Le prestige de l’agrégation...

par rosemar
mercredi 10 avril 2013

Finalement, le grand rabbin de France Gilles Bernheim a avoué son mensonge : il n'est pas, comme il l'avait prétendu, titulaire d'une agrégation de philosophie... titre usurpé par ce représentant religieux. 

Que prouve cette usurpation ? Blanche Lochmann, présidente de la Société des agrégés, affirme que l'agrégation reste un titre prestigieux qui peut attirer bien des convoitises. "On ne contrefait que ce qui est rare, beau et cher"dit-elle. Et, pourtant, le sort réservé aux vrais agrégés n'est pas toujours enviable : les agrégés sont des enseignants et vivent en tant que tels parfois des situations difficiles : classes surchargées, mutations, conditions de travail pénibles.
 
Les agrégés poursuivent de longues et âpres études pour obtenir ce diplôme : environ 5 années après le baccalauréat, parfois plus. Et, une fois ce diplôme en poche, ils sont soumis comme tout enseignant à des mutations, parfois loin de leur région d'origine...
 
Le concours difficile demande une spécialisation assez poussée dans une discipline choisie...
Oui, l'agrégation apparaît comme un diplôme prestigieux mais pour autant, ce titre universitaire n'est pas synonyme de richesse car les enseignants restent mal payés, les vrais agrégés deviennent essentiellement des professeurs.
 
Pourquoi Gilles Bernheim a-t-il prétendu être détenteur de l'agrégation ? Parce que ce titre en apparence pompeux, prestigieux en impose. Pourtant les agrégés, les certifiés, comme tous ceux qui exercent la fonction d'enseignants sont déconsidérés dans le monde actuel. Les professeurs jugés responsables de tous les maux de la société ne sont-ils pas dévalorisés, parfois méprisés ?
 
JPEGQuel décalage entre le titre et la fonction dans une société qui a évolué, où l'argent est roi !
Quel décalage entre le vrai agrégé et celui qui prétend l'être ! C'est souvent l'usurpateur qui est mieux considéré, car il utilise son "titre" pour obtenir frauduleusement d'autres faveurs, d'autres fonctions.
 
On est bien dans une société décalée où les vrais diplômes sont mal récompensés et où la fausseté, le mensonge permettent d'acquérir un prestige de façade.
 
Malgré tous ses mensonges (rappelons que le grand rabbin s'est rendu coupable aussi de plagiats) Gilles Bernheim refuse de démissionner... Il juge son mensonge acceptable, le justifie même : au moment où il a voulu passer le concours, il aurait connu des difficultés personnelles, un événement tragique... C'est fort possible mais le mensonge a été rendu public, répercuté à de maintes occasions.
 
Gilles Bernheim, faux agrégé, faussaire puisqu'il a plagié plusieurs ouvrages a-t-il droit à plus de considérations, d'honneurs qu'un véritable agrégé qui accomplit au jour le jour son travail ? On peut se poser la question...
 
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