Le président des milliardaires

par Jean Dugenêt
mercredi 21 août 2019

Nous allons montrer qu’Emmanuel Macron était très proche de quelques milliardaires avant même d’être candidat à l’élection présidentielle. Cela est important car nous ne défendons pas le point de vue selon lequel Emmanuel Macron serait un candidat classique que les milliardaires auraient choisi de soutenir puisqu’il leur semblait le mieux placé pour défendre leurs intérêts. Non ! Notre point de vue c’est que les milliardaires ont choisi un individu qu’ils connaissaient et ont décidé d’en faire le Président de la République. Ce n’est pas la même chose. Emmanuel Macron est le larbin que les milliardaires ont choisi. Ce n’est pas seulement le candidat qu’ils ont appuyé. Désormais ce sont quelques milliardaires qui dirigent l’état français.

Pour faire cette démonstration, nous allons retracer le parcours d’Emmanuel Macron depuis le lycée jusqu’au moment où débute la campagne électorale des présidentielles de 2017.

Emmanuel Macron a suivi une scolarité de bon élève sans plus. Ceux qui l’ont suivi dans les deux lycées qu'il a fréquentés puis à l'université témoignent qu’il avait une relation à l’autorité assez singulière (Cf. Le reportage du 21 novembre 2016 sur France 3 « Macron, la stratégie du météore »). Il cherchait sans cesse à avoir une relation individuelle avec les profs et les autres adultes de l’établissement en commençant par les appariteurs. Il se comportait en lèche-botte par instinct cherchant à discuter seul à seul avec chacun d’eux. Cela lui a d’ailleurs valu d’avoir une relation amoureuse avec sa prof de théâtre qu’il épousera plus tard. Celle-ci dépeint son comportement avant leur rencontre amoureuse : « Il discutait toujours avec les profs (…) Il avait un rapport à l’adulte, à tous les adultes, aux autres profs, au directeur... d’égal à égal ». Aurélien Lechevallier qui l’a connu à Sciences-Po et qui deviendra son conseiller aux affaires internationales après avoir été le conseiller diplomatique d’Anne Hidalgo raconte  : « On allait saluer les appariteurs et là, Emmanuel, il passait cinq à dix minutes – c’est long. Hein ! – à discuter avec eux et sincèrement il avait développé des relations amicales. (…) Il s’adressait aux autres exactement de la même manière, avec la même gentillesse et la même bienveillance que ce soit notre grand professeur d’université très connu, l’appariteur (…) ».

Il a par la suite bluffé sur ses performances. Il n'a rien du génie que ses laudateurs ont voulu décrire. Il n'a jamais fait quoi que ce soit qui ressemble à une "thèse" de philosophie. Il a évoqué un travail sous la direction du professeur Etienne Balibar qui, pour sa part, n'en n'a gardé aucun souvenir. Bref ! il a menti pour se faire mousser ou a laissé courir, sans les démentir, des rumeurs qui lui étaient favorables. Cela n’est assurément pas une marque de grande intelligence.

Il a d’ailleurs tenté deux fois d’entrer à l’ENS. Mais, il a été recalé les deux fois. Comme quoi, il ne faut pas confondre ambition et prétention. Il n’avait pas le niveau, notamment en mathématiques, pour ce concours et il a dû se rabattre en 2002 sur l'ENA de Strasbourg. Il en sort en 2004 pour prendre un poste à l'inspection des finances où il rencontre Jean-Pierre Jouyet et comprend très vite l’intérêt qu’il peut y avoir à se placer dans son sillage. Bingo ! Il sait se faire remarquer et Jean-Pierre Jouyet va le cornaquer. Cet homme, assez peu connu du grand public, est en fait un des plus puissants hommes politiques français des dernières décennies. Il occupe des postes clefs auprès de tous les gouvernements de gauche et de droite où il s'assure et contrôle que la politique décidée par les commissaires européens est bien appliquée. Il a tout particulièrement œuvré à inhiber le résultat du référendum de 2005.

En 2007, Jean-Pierre Jouyet envoie son protégé dans la « commission Attali » mise en place à la demande de Nicolas Sarkosy. Dans cet organisme, qui est en fait au service des banquiers et des patrons du CAC40, le zèle qu'Emmanuel Macron déploiera le fera remarquer par Attali lui-même qui sera désormais son protecteur. Ces deux grands-kapos (Cf. notre article « Qui dirige la France ?) que sont Jean-Pierre Jouyet et Jacques Attali lui font rencontrer François Hollande dès cette époque c’est-à-dire avant même l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république. A ce moment personne ne pense encore que François Hollande pourrait être Président de la République mais Emmanuel Macron entame néanmoins une stratégie de séduction envers lui. Il se fait également remarquer par les cadres de la banque Rothschild mais il pense aussi un moment se faire embaucher chez Morgan Stanley, la fameuse banque américaine. Il y rencontre un certain Bernard Mourad qui s’occupe notamment des affaires de Patrick Drahi. Bernard Mourad lui fait d’ailleurs passer un entretien d’embauche et les deux hommes sympathisent. Bernard Mourad lui conseille plutôt d’aller chez Rothschild ce qu’il fera. Emmanuel Macron restera très lié avec Bernard Mourad. S’agira-t-il vraiment d’une amitié où vise-t-il tout l’intérêt qu’il y aurait à entrer en relation avec Patrick Drahi si son nouvel « ami » lui en donnait l’occasion ? Emmanuel Macron s’intéresse en effet beaucoup aux milliardaires et fait tout ce qu’il peut pour se faire bien voir par eux. Toutes les pistes qui peuvent mener vers eux l’intéressent. D’ailleurs, à la même époque, précisément le 8 mai 2007, sa compagne Brigitte Trogneux entre comme prof de français au lycée privé jésuite Saint-Louis de Gonzague dans le XVIème arrondissement. Ce lycée est plus connu sous le nom de « lycée Franklin ». Il accueille bien évidemment les enfants de la bonne bourgeoisie. Brigitte Trogneux y a enseigné jusqu’en juin 2015. Elle a eu pour élèves Frédéric Arnault et Jean Arnault les deux fils cadets de la plus grosse fortune de France. De là à faire la connaissance du papa et de toute la fratrie il n’y a qu’un pas.

Le fait qu’Emmanuel Macron connaisse très bien Bernard Arnault est connu. Lors de l’entretien Macron-Bourdin-Plenel du dimanche 15 avril 2018 sur BFM-TV. (Voir sur YouTube la vidéo intitulée  : « Macron, un an après : le grand entretien en intégralité  ») le journaliste Bourdin a rappelé qu’ils sont « amis ». Nous lui laissons la responsabilité de cet adjectif car il n’est pas certain que les relations entre un lèche-botte et ses « appuis » relèvent réellement de l’amitié. On se souvient qu’Emmanuel Macron avait botté en touche en disant « Je n’ai pas d’amis… Je suis le Président ». Tout le monde a surtout compris qu’il n’a pas nié cette réalité.

Le fait qu’Emmanuel Macron connaisse Xavier Niel est également connu car cela a été publié plusieurs fois dans la presse. On trouve d’ailleurs facilement sur internet des photos du couple des Macrons avec Xavier Niel et sa compagne qui s’appelle Delphine Arnault. Eh oui ! Il s’agit tout simplement de la fille ainée de Bernard Arnault. Ils ont d’ailleurs eu ensemble la petite Elisa Arnault née le 17 août 2012 qui est l’unique petite-fille de Bernard Arnault. Cette naissance scelle donc un lien indissoluble entre Bernard Arnault et Xavier Niel. C’est dire qu’il n’est guère possible de fréquenter assidument l’un des deux sans connaître l’autre.

Nous avons la certitude que les deux couples ont sympathisé au moins à partir de l’été 2014 puisqu’ils ont déjeuné ensemble à New York à cette époque. La presse people rapporte d’ailleurs largement que la garde-robe de Brigitte Macron est gérée par la maison « Louis Vuitton » dont la patronne, nous l’avons déjà mentionné, n’est autre que Delphine Arnault. Autant dire que Brigitte Macron est vêtue par LVMH. Nous savons aussi que Xavier Niel a fait visiter son école 42, créée en 2013, à Emmanuel Macron. Les deux couples ont aussi assisté ensemble à l’inauguration de station F qui veut être « le plus grand incubateur de start-up du monde ». Nous trouvons sur le web plusieurs photos prises à cette occasion. Xavier Niel a par ailleurs accompagné le Président de la République lors de son voyage officiel en Algérie puis en Tunisie. Les liens sont donc étroits entre les deux hommes et aussi entre les deux couples.

Mais reprenons l’ordre chronologique du parcours d’Emmanuel Macron. Nous en sommes au moment où il entre dans la banque Rothschild. Il rencontre dès 2009 François Henrot le directeur de cette banque qui le recrute. Emmanuel Macron sera ainsi pendant plus de trois ans banquier d’affaires. François Henrot explique avec un peu d’embarras et d’hésitations ce qu’Emmanuel Macron a appris dans cette banque : (voir sur YouTube la vidéo intitulée : « Quand Rothschild avoue avoir appris à Macron la manipulation de l’opinion »). C’est bien François Henrot qui apparaît sur la vidéo et non pas Rothschild comme le laisse entendre le titre.

« L’art de la négociation… On est amené aussi beaucoup…et ça c’est… j’allais dire heureusement ou malheureusement utile en politique… à communiquer. C’est-à-dire à raconter des hist… une histoire… donc on y apprend d’une certaine façon aussi des techniques de… comment… j’allais… euh… pas de manipulation de l’opinion… mais de… un petit peu ».

En effet cet apprentissage était d’un grand intérêt pour Emmanuel Macron. Nous en avons encore aujourd’hui la confirmation tous les jours. Toutefois, il est certain qu’Emmanuel Macron avait déjà de bonnes dispositions pour réussir ce genre d’exercice. Cela faisait déjà longtemps qu’il avait montré d’excellentes aptitudes pour le bluff, le baratin, le boniment. Dans le reportage intitulé « Emmanuel Macron la stratégie du météore » que nous avons déjà cité, Jean-Baptiste de Froment qui était avec lui en prépa à Henri IV raconte :

« A l’oral, il avait toujours de bonnes réactions. Même voilà… Il se trouve qu’on faisait des mathématiques dans cette prépa… et, en mathématiques, il avait… il était pas très très bon mais, à l’oral, il donnait le sentiment d’avoir un peu l’intuition de la façon dont il fallait résoudre le problème. Typiquement, en mathématiques, il n’y a pas 36 cas de figure : soit vous avez la solution, soit vous l’avez pas. Ben lui, il trouve la troisième voie entre celui qui n’a pas la solution et celui qui l’a qui est : celui qui a l’air d’avoir compris quelque chose et qui va vous emmener quelque part en vous embobinant alors que malgré tout la solution n’est pas là.  »

Vraiment, quel talent ce Macron qui n’est certes pas bon en mathématiques mais qui sans avoir la solution donne le sentiment d’avoir un peu l’intuition de la façon dont il faudrait s’y prendre et a, malgré tout, l’air d’avoir compris quelque chose ! Il est vraiment doué pour le baratin et l’embobinage. Dans la banque Rothschild, il n’a pris à ce sujet que des cours de perfectionnement et il nous gratifie maintenant de sa parfaite maîtrise dans cette discipline.

Au cours de son passage chez Rothschild, il exploitera au mieux toutes les occasions pour tisser la toile de son réseau de soutien auprès des grandes fortunes. Il sait que ce sont eux qui ont réellement les clefs du pouvoir et il entend bien faire la preuve de son talentueux dévouement à l’oligarchie financière. Il rencontre notamment Arnaud Lagardère en 2010, à un moment où celui-ci cherche à vendre quelques titres de presse pour faire face à des difficultés financières. Il le conseille pour la vente de ses magazines internationaux au groupe américain Hearst. C’est pour Emmanuel Macron un contact d’un grand intérêt car le « poids médiatique » du groupe Lagardère est considérable. Il aura, peu de temps plus tard, l’occasion de lui rendre un grand service. Nous en reparlerons dans un instant.

En décembre 2010, Emmanuel Macron devient associé-gérant de la banque Rothschild. Il aurait été d'ailleurs largement récompensé pour son dévouement puisqu'il aurait perçu 2,8 millions d'euros entre 2009 et mai 2012. On se demande alors comment il se fait que, plus tard, en tant que candidat à l'élection présidentielle, il déclarera l'un des plus petits patrimoines. On se demande surtout à quel moment il ment.

Il quitte la banque en 2012 pour entrer à l’Elysée au service de François Hollande toujours poussé sur le devant de la scène par Jacques Attali et Jean-Pierre Jouyet tout en bénéficiant aussi de l’appui de François Hollande lui-même. Nous avons vu qu’Emmanuel Macron le connaît depuis 2006. « Il se met très vite au service de François Hollande. Il le croise une première fois en 2006 autour d’un verre chez l’ami de toujours, Jean-Pierre Jouyet. Immédiatement, le courant passe. Ils se revoient épisodiquement. Puis très régulièrement à partir de 2010. » (Article de Grégoire Biseau de 17 septembre 2012 dans Libération). Sa démarche va payer puisqu’il rejoint l'Elysée en tant que secrétaire général adjoint de la présidence, juste après l’élection de François Hollande. Il fait donc ses tout premiers pas en politique directement à l’Elysée sans pour autant être connu du public.

Cette ascension fulgurante est surtout due à sa capacité à se faire remarquer par les "bonnes personnes", sa capacité à servir les puissants et à se faire apprécier par eux. Nous ne voyons dans tout cela nulle trace de la manifestation d'une grande intelligence ni d'un quelconque mérite. Emmanuel Macron n'est qu'un lèche-botte ordinaire qui réussit un parcours d'arriviste.

Le voilà donc, en mai 2012, secrétaire adjoint à l'Elysée sous la présidence de François Hollande et il va réaliser à ce poste un magistral coup tordu. Un coup de maître à faire pâlir d’envie tous les arrivistes. Nous n’en dirons ici que quelques mots. Nous consacrerons tout un prochain article à cette affaire. Le grand gagnant sera Patrick Drahi qui va récupérer SFR et continuera tranquillement à ne payer aucun impôt. Nous nous souvenons que Bernard Mourad qui est un proche de Patrick Drahi est ami avec Emmanuel Macron. Les deux compères vont œuvrer de concert dans cette affaire. Bernard Mourad, qui est maintenant « Managing Director » chez « Morgan Stanley » sera récompensé plus tard quand il sera question de privatiser le groupe ADP. Les grands perdants de l’affaire seront le groupe Bouygues auquel ce marché aurait dû revenir et Arnaud Montebourg qui a fini par se faire virer de son poste de « Ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique » pour céder sa place à Emmanuel Macron. François Hollande, dans cette affaire, se fait aussi rouler dans la farine. En nommant Emmanuel Macron à la place d’Arnaud Montebourg, il croit défendre un protégé et un complice mais il n’a pas compris que celui-ci se prépare déjà à prendre sa place à la présidence de la république. Dans son livre « Crépuscule », Juan Branco raconte (p. 42) que Xavier Niel lui a confié dès janvier 2014, c’est-à-dire bien avant que cette affaire soit conclue, qu’Emmanuel Macron sera le prochain Président de la République. Avec Patrick Drahi comme nouvelle grosse fortune à être sur le coup, l’affaire est assurée d’autant qu’à la même époque Emmanuel Macron s’assure aussi le soutien d’Arnaud Lagardère avec un autre coup tordu. Il va là aussi acheter sa considération avec les deniers de la collectivité.

Arnaud Lagardère a hérité de son père décédé le 14 mars 2003. Jean-Luc Lagardère avait constitué sa fortune essentiellement avec l’industrie d’armement. Arnaud hérite de deux grands secteurs d’activité : d’un côté l’aéronautique et l’armement et de l’autre la presse et divers autres médias. Il se désintéresse du premier secteur d’activité qui est maintenant intégré dans EADS, un grand groupe industriel européen. Il veut liquider la participation du groupe Lagardère dans EADS pour ne garder que la presse, les livres, les médias… Il s’intéresse aussi aux sports et prend des initiatives dans ce secteur mais elles tournent souvent au fiasco. Il a « réussi » ce record de perdre plus des deux tiers de la fortune dont il a hérité dans une période où toutes les autres grandes fortunes se sont considérablement accrues.

Il avait déjà revendu la moitié des actions d’EADS en mars 2006 en réalisant une plus-value d’un milliard d’euros et il avait été accusé à ce sujet d’un délit d’initié. Passons là-dessus. Il n’est pas plus voyou que tous les milliardaires dont nous parlons ici. En 2013, il liquide le restant de sa participation en réalisant une plus-value de 1,8 milliard d’euros. Précisons cependant que ces plus-values ne tombent pas intégralement dans ses poches. Arnaud Lagardère est certes le gérant du groupe Lagardère mais il n’a que 7,69% du capital.

C’est lors de cette deuxième vente de ses actions d’EADS, en 2013, qu’intervient Emmanuel Macron car l’état français qui est coactionnaire d’EADS doit donner son accord. Sans nous perdre dans des considérations techniques sur ce genre d’opération financière nous nous contenterons de citer à ce sujet un article d’Hervé Nathan publié dans Marianne n°832 du 30 mars 2013.

 « Le plus incroyable, dans tout cela, c'est peut-être que l'Etat français n'a rien trouvé à y redire. Voire a facilité l'opération. A Bercy, on balaie les objections d'un haussement d'épaules : où est le problème ? EADS est tellement riche ! On pompe un tiers de la moitié de sa trésorerie disponible, mais « cela n'entrave pas sa capacité d'investissement », dit-on chez Pierre Moscovici.

En fait, la négociation n'a pas eu lieu avec le ministère, mais entre Marwan Lahoud, numéro 2 d'EADS, et le tandem Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de l'Elysée et ex-banquier d'affaires chez Rothschild, accompagné de David Azéma, directeur de l'Agence des participations de l'Etat, haut fonctionnaire lui aussi passé par le privé, chez Vinci en l'occurrence. Un observateur de la négociation décrit leur attitude pendant le deal : « Ils ont été formidables ! Enfin des responsables qui gèrent les participations de l'Etat comme s'ils étaient un fonds de pension... » Il y a des compliments qui tuent. »

Emmanuel Macron scelle ainsi son entente avec Arnaud Lagardère qui n’est pas, à proprement parler, milliardaire puisque sa fortune n’est évaluée « qu’à » 230 millions d’euros mais qui est sans doute le plus grand magnat de la presse et des autres médias.

François Hollande qui avait déclaré pour se faire élire que son adversaire était la finance vient de faire de ce jeune banquier fraichement sorti de chez Rothschild son ministre de l’économie. Celui-ci entre en fonction le 26 août 2014 et, le lendemain, Jacques Attali annonce sur BFM-TV : « Je crois qu’Emmanuel Macron a tout à fait le talent pour être présidentiable un jour ». C’est le feu vert pour le lancement de l’énorme campagne de promotion du produit « Macron » près de trois ans avant les élections. Il fait des couvertures de magazines dès septembre 2014 avec notamment « Le Nouvel Observateur » qui titre : « L’homme de la situation ». Il a maintenant autour de lui un noyau de grosses fortunes qui possèdent une puissante force de frappe médiatique : Bernard Arnault, Xavier Niel, Patrick Drahi et Arnaud Lagardère. Ils possèdent ensemble :

Un noyau aussi puissant est suffisant pour entrainer derrière lui l’ensemble des médias dominants. François Hollande va peut-être bientôt comprendre qu’il n’a plus aucune chance de rester sur le poste de Président de la République.

Emmanuel Macron passera deux ans et quatre jours sur ce poste de ministre et il nous laissera un souvenir douloureux de ce bref passage. Il va en effet permettre la vente du pôle énergie d’Alstom à General Electric. Ce rachat est annoncé le 24 avril 2014. C’est la perte d’un fleuron industriel de la France, la dilapidation d’un bien public. Il a en plus illustré son sens particulier de la démocratie en faisant passer successivement « la loi Macron » et « la loi El Khomri » à coup de 49.3, c’est à dire sans aucun vote. Il y a fort à parier que ni Emmanuel Macron ni Myriam El Khomri n’ont participé à l’élaboration de ces deux lois. Elles viennent probablement de Bruxelles car elles sont parfaitement dans la lignée des GOPE (Grandes Orientations de la Politique Economique). Son œuvre de ministre s’achève ainsi.

Le 21 avril 2016, Jacques Attali, qui continue à le cornaquer, confirme et précise sur LCI ce qu’il avait annoncé deux ans auparavant. Quatre mois après cette intervention d’Attali sur LCI, le 30 août 2016, Emmanuel Macron annonce sa démission du gouvernement. Puis, dix semaines plus tard, le 16 novembre, il annonce officiellement sa candidature à l'élection présidentielle de 2017. Cela fait déjà plus de deux ans qu’un énorme tapage médiatique est en branle pour assurer sa promotion.

A suivre…

 

 


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