Le serial killer a encore frappé

par srobyl
samedi 23 juillet 2011

De quoi se plaignent-ils ? Ils ont pourtant de la chance ! Tout ce qu'il faut dans leur univers professionnel pour mettre fin à leurs jours en toute discrétion : des arbres, à foison, avec de belles branches pour se pendre...Comme d'autres, du public ou du privé, sacrifiés à l'autel de la rentabilité, les agents de l'ONF, acculés , sont en proie au désespoir et sont tentés d'en finir

Ce que j'écris là est proprement dégueulasse...En cette période pré-électorale où les différents coursiers tentent de se refaire une virginité, où les conseillers s'activent à faire limer les crocs, rentrer les bedaines, s'acheter un code de bonne conduite, où, exception faite de quelques maladroits qui ne peuvent tempérer leur priapisme chonique, on l'on donne le politiquement correct, où l'on ne dit plus de phrases assasines, où les "pôv'cons" n'existent plus, voilà que je me mets à critiquer ce brave Naboléon...

Les phrases n'assassinent plus, mais la politique de restrictions tous azimuts continue de faire des ravages. Quatre suicides chez les agents patrimoniaux (anciens "gardes forestiers") de l'ONF, me direz-vous,c'est encore peu au regard de ce qui se passe ou s'est passé ailleurs, chez Renault ou à France télécom. mais ce n'est peut-être hélas qu'un début.

Il se trouve que j'ai comme beaucoup de monde une tendresse particulière pour les forêts ; lieux merveilleux où l'on peut se régaler en toutes saisons de chants d'oiseaux, (comme le premier des lourdeaux dit la chanson), de senteurs sans cesses renouvelées, où les piqûres d'insectes sont là pour nous rappeler que nous ne sommes pas les premiers arrivés sur la planète. Ces cathédrales vivantes ne seront jamais assez louées, pour le bien-être qu'elles nous procurent : on peut s'y promener, flaner, s'y aimer tendrement ou fougueusement, cueillir des champignons, ou admirer les espèces qui y vivent.

Certes, un hectare de forêt rapporte bien moins que la même superficie de maïs, et la tentation reste toujours grande chez les "faiseurs de blé", d'en faire disparaître au profit de cultures plus "juteuses". Il y eu même des époques anciennes, où la forêt française fut surexploitée, faute d'une conscience suffisante de son importance, et de lois en assurant une gestion raisonnée. Les premièrs signes d'une attention particulière à la gestion forestière remontent au siècle de Louis XIV, sous-tendus probablement par la gourmandise en bois de la Marine royale 

Grace à des siècles de réglementation et de gestion raisonnée, la forêt actuelle en France à retrouvé une superficie appréciable et se porte plutôt bien. 

Certes, notre siècle plus avide de sensations que d'émotions incite certains à prendre la forêt pour un terrain de jeux brutaux. Les balles y sifflent de temps à autre, mais c'est pour notre bien, nous dit-on, pour celui des arbres, préserver les jeunes pousses des dents des herbivores. Quelques illuminés, gavés d'exploits parisdakaresque, s'y aventurent en pétaradant, et regrettent de ne pouvoir en sillonner davantage les allées. 

Mais, une réglementation existe, qui fait que même un propriétaire de forêt, pour peu qu'elle ait une certaine grandeur, ne peut y faire n'importe quoi. Les volumes de bois à exploiter y sont en principe définis et c'est à l'ONF que revient cette tâche de gestion.

 J'aime la forêt depuis toujours. Il se trouve que j'ai hérité d'un tout petit bois, de moins de deux hectares, qu'on aurait pu baptiser "Trouse Chemise', tant il fut, et est encore le lieu de promenade de bien des amoureux. J''y ai aménagé des sentiers, veillé à ce qu'il reste aussi un endroit pour ceux qui aiment la "nature", que la biodiversité y soit au mieux respectée, qu'il ne s'y passe aucune activité agressive. 

Que des personnes soient affectées aux travaux de surveillance, de gestion permettant une meilleure sauvegarde des forêts, voilà qui devrait être de nature à nous rassurer. Qu'il règne actuellement une telle tension, un tel désarroi dans cette profession amenant à des actes désespérés m'attriste profondément et j'adresse toute ma sympathie aux familles endeuillées.

Les dirigeants actuels ont infiniment plus d'égards envers les marchands d'obus qu'envers les doux rêveurs qui songent à le nature. Et si ce malaise prenait de l'ampleur, on les verrait après ramener leur fraise et "jeter aux cadavres ce manteau de paroles", comme ils ont bavé sur l'écologie et le "développement durable". Les salauds !!

j'ai envie de crier ma rage envers ce système qui ne pense qu'au profit, à la rentabilité, et envers celles et ceux des politiques qui, en dépit de beaux discours, n'ont aucune envie de faire quoi que ce soit pour sortir de cette idéologie de merde.


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