Le Service civique… « Cleenex » ou aubaine pour le jeune ?

par CHALOT
samedi 11 avril 2015

Hier, au cours de l’AG d’une association fédérant de nombreuses associations de solidarité, dont la plupart sont professionnelles, j’ai déclenché la colère de quelques participants quand j’ai tancé le Système des services civiques…. J’ai même osé parler de pseudos emplois, de type cleenex : « on prend, on utilise et on jette ».

Un participant, directeur d’une structure de l’économie sociale et solidaire a même déclaré que mon intervention était honteuse et que je ferais pleurer des « services civiques », en les comparant à des kleenex !? Ah démagogie quand tu nous tiens !

Nous avons commencé une passe d’armes intéressante, car après les coups de menton, nous avons engagé le débat.

Aujourd’hui il est indéniable que le gouvernement cherche par tous les moyens à réduire le nombre de chômeurs.

L’intention était louable s’il ne s’agissait pas encore une fois de contrats aidés courts….

« Mais Monsieur, le service civique n’est pas un emploi ? »

Ce n’est effectivement ni un emploi, ni, non plus, malheureusement, dans la plupart des cas un marche pied vers un « boulot »

C’est une aubaine pour les employeurs qui disposent là d’une « main d’œuvre » à moindre prix, puisque la charge revenant à l’organisateur

« la personne morale agréée sert au volontaire une prestation nécessaire à sa subsistance, son équipement, son logement et le transport. Il peut s’agir de titre-repas ou d’une prestation en espèces. 

Dans ce dernier cas le montant minimal mensuel de cette prestation est fixé à 106,31 € depuis le 1er janvier 2013 (7,43 % de la rémunération mensuelle afférente à l’indice brut 244 de la fonction publique). »

http://www.service-civique.gouv.fr/page/les-conditions-pour-m-engager

S’agit-il d’une aubaine pour le jeune ?

C’est un, un « mieux que rien », affirment les zélateurs de ce dispositif.

Evidemment, oui il vaut mieux quelques centaines d’euros que rien du tout, certes, mais il s’agit là d’une indemnité qui sert de revenu à des jeunes qui reçoivent ainsi pour vivre, un somme nettement inférieure au seuil de pauvreté…..

Je ne jette pas la pierre aux associations qui prennent des services civiques, à la condition qu’elles accompagnent les jeunes et ne prennent que le nombre de personnes dont elles peuvent assurer l’avenir, c’est-à-dire un débouché au bout des 6 ou 12 mois.

Certaines associations assurent sérieusement cette mission.

Je connais une association nationale qui a pris un seul service civique.

Ce jeune a eu droit par la suite à un emploi avenir et aujourd’hui, l’assoce s’engage à lui assurer un CDI en dehors des dispositifs.

Je suis opposé aux contrats aidés si les pouvoirs publics ne s’engagent pas contractuellement avec l’association porteuse de projets à apporter son soutien pour qu’à l’issue de la période le poste soit pérennisé, ce qui suppose une aide financière réduite mais maintenue.

L’intérêt des emplois jeunes associatifs quand ils ont été créés c’est qu’ils obligeaient les employeurs à garder les salariés ou à leur retrouver un autre débouché professionnel.

Jean-François Chalot


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