Le régime de la médiocratie

par Le421... Refuznik !!
jeudi 30 janvier 2020

Qui n'a pas été confronté récemment ou de façon plus lointaine à une "hot line", ou plutôt à un service "assistance téléphonique" en bon vieux français.

Il est vrai, et cela a été souligné maintes fois sur Agoravox et ailleurs, qu'étaler son savoir en globish, novlangue plus ou moins techno et autres anglicismes à deux balles permets à des "médiocres", justement, on va en parler, de paraître plus qu'ils ne sont.

Il arrive parfois que l'aide reçue soit adaptée, auquel cas, la reconnaissance du véritable interlocuteur professionnel est immédiate.

La plupart du temps, le résultat est consternant.

Cet article m'est inspiré d'une réflexion faite par un philosophe québécois, Alain DENEAULT pour le citer, sur la prise de pouvoir de personnes peu compétentes en apparence, sur le reste de la société.

Si je reviens à l'exemple de l'assistance téléphonique, j'ai constaté pas plus tard qu'hier, que les réponses apportées à mon problème tenaient de la cour de récréation CM2. Le sujet était technique, en quelques minutes, j'ai eu des réponses totalement opposées de la part de deux interlocuteurs.

Mon expérience dans le domaine m'a très rapidement permis de déterminer lequel était un technicien et lequel était un "médiocre". Intéressons-nous à cette deuxième personne.

Est-elle réellement une nullité busarde (de "buse" !!) comme pas possible ou joue-t-elle un rôle prédéterminé dans un système organisé ?

J'opterais pour la deuxième option. En fait, il apparaît que l'interlocuteur a une procédure à respecter permettant de cibler au plus vite le problème et d'apporter ainsi une solution. Lorsque l'on a à faire à un robot, le phénomène peut parfaitement se comprendre, voire s'excuser. Or, dans ce cas précis, nous assistons à - hormis quelques tournures de phrases plus personnelles - une véritable "mécanisation" de l'être humain. Les solutions proposées, lorsqu'on est dans son domaine de compétence, sont tellement dérisoires qu'elles prêtent soit à sourire, soit à s'énerver.

Avez-vous branché la prise de courant ?

Bah non, c'est vrai, en plus, ça fait six mois que je n'ai pas payé l'électricité et que je m'éclaire à la bougie... C'est idiot d'avoir une connexion internet, excusez-moi !!

On constate donc que la réflexion propre à l'intellect de la personne disparaît, car elle fait de moins en moins - et contrairement à ce que prétendent de fumeux recruteurs - des pré-requis d'un employé quelconque. Le "collaborateur" devient de fait un exécutant méthodique qui s'en tient à ce qu'on lui demande, sans chercher à apporter sa touche d'originalité ou ses améliorations venant de sa propre expérience. Nous touchons là l'explication de la médiocrité calculée, reconnue et voulue par le système. Je fais mal, d'accord, mais c'est "dans les clous", je respecte les règles !!

Tant que cette façon de voir les choses se cantonne à de simples sous-fifres, les conséquences étant toutefois désagréables, restent dans le domaine de l'acceptable, encore que...

Mais lorsque nous touchons aux hautes sphères, la médiocrité doublée en général d'une servilité totale amène des désagréments pouvant perturber le fonctionnement global de la société.

J'ai toujours remarqué, et pas qu'à l'armée, cette tendance des "chefs de pacotille" de s'entourer de ces médiocres. Entouré de bougies d'anniversaire, une simple lampe de chevet paraîtra plus brillante. Autre avantage, la comparaison entre la faiblesse du chef la nullité complète des proches donnera un ressenti connu du "ça pourrait être pire". J'en veux pour exemple un président de club sportif que j'ai bien connu, particulièrement compétent dans le domaine des affaires, qui n'a jamais fait la différence entre une association loi 1901 et une entreprise à but très lucratif.

Sa solution tenait dans des membres du bureau triés sur le volet, avec une manie de ne jamais contester la moindre décision du chef, ce qui aurait conduit inévitablement à l'éjection du bureau. Une secrétaire assez rétive car, cela va souvent de pair, compétente dans le domaine, s'est vue écartée après quelques mois d'activité.

Les réactions des membres du club sont passées dans l'indifférence la plus totale et la prise en compte a été inexistante. J'ai d'ailleurs fait personnellement les frais de cette éviction car j'avais à l'époque un dossier accident en cours que j'ai du gérer tout seul... La seule compassion à cette occasion a été le cadeau d'une bouteille (1.5l quand même !!) de vieux Bordeaux. Anecdote...

Effectivement, lorsqu'on passe donc dans les milieux décisionnaires d'un pays, les conséquences deviennent, de fait, beaucoup plus graves. Et nous pouvons le constater avec le gouvernement français actuel. Je précise aussi que beaucoup d'autres pays, notamment les anglo-saxons, que la culture du chef incompétent, parce qu'en réalité subordonné à d'autres dirigeants "invisibles", devient la règle.

Concrètement, nous constatons effectivement que les mesures prises, je prends l'exemple actuel du cas des réformes sur la retraite, montrent une impréparation et une incompétence crasse.

Je me rappelle de cette histoire rédigée à la va-vite, lors des manifestations des Gilets Jaunes, qui prévoyait de donner à un préfet le pouvoir de décider, à priori et sans antécédents, de qui avait ou n'avait pas le droit de participer aux défilés. L'inconstitutionnalité de ce principe sautait aux yeux, même d'un imbécile patenté.

Le Conseil d'État a émis un avis plus que défavorable sur le texte proposé de la "retraite Macron". Sur certains points d'ailleurs, la menace de la même inconstitutionnalité plane car, sur certains textes, il y a rupture d'égalité de traitement entre les citoyens.

Pour revenir au sujet, la tendance des grands de s'entourer de médiocres béni oui-oui a pour corollaire le catastrophisme des résultats. Par chance, les citoyens ont une mémoire de poissons rouges, la plupart du temps, ce qui fait que le jour où ces tristes sires perdent leur pouvoir, ce n'est que pour mieux rebondir dans des postes où les "qualités" montrées au grand jour dans un poste public permettent de bien se placer.

Il reste la consolation, parfois piètre bien sûr, pour les incorruptibles de la conviction, d'avoir fait ce qui leur semblait juste et efficace. Dieu merci, il reste toujours des réfractaires qui ne pensent pas comme la grande majorité et permettent parfois, pas toujours, de bien faire avancer la société.

 


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