pas une pratique qui honore ceux qui ont décidé de la prendre ». Tout est extravagant, honteux et faux dans ces phrases. Il retourne contre Aubry ses propres turpitudes. Il ose ensuite faire croire qu’Aubry, rien qu’en demandant la régularisation ferait remonter le FN alors que le gus qui est au pouvoir ce n’est pas Super Martine, mais bien le Kaiser Sarkoko et quelques demandes que puisse faire la Martine, elles n’ont aucune chance d’être appliquées sauf si le Kaiser le veut.
Le rassembleur des Français a décidé de cogner. Après le PS ce sont les écolos. Tous dans le même panier, y compris ceux qui plaident pour une croissance juste. Non ce que veulent les écolos ce sont les sept plaies d’Egypte. « Quand j’entends nos écologistes parfois dire qu’ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu’ils savent qu’il y a du chômage ? est-ce qu’ils savent qu’il y a de la misère dans le monde ? est-ce qu’ils savent qu’il y a près d’un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là ? » Ce n’est pas la gêne qui l’étouffe notre Petit Père des Peuples. Lui, qui va déjeuner trois fois par semaine au Bristol, lui qui a dit en septembre 2006 (Le Canard Enchaîné) : Et les dîners à 1 000 euros le couvert, vous croyez que j’en ai pas marre ? A faire la pute pour ramasser de l’argent. Tous ces cons !, lui qui vient de plaider la cause de son copéo du Fouquet’s à 2 millions d’euros par an, lui qui se paye un cocktail inutile à New York à 400 000 euros, lui qui passe des vacances sur un Yacht à 200 000 euros, use d’un jet comme vous d’une paire de basket d’occasion, qui va se dorer au Mexique dans une villa d’un homme poursuivi aux USA pour blanchiment de l’argent de la drogue, qui se trempe les orteils à Cap Nègre, vient donner des leçons sur la misère et la pauvreté, lui qui fiscalise les indemnités d’accident du travail et conserve le bouclier fiscal, qui instaure la franchise médicale et augmente le forfait hospitalier en déremboursant encore plus de médicaments. Dans certains pays il se couvrirait la tête de cendres à s’en étouffer. Lorsqu’on étudie les deux passages que je viens de vous donner, on a cette impression qu’en fait c’est de lui qu’il parle, de lui qui relance le FN, lui qui ne sait rien de ces pauvres types au chômage croissant et qui ici et là sucent des cailloux pour éteindre leur faim ou mange de la boue séchée.
Comme les troupes de théâtre il faut un nom à ce cirque. Je propose le terme de la Compagnie du mensonge et de l’arrogance. Comme nous l’avons vu grâce à mon petit travail de compilateur studieux (quand on n’a qu’un cerveau il ne reste que l’application dans les basses besognes pour s’en sortir) mentir, diviser sont les deux mamelles de cette campagne future. A cela s’ajoute un mensonge particulier que l’on peut nommer le mensonge de fait. Le Prince qui marche non sur les eaux mais sur ses paroles et promesses encore mieux que celui qui a mal fini, les bras en croix, avait défendu récemment la séparation des pouvoirs. Ce qui est non seulement une possibilité, mais une obligation politique, philosophique, éthique et même, grands dieux, constitutionnelle. Bien que nous pauvres votants avons une mémoire assez fragile, nous nous rappelons qu’en 2007 tout futur ministre devait recevoir l’onction de l’élection. Or cette règle était évidemment le contredit exact de la séparation des pouvoirs, mais avait en plus cette étrange qualité d’être une règle avec beaucoup d’exceptions qui la confirmaient comme Kouchner par exemple. On fait une règle et en même temps on fait des exceptions. La contradiction est à la politique ce que les turbulences sont au vent : plus on brasse plus on a de l’une et des autres.
Si l’on développe le thème de la présence de ministres à quelques élections qui soient on se rend compte que, en plus d’être l’opposé absolu de la séparation des pouvoirs, c’est antidémocratique car cela donne des avantages incommensurables en matière de communication et de notoriété pour ces derniers vis-à-vis de leurs concurrents - je proposerais volontiers que tout candidat à une élection de devrait pas être ministre ni avoir été ministre dans les six mois précédant les élections, un peu comme les comptes de campagne - cela pose au moins trois problèmes très lourds :
- un ministre en campagne n’a plus le temps matériel de s’occuper de son job pour lequel en plus il est payé sans compter qu’il peut combiner un déplacement soi-disant ministériel avec un déplacement de campagne, faire des annonces budgétaires favorisant, dans ce cas précis, la région ou le département où le ministre est candidat
- s’il ne prend pas son poste d’élu - comme Nora Berra et Brice Hortefeux par exemple malgré les promesses au plus haut niveau et qui remettent le couvert - il se moque tout simplement des électeurs qui votent pour un futur élu démissionnant.
- s’il est élu et garde les deux postes c’est un cumul en capacité et de temps de travail impossible à satisfaire. Un ministère n’est pas un temps partiel.
Ne voulant pas briser sa réputation bien établie de menteur notre Kaiser Sarkoko a donc choisi lui-même les têtes de liste en plaçant une palanquée de ministres ce qui fera que la moitié des ministères sera en chômage technique sans ministre. Cela vient bien entendu aussi à l’encontre de la déclaration présidentielle du mois d’août 2009 dans laquelle notre Caput Capitis jurait qu’il n’y aurait pas de ministre candidat. Voici la liste des non ministres candidats (16 quand même) :
Têtes de listes régionales et départementales :
- Valérie Pécresse (Enseignement supérieur) : Ile-de-France et Yvelines
- Xavier Darcos (Travail) : Aquitaine et Gironde.
- Alain Joyandet (Coopération) : Franche-Comté et Doubs
- Hervé Novelli (Commerce, Artisanat, PME) : Centre et Indre-et-Loire
- Bruno Le Maire : Haute-Normandie et Eure
- Alain Marleix : Auvergne et Cantal
- Valérie Létard (Nouveau centre) : Nord-Pas-de-Calais et Nord
- Dominique Bussereau : Poitou-Charentes et Charente-Maritime
Têtes de listes départementales ou candidats éligibles :
- Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) : Essonne (tête de liste)
- Chantal Jouanno (UMP) : Paris (tête de liste)
- Rama Yade (UMP) : Hauts-de-Seine (numéro 2)
- Brice Hortefeux (UMP) : Puy-de-Dôme (tête de liste)
- Nora Berra (UMP) : Rhône (tête de liste)
- Benoist Apparu (UMP) : Marne (candidat)
- Henri de Raincourt (UMP) : Yonne (tête de liste)
- Hubert Falco (UMP) : Var (tête de liste)
Vignette Wikipédia IIIé République