Le réveil de l’ogre russe

par Elliot
samedi 26 février 2022

L’Ukraine envahie par les troupes russes : Une réalité qui a pris de court aussi bien les journalistes experts de ces questions que les dirigeants occidentaux ( à l’exception notable de Biden et de son caniche Johnson )

En effet depuis l’épisode des armes de destruction massives mensongèrement annoncées en Irak par les services de renseignement américains, les alliés des Américains ont appris à se méfier des informations distillées par leurs officines bien que le cantonnement des forces russes aux confins des frontières de l’Ukraine n’eût dû laisser aucun doute sur les motivations guerrières qui présidaient à cet étalage.

Pour être charitable on supposera que tout le monde savait mais que certains ne voulaient pas voir l’évidence comme l’autruche qui met sa tête dans le sable devant le danger et que de toute manière ils étaient conscients de leur manque de poids pour peser sur les décisions.

L’Occident s’était si bien accoutumé à une Russie à genoux suite à l’effondrement de l’empire soviétique initié par un Gorbatchev dépassé par le fil de l’histoire qu’il déroulait et magnifié, si l’on ose dire, par Boris Eltsine dont les pitreries poussèrent son pays au bord du gouffre, livré aux appétits malsains de chevaliers d’industrie sans scrupule qu’on appelle aujourd’hui des oligarques qui se contentent de flamber dans des achats somptuaires les bénéfices des rentes qu’ils se sont accaparées…

Quand Poutine, obscur cadre du KGB, a été appelé à prendre la relève sans doute parce que ceux qui lui proposaient la charge l’estimait à leurs bottes, la régression du niveau de vie des habitants était vertigineuse, la durée de vie de la population était en chute libre et ce qui fonctionnait bien sous le régime soviétique avait atteint un niveau de délabrement qui donnait aux Occidentaux l’impression que cette puissance déchue ne méritait plus guère de considération.

Ainsi fut fait.

Les promesses faites à Gorbatchev de ne pas pousser l’OTAN aux confins de la Russie s’avérèrent écrites dans le sable de l’hypocrisie et l’Organisation militaire sous direction américaine provoqua l’entrée de tous les anciens pays sous tutelle soviétique, à l’exception de la Géorgie et de l’Ukraine, mettant ainsi les centres névralgiques du pays sous la menace de missiles à longue et moyenne portée sous le prétexte insolite de contrer les velléités belliqueuses jamais avérées de l’Iran à notre égard.

 

Patiemment Poutine a reconstruit son armée en la modernisant et en la dotant d’armements sophistiqués dont il a apporté la preuve de l’efficacité en Syrie infligeant aux Occidentaux peu regardants sur le choix de leurs alliés une défaite cinglante. Bachar El Assad est plus que jamais bien assis sur son « trône »

On passera sur les épisodes peu glorieux de la Libye et maintenant du Mali et de la Centrafrique.

 

Entre-temps la Russie a accumulé des réserves de change considérables qui la mettent pour un temps certain à l’abri des sanctions prises par les pays de l’Europe occidentale qui risquent davantage de se mordre les doigts que l’objet de leurs menaces.

Le coup d’état dit Euromaïdan du nom de la place où s’attroupaient des groupes sans doute à la solde de puissances étrangères (je vise ici de la Grande Bretagne et dans une moindre mesure les USA ) ainsi que par des éléments ouvertement nazis, aboutit à la destitution du Premier Ministre Ianoukovitch qu’on ne pouvait pourtant pas taxer de russophilie délirante et à l’annexion par la Russie de la Crimée qui de tout temps fut russe et l’est donc redevenue.

 

En effet une des premières mesures par prises la nouvelle équipe fortement influencée par une Extrême-droite revancharde fut de placer les russophones dans une situation réelle d’infériorité linguistique entraînant la sécession d’une partie du Donbass et un état de guerre larvée depuis 2014.

Durant tout ce temps l’Ukraine fut encouragée ou, en tout cas, pas découragée de ses velléités de rapprochement avec L’UE et pire que tout pour la Russie d’adhésion à l’OTAN.

A ce stade le dindon de la farce reste le peuple ukrainien qui se voit rappeler les règles de la géopolitique par la faute de dirigeants au mieux naïfs au pire incompétents.

Dès lors que va-t-il se passer ? La Russie devrait relativement rapidement prendre la contrôle de l’Ukraine et sceller le sort des régions du Donbass qui lui seront intégrées d’une manière ou d’une autre ; on peut aussi imaginer que passera sous autorité russe la zone côtière reliant le Donbass à la Crimée.

 

Je ne pense pas que la volonté russe soit de dominer l’entièreté de l’Ukraine qui pourrait conduire à un enlisement désastreux mais de mettre au pouvoir des personnes dont la neutralité voire la bienveillance est acquise.
L’Occident mettra du temps à digérer la pilule mais l’amertume se dissipera avec la montée des récriminations populaires qui auront à supporter des taux d’inflation qui ne seront pas seulement dûs au coût de l’énergie mais de l’ensemble des matières premières mondiales.
La Chine, alliée de la Russie, continuera d’avancer ses atouts face à cette puissance déclinante que sont les Etats-unis qui auront du mal à se relever de la gifle qu’ils ont reçue en Afghanistan où leur débandade a rappelé la débâcle de Saïgon du 30 avril 1975.


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