Le Service civique universel : l’universalité de la précarisation !
par CHALOT
mercredi 4 novembre 2015
Oh la belle tenue.....
Les services civiques à Pôle emploi.....
Pôle emploi qui utilise des personnes sans contrat, il fallait le faire, il l'a fait !?
C’est la réponse qui m’a été faite lors d’une réunion organisée par un collectif d’associations…..
Hélas ! Tous ceux et toutes celles qui soutiennent de bonne foi ce dispositif sont roulés dans la farine.
Plusieurs Caisses d’allocations familiales font appel à des services civiques
Ces « non -salariés » vont combler en partie le déficit en personnel
Comme Pôle Emploi et ses agences d’Ile de France ne peuvent plus faire face, ils ont « recruté » 1200 jeunes en service civique, à raison de deux par agence.
Dans certaines agences, ils restent là deux heures en station debout pour aider les demandeurs d’emploi à utiliser l’outil informatique….
Naturellement ils ne peuvent pas répondre aux demandes de renseignements.
Ils n’ont pas de qualification, ni même une formation digne de ce nom.
Sans droits, ces jeunes vont toucher 467,34 € par mois.
La direction de Pôle emploi s’apprête à ne pas remplacer les départs en retraite et d’utiliser ce vivier de main d’œuvre corvéable et surtout sans contrat de travail.
Dans l’hebdomadaire « la Tribune des travailleurs » un jeune témoigne :
« C’est pire que ce que je pensais : je ne savais pas qu’il n’y avait pas de cotisations et que je ne toucherais pas de chômage après. Sur mon bulletin de salaire, il n’y a rien, il est vide. A l’accueil de l’agence, je vois les bulletins de salaire des demandeurs d’emploi toute la journée. Le mien n’a rien à voir. » !?
Dans le cadre du débat sur le service civique, un ami m’a interpellé :
« Les jeunes sont pour, ils préfèrent ça au chômage ! »
Peut- être mais la déception risque d’être très forte et beaucoup de jeunes se retrouvent au chômage après ces quelques mois…. et démoralisés.
Si on accepte le dé-tricotage du code du travail, l’utilisation de contrats précaires ou des sans contrats comme pour ces jeunes, nous aurons demain une société sans droit.
Il y a quelques jours un militant associatif a formulé la remarque suivante :
« Ce n’est pas un emploi, certes mais si ce sont des étudiants qui font 20 heures ainsi, ils auront un petit pécule et de toutes façons ce n’est qu’une attente pour eux puis qu’-ils ne recherchent pas de CDI à temps complet »
L’argument semble imparable….
Sauf qu’aujourd’hui de nombreux jeunes cherchent du boulot donc ce ne sont pas à priori les étudiants qui sont les plus nombreux à postuler.
Je reste vraiment opposé à ce dispositif qui leurre les jeunes, remet en cause le code du travail et prépare à la précarité généralisée.
Jean-François Chalot