Le producteur et réalisateur Roman Polanski à nouveau accusé de viol : Il réfute et réfléchit à sa riposte judiciaire

par Martin de Wallon
dimanche 17 novembre 2019

Ce mois de novembre, Valentine Monnier sort de son silence 44 ans après les faits. Relayée par le journal « Le Parisien », la photographe et ex mannequin témoigne sur le viol avec violence commis sur sa personne par Roman Polanski alors qu’elle n’avait que 18 ans à peine. Des accusations que réfutent fermement la défense.

Une réputation qui condamne

Si la carrière du réalisateur et scénariste Roman Polanski est jalonnée de grands succès, elle aura décidément été ternie par de multiples accusations d’agressions sexuelles, faisant de l’homme de 86 ans, une personnalité peu honorable.

Déjà en mars 1977, après une séance de photographie, Roman Polanski, alors qu’il était âgé de quarante trois ans était inculpé pour viol. L’homme avait agressé sexuellement, sodomisé et drogué Samantha Geimer, une jeune mineure de treize ans. Il avait prétexté la « relation consentante » puis ensuite Plaidé coupable. Condamné à quatre-vingt-dix jours de prison, l’homme s’en était tiré quarante deux jours plus tard, pour conduite exemplaire.

En 1997, après le versement d’indemnités non publiées, la victime dévoile lui avoir pardonné et demande de nombreuses fois, un arrêt des poursuites à son encontre. Elle explique les raisons de ce choix incompris dans son autobiographie publiée en 2013, La Fille : Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski.

En 2010, Charlotte Lewis, actrice dans Pirates, film réalisé par M. Polanski l'accuse à nouveau d’agressession sexuelle. Au moment des faits, la britannique déclare qu’elle n’avait que 16 ans.

En 2017, la liste des témoignages accablants s’élargit avec les déclarations d’une pseudo « Robin M. », de Renate Langer, une ancienne actrice allemande et de Marianne Barnard, une artiste américaine. La majorité des affaires ne peuvent être poursuivies, la prescription étant largement dépassée. La dernière victime citée affirme avoir été abusée alors qu'elle n’avait que dix ans, lors d'une séance photo. Un autre choc pour l’opinion publique.

Ayant quitté les Etats-Unis pour échapper à la justice, Roman Polanski est aujourd’hui considéré par Interpol comme un fugitif et est poursuivi en France, en Pologne et en Suisse.

Le scandale Valentine Monnier éclate ce mois de novembre 2019. Dans un texte publié par le Parisien, la photographe française affirme : « En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et je le connaissais à peine. (…) Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [Suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. »

Ces dires pourraient être mensongers pour Nadine Trintignant qui soutient Roman Polanski et qui déclare avoir été témoin d’accusations à tort. Selon elle, il y a lieu de douter de Valentine Monnier dans la mesure où ses révélations apparaissent après 44 ans. Les proches de Mme Monnier contactés par le Parisien, eux, confirment ses propos et soutiennent avoir été dans la confidence depuis les décennies précédentes. La jeune victime serait sortie de son silence, encouragée par le témoignage de l’actrice Adèle Haenel publié le 3 novembre, et par la sortie au cinéma du film « J’accuse » de Polanski, portant sur l’erreur judiciaire dans l’affaire Dreyfus. Le film a été récompensé par le Grand Prix du jury. La sélection de Polanski demeure polémiquée.

« Avec la plus grande fermeté »                

La photographe et ex mannequin Valentine Monnier a reçu le soutien d’Adèle Haenel. Celle qui, il y a quelques jours, a également accusé le réalisateur Christophe Ruggia d’attouchements et de harcèlement sexuel quand elle était adolescente, a tenu à exprimer ce samedi 9 novembre, toute sa solidarité à cette autre victime.

De son coté, Roman Polanski a réfuté cette accusation « avec la plus grande fermeté » comme l’indique son avocat, dans un communiqué transmis à l’AFP. « Je veux juste rappeler que cette accusation concerne des faits vieux de quarante-cinq ans. Que jamais cette accusation n’a été portée à la connaissance de M. Polanski et pas davantage à l’institution judiciaire, si ce n’est un courrier au procureur général californien il y a deux ans (…) Nous travaillons aux suites judiciaires à apporter à cette publication  », A souligné le conseil Me Temime.

Le magistrat n’a pas manqué de préciser que le réalisateur, dont la sortie du film sur l’Affaire Dreyfus était effective en France, ne participerait pas au tribunal médiatique.


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