Le retour raté qui fait pschitt
par Grégoire Duhamel
mardi 14 octobre 2014
On en est sûr : le Guignolo ne fait plus recette.
La marche triomphale qu'avait escompté Sarkozy s’est transmuée en chemin de Damas, et ce qui devait être une promenade dans les prés devient jour après jour un chemin escarpé, ce qu’atteste toutes les études d’opinion.
Dans le dernier sondage en date, celui d'Ipsos, réalisé autour du 11 octobre, le mari de Carla perd neuf points, à 31% d'opinions favorables, et se situe désormais derrière Alain Juppé (54%). Plus grave, Nicolas Sarkozy est devancé par Alain Juppé chez les sympathisants UMP, l'ancien maire de Bordeaux récoltant 76% d'opinions favorable (+ 4 points depuis septembre) contre 71% pour Nicolas Sarkozy, en chute de 11 points. D’ores et déjà, on peut analyser que le come back de Nicolas Sarkozy parait plutôt raté. Quelles en sont les raisons ?
A / Revenir pour prendre la tête d’un parti disqualifié par les affaires - Bygmalion sera dans les mois qui viennent une bombe à fragmentation - c’est à dire s’emparer d’un navire qui coule, n’a pas été une bonne stratégie, ce qu’avait prédit du reste Henry Gaino. Il n’a pas été entendu.
B / De Gaulle s’était imposé un silence de onze ans avant de revenir à la faveur des évènements d’Algérie. Deux ans de pseudo silence, à peine contenu, c’est vraiment trop court, et le timing de l’ex Président semble d’autant plus discutable que les élections de 2017 sont encore loin.
C / Il n’a pas changé. Tous les commentateurs soulignent ce point. On le retrouve tel qu’en lui-même, agité, nerveux, pas mécontent de lui, sorte d'interprétation vieillotte d’un film vu cent fois.
D / Celui qui l’a battu étant lui-même disqualifié par les faits et les sondages, la perspective d’un nouveau duel n’offre aucun attrait, sur le fond comme sur la forme. En outre, la présence possible de Marine Le Pen au second tour rend impératif le choix d'un candidat consensuel, ce que Sarkozy n'est pas.
Si la candidature d'Alain Juppé s'affirmait au fil des mois, jusqu'à gagner les primaires, qu'en sera-t-il de l'égo de l'ex- Président ? Sera-t-il beau joueur ?
C'est désormais la question.