Le ridicule des mesures anti pollution

par POlivier
mercredi 1er février 2017

Dernièrement, suite à des pics de pollution de plus en plus réguliers, des mesures ont été prise. Et quelles mesures ! On ne plaisante plus. Oui, des messages nous conseillant de lever le pied ont été disséminés dans toute la France. « Réduisez votre vitesse », un message ne voulant pas dire grand chose. Ensuite, on l’a remplacé par « 20km/h en moins ». Et aujourd’hui, nous sommes passés à un panneau 70, faisant passer les autoroutes de 130 à 70 km/h.

A Paris et dans d’autres villes, c’est encore pire, puisque après des réductions de vitesse de plus en plus abusives, nous sommes passés aux vignettes.

 

Encore et toujours la vitesse. Comme pour les accidents de la route, tout est mis sur le dos de la vitesse.

Certes, plus on roule vite, plus on consomme, c’est un fait. Mais ce qui consomme le plus, ce n’est pas la vitesse, mais les premiers rapports, ainsi que les accélérations. Roulez de façon constante va moins polluer que d’accélérer / freiner constamment. Et pourquoi freine-t-on, souvent ? A cause de véhicules roulants à moins de 110 km/h qui dépassent des camions, nous obligeant à ralentir, voire, à freiner.

A moins que tout le monde ne roule à la même allure, cette limitation n’a pas grand sens. Ces limitations ne font que perdre un temps énorme à tout un chacun et sont une des raisons du trafic : si tout le monde se traîne, les voies vont rapidement saturer, créant des embouteillages. A ce moment, quel est l’intérêt des autoroutes ? La fonction première de ces voies de communication était d’accélérer, de fluidifier le trafic. Si on fixe des vitesses similaires aux nationales, les autoroutes n’ont plus grand sens.

 

Par ailleurs, théoriquement, il n’est pas possible de rouler à moins de 80 km/h sur la voie de gauche ; en généralisant la vitesse minimale à 70 km/h, c’est un non sens absolu qu’on nous instaure, puisqu’il devient interdit de rouler sur la voie de gauche !

Par ailleurs, même sur la voie de droite, quand des voitures roulent à 80 km/h ou moins, il n’est pas rare de voir des camions les doubler…

Les camions, justement ! Parlons en. N’était-il pas prévu une mesure pour les limiter ? Ah oui, j’oubliais : le gouvernement s’est couché pour ne pas la réaliser. Et à force de se coucher, voilà ou nous en sommes : restrictions sur tout les usagers, automobilistes en premier.

 

Parce que, des mesures anti pollution, ça existe ! Mais aucune n’a été appliqué, faute de courage politique. D’abord, l’écotaxe, honteusement annulée. Pourquoi « honteusement » ? Parce qu’elle émanait d’une demande d’élus alsaciens notamment, parce qu’en France, il n’existe aucune restriction sur le transport des marchandises en camion. Résultat : la quasi totalité des camions étrangers empruntent les autoroutes françaises, pour éviter de devoir payer les vignettes existantes en Allemagne, par exemple. Et cette conséquence a un coût, puisque le trafic étant important, les infrastructures vont forcément se dégrader plus rapidement, obligeant à refaire des portions de façon nettement plus régulière que la normale.

 

Et les péages ? A leur mise en place, on nous a fait croire qu’ils servaient à financer la construction des autoroutes, puis à leur entretien. Mais chaque prétexte est bon pour augmenter les tarifs, au point ou la Cour des comptes a dénoncé la cherté des péages, pour un résultat plus que mitigé, et surtout, des bénéfices records.

 

Mais le transport par camions n’est pas la seule solution existante. Hélas, le transport par rail est délaissé, par choix politique. Idem pour le fluvial. A quoi bon se lamenter des émissions polluantes des transports routiers alors qu’on favorise ce secteur depuis des dizaines d’années ? N’oublions pas que le diesel fait aussi partie de cette politique, que la France a favorisé pendant plus de 30 ans. Et subitement, boum, on culpabilise les acheteurs, on les oblige à acheter neuf ? Soyons cohérents.

 

Hélas, nous ne le sommes pas. Le must reste certainement la vignette et les autres restrictions qui ont récemment eut lieu, du genre la circulation alternée.

Sur la forme, c’est une bonne idée, mais sur le fond, c’est une catastrophe, à tous les niveaux. D’abord, pourquoi la vignette vient-elle si tardivement ? Ensuite, son fonctionnement même est absurde, parce qu’elle se base uniquement sur le type de moteur de la voiture, sans aucune considération pour sa consommation ni son rejet ! Ainsi, depuis quelques années déjà, si vous achetez une voiture, vous remarquerez bien vite un classement allant de A à F qui classe les voitures par rapport à leur consommation ainsi qu’à leurs rejets. Pourquoi ne pas s’être basé là dessus pour les vignettes ? C’est beaucoup plus cohérent que de classer les voitures par années de productions et par motorisation, alors même qu’une vieille petite voiture va largement moins polluer qu’un récent 4x4, par exemple.

Ces vignettes ont plus l’air d’avoir été mises en place pour favoriser l’achat de voitures neuves que celles non polluantes.

 

Et les plans de dernière minute obligeant la circulation alternée… Quelle insulte pour tout les automobilistes. On les criminalise alors qu’ils vont simplement au travail, et parce que nos dirigeants n’ont jamais pris le problème de la pollution au sérieux. Prendre cette problématique au sérieux, c’est avoir un plan de circulation cohérent, des pistes cyclables de bon sens, des transports en commun sûrs et logiques, des accès piétons intelligents.

Dans les grandes villes, c’est tout le contraire. Chaque mesure est imposée à la va vite, en réaction à une urgence qu’on veut vite régler. Le résultat est simple : le réseau est absurde, mal fait, pas adapté, pour aucun des utilisateurs. Et on subit de plus en plus souvent des pics de pollution. Pics qui sont en partie du au transport, incontestablement, mais ce n’est pas le seul secteur. Y a-t-il eu quelque chose qui a été fait pour les autres secteurs polluants ? Pas à ma connaissance, et pour cause : il faudrait avoir du courage politique pour imposer ne serait-ce qu’un début de contraintes. Ils préfèrent largement les vaches à lait que sont devenus les automobilistes, après les radars, les augmentations des taxes de l’essence (le baril de pétrole est à un niveau quasiment trois fois plus bas que la dernière crise, les prix à la pompe sont quasiment identiques qu’à cette période, il y a un souci), on passe donc aux vignettes.

 

Alors, des mesures contre la pollution, oui, clairement, oui. Mais des mesures sensées, sur le long terme, qui prennent en considération les acteurs, et pas des mesurettes discriminantes mal conçues, qui pénalisent une majorité de personnes au jour le jour. Finalement, on veut simplement une vraie politique contre la pollution, à tous les niveaux !


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