Le propriétaire est forcement cupide et le locataire forcement gentil
par spartacus
samedi 3 novembre 2012
On est inondé d'articles sur les déboires des futurs locataires, des dossiers « béton » a constituer, des justificatifs incroyables, de la raréfaction des offres pour pouvoir accéder au logement dans les grandes villes et notamment dans la région Parisienne. C'est sûrement vrai au niveau macro-économique mais ne constitue pas une réalité nationale.
Néanmoins il faut aussi aborder l'autre coté et le point de vue du propriétaire bailleur privé.
Je vais vous conter l'histoire de « Denis » ce méchant propriétaire et ses « gentils » locataires.
Denis est un Agent commercial et sa femme est secrétaire commerciale. Ils ont acheté leur maison il y a bien longtemps, elle est aujourd'hui payée, leurs enfants sont devenus autonomes et ils ont mis de coté un petit peu d'argent. Ce ne sont pas des « riches », pas d'héritage d'oncle d'Amérique mais de l'argent pris sur le budget familial, en économies, en privation sur des loisirs ou une vie sans excès financiers.
Denis et sa femme ont donc un jour décidé d'acheter un petit immeuble avec plusieurs petits logements qu'ils ont mis en location. Le petit pécule économisé, assure une bon apport, chez le banquier, mais bien entendu un tel investissement nécessite une bien grosse dette à rembourser sur 15 ans. Normalement le montant des loyers couvre bien l'oppération. Quand tout sera payé, dans 15 ans ce sera du bonus pour la retraite
Alors ils l'ont acheté. Passons sur les déboires et retards de travaux pour une mise aux normes. Ils n'allaient pas louer des appartements insalubres, c'est pas leur genre. Ils avaient vu la TV et les longues files d'attente de locataires dans les reportages. Eux ce sont aperçu que louer n'était si rose que les média avaient prédit. Régulièrement les candidats à la location ne se sont pas présentés. La femme de Denis a pris des journées de congé pour rien. Entre l'annonce de,mise en location et la prise des clefs, c'est bien 2 mois. On ne leur avait pas dit.
Les premiers baux ont étés signés. Ils ont fêté cela au champagne. Ils ignoraient que c'est à partir de ce moment que les malheurs commençaient. Le premier loyer impayé est arrivé dès le premier mois. Ils n'ont pas pris d'assurance loyer impayé. Ils se croyaient bons gestionnaires et la bonne bouille des locataires c'était pour eux du solide et du faible. En plus une assurance, c'est très onéreux. Qu'ils ne regrettent rien. Pour que l'assurance fonctionne il faut absolument respecter à la lettre la procédure. Une lettre de demande de loyer dans les 20 jours, puis respecter le détail des petites lignes...Jamais simple, et pas forcement efficace.
Le premier loyer impayé ne fait pas pour autan arrêter les crédits qu'ils ont pris pour acquérir l'immeuble.
Ce premier locataire qui ne paye pas a « disparu » sans laisser d'adresse, sans laisser les clefs.
Essayer de retrouver le locataire indélicat est laborieux. Faire appel à la police ? Les loyers impayés ne rentrent pas dan le cadre de leurs prérogatives. Envoyer un huissier ? Oui mais ou ? Faire appel à un détective ? En dessous de 4000€ d'impayés c'est impossible.
DENIS ne peux pas récupérer son appartement comme cela. Il doit « prouver » qu'il a quitté les lieux et obtenir une décision de justice. Prouver l'évidence demande du temps, collecter des témoignages du voisinage, récupérer des attestions de coupure d'eau chez l'opérateur. Ensuite payer un huissier pour mandater un juge qui seul pourra casser le bail. La récupération de ce premier appartement a demandé 16 mois. 16 mois sans loyer, il ne récupérera que la caution qui ne compensera pas les frais,
Le second appartement sera le deuxième locataire indélicat. Au départ un couple charmant, habitait cet appartement, mais l'homme a trouvé une autre compagne et il est parti. Le bail était signé aux deux noms, la femme a décidé de rester et de ne payer que la moitié du loyer. Elle considère que c'était loué aux deux noms et qu'elle n'a pas à prendre la part de son ex. DENIS est humain, mal lui en a pris. Il lui a laissé le temps de se retourner et de trouver autre chose, elle ne l'a pas fait. C'est donc lui le seul perdant. La procédure d'expulsion demandera 2 ans. Pendant ce temps, Denis n'a pas perçu de loyer constants, continue de payer les charges, les mensualités de crédit et les frais liés à la procédure, celle ci lui a demandé 2000€ d'avocat et 2000€ de remise en état.
Un malheur arrivant jamais seul, le 3eme appartement c'est un pro très bien informé qui a pris le logement. La caution ? Un prête-nom devenu insolvable. La procédure ? Pour le pro de l'arnaque, le temps c'est de largent, il sait reporter et reporter. Le locataire un débiteur permanent mais qui trouve les moyens de s'acheter le derniers modèle d'écran plat. Récupérer le logement lui demandera 3 ans tellement il a fait jouer les procédures. Et dans quel état il l'a récupéré.
La loi est particulièrement défavorable au propriétaire. Au départ le législateur a eu de louables intentions, mais dans la pratique ces procédures mettent à mal le meilleur des propriétaires. Une expulsion qui se passe bien met plus de un an a être effective. Le temps pour la justice de réaliser des enquêtes financières et sociale, d'accorder des délais avant de quitter les lieux, de faire intervenir la force publique, Et le passage du locataire indélicat peut laisser des traces lourdes dans le logement.
Le locataire en situation financière délicate fait tout pour conserver un toit. Il décharge ses problèmes sur le propriétaire bailleur qui lui continue de fiancer ce toit, assume charges et impôts et emprunt. De ce fait il met en situation dramatique le propriétaire.
Denis est un propriétaire qui est au bout du rouleau. Denis la situation est devenue dramatique. Son compte bancaire est dans le rouge. Et pourtant il a un travail, et a assumé toutes les charges. Il revend sa résidence principale pour pouvoir survivre et payer les dettes engendrées par les locataires indélicats.
Dans l'esprit ambiant, le propriétaire est un nanti, et quand il explique cela, les gens ont du mal a le croire. La pensée populaire facile donne à croire que ce ne sont pas des gens à plaindre, il y a tellement d'autres malheureux...qui n'ont pas de logement.
Certains ne veulent plus louer. A trop protéger le locataire on fait baisser le nombre de logements sur le marché.
Mais faut pas le dire, avec les bobos qui ont pris le contrôle de ce qui est moral ou pas. On va vous stigmatiser !