Le progressisme

par paulau
mardi 24 décembre 2019

Je suis un conservateur. Le progressisme me laisse dubitatif. Ce progressisme commence pour moi le jour où l’on se met à considérer que le passé est dépourvu de valeur et que le futur sera forcément meilleur.

Les progressistes veulent du passé faire table rase ; ils applaudissent à la transformation accélérée de la nation, de la famille, de l 'individu.

L’idéologie progressiste est mondialiste : les nations sont obsolètes, il faut supprimer les frontières qui, pour les progressistes, ne protègent pas mais enferment. Dans le domaine économique la liberté des échanges est la seule voie à explorer. Le progressiste est pour le CETA, l’accord UE/Mercosur, UE-Canada et tout autre accord commercial international même s'ils risquent de mettre bas les économies nationales. La construction européenne, qui pourrait faire naître l'opportunité de créer une vaste nation pouvant contrebalancer le pouvoir des multinationales, n'est vue par les progressistes que comme une zone géographique dans laquelle transitent les marchandises et les individus, comme un réservoir à consommateurs.

Le progressisme est un mondialisme. L'état-nation est cependant nécessaire à l’épanouissement de l’humanité car l’Homme isolé, même bardé de droits, n’a aucun pouvoir politique. L'exercice de la démocratie est le fait de citoyens définis par rapport à une nation et nécessite donc l 'existence de frontières. La déclaration des droits de l'Homme et du citoyen est liée à l’existence d’un État et de ses citoyens. Sans nation, plus de démocratie. Le citoyen du monde n 'existe pas.

Le progressisme fragmente aussi l’identité des individus en aspect et sous-aspects, pour y créer des catégories. Cela est particulièrement le cas pour les problèmes de genre : désormais nous sommes classés en hétérosexuel, homosexuel, bi sexuel, trans...

Le terme famille avait un sens précis : un homme, une femme et leurs enfants. Ce terme est désormais employé à d'autres situations. L'expression famille monoparentale est devenue courante, de même l'expression famille recomposée. On parle aussi de famille homoparentale alors que l'une des caractéristique de l'homosexualité se trouve être le fait d 'être incapable de faire un enfant , donc de "faire famille". A appeler ainsi des situations diverses et variées "famille", la vraie perd de la visibilité. L'individu se retrouve un peu plus seul, "sans famille". La famille, cellule de base de la société ayant perdu de son aura, il s'habitue à la solitude et délaisse de surcroît les corps intermédiaires : Églises, partis politiques, syndicats. La sociétés est émiettée.

Pour les progressistes il faut supprimer les frontières, mais toutes les frontières. La différence homme-femme est niée. Plus de rose pour les filles, plus de bleu pour les garçons. Dès l'enfance l’interchangeabilité des sexes doit être totale. Avec la PMA une femme peut avoir un enfant sans homme ; avec la GPA un homme peut avoir un enfant sans femme. Il faut casser les préceptes d’une époque révolue, se libérer de la transmission de ce qui est qualifié de stéréotypes, se désaffilier, ouvrir les frontières du genre et jeter ainsi des passerelles vers un monde nouveau dans lequel la confusion règnera en maître.

La loi bioéthique pourrait bien valider une transformation anthropologique fondamentale. En autorisant la PMA pour toutes les femmes, elle cantonne les mâles dans la fonction de reproducteurs. Le père, lui, avec cette loi, disparaît.

Cette volonté d'abolir les frontières s'applique à la définition même de l'Homme.

Les anti-spécisme ne veulent pas d'une frontière claire entre l'Homme et l'animal. Sous leur pression on a changé, dans le code civil, la définition des animaux pour les rapprocher de celle de l'humain. Aussi depuis 2015 l’animal est officiellement reconnu par le code civil comme « un être vivant doué de sensibilité » et non plus comme un « bien meuble ».

L'animal se rapproche de l'Homme ou, pour le dire autrement, nous progressons vers l'animalité. Si l'Homme devient un animal comme un autre, c'en est fini des droits de l'Homme.

Pour compenser tout ce désordre on a promu la libération des mœurs : pilule, avortement gratuit utilisé comme moyen contraceptifs. La femme libre peut aider l'homme perdu à compenser la disparition de ses repères. La consommation endiablée de drogue et de psychotrope illustre cette volonté de fuite.

Fuir le progressisme qui lui est imposé, voilà le propre de l'Homme moderne.


Lire l'article complet, et les commentaires