Le principe de gratuité scolaire doit être respecté !

Cet avis à la population affiché dans le 3 ème arrondissement de Paris sous la Commune le 28 avril 1871 tourne en boucle sur facebook et ailleurs.

Il rappelle aux instituteurs que ces fournitures sont gratuites.

Aujourd'hui, 140 ans après la loi de la scolarisation laïque, obligatoire et gratuite, il faudrait qu'un décret rappelle ce principe de gratuité, l'impose et que les municipalités qui versent un forfait élève aux écoles pour l'achat de matériel scolaire versent une somme par élève suffisante.

J'ai commencé en 1971 ma carrière d'instituteur et durant celle-ci j'ai toujours fourni aux enfants tout le matériel scolaire indispensable, du crayon aux livres en passant par les cahiers.

Il m'a fallu batailler parfois contre le directeur de l'école où j'exerçais qui voulait que l'école ne prenne à sa charge que les livres....

J'ai tenu

Peu à peu, des habitudes ont été prises et les parents ont été plus ou moins contraints de payer les fournitures sur leurs propres deniers.

Parfois les cotisations à la coopérative, facultatives sont devenues quasiment obligatoires et ont servi bien souvent à l'achat de matériel pédagogique.

On est loin, très loin de la coopérative plus ou moins gérée par les élèves et utilisée pour la distraction ou l'éveil.

Je me rappelle des voyages scolaires, à caractère ludique et culturel que nous organisions.

Les enfants ne décidaient pas mais ils étaient partie prenante du projet.

Il est indispensable que la transparence soit totale sur cette question de gratuité.

Les enseignants, aujourd'hui professeurs des écoles se doivent d'en revenir à l'application des principes afin que les fournitures soient gratuites.

Smina Kernoua raconte dans son livre biographique les difficultés qui furent les siennes comme enfant pauvre subissant le mépris et l'isolement à cause de sa situation sociale

https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/65562

Elle raconte, notamment une anecdote peu reluisante pour l'enseignant qui l'enjoignait à rester dans le couloir parce qu'elle n'avait pas de flûte.

Il y a aujourd'hui beaucoup de familles en difficulté qui ont du mal à joindre les deux bouts.

« Mais il y a l'allocation de rentrée scolaire versée par la CAF ?

Oui mais :

• cette allocation couvre aussi d'autres dépenses ;

• les parents galèrent pour acheter cher des fournitures à la rentrée,

• des fournitures sont à acquérir tout le long de l'année

  et : UN PRINCIPE EN REPUBLIQUE EST UN PRINCIPE A APPLIQUER

  LA GRATUITE EN EST UN.

 

Voilà ce que je voulais dire.

C'est aux syndicats enseignants et aux associations de parents d'élèves de s'attacher à faire vivre l'égalité des droits qui passe par une gratuité effective.

 

Jean-François Chalot