Le seul accusé : le violeur

par Françoise Beck
jeudi 14 mars 2019

 

Je rappelle le mystère des accents circonflexes sur mon clavier italien.

Des étudiants de l'Université du Kansas, KU, ont mis sur pied une exposition, intitulée "What Were You Wearing ?", en septembre 2017, dont on parle toujours.

L'idée en a été promue par Jen Brockman, directrice de l'Institut universitaire pour la prévention et l'éducation sexuelle, et par Mary Wyandt-Hiebert. L'initiative s'appuie sur le poème "What I Was Wearing ?" du dr Mary Simmerling, dont le texte figure en bas d'article.

Ces vetements ont été choisis par les étudiants, après qu'ils ont écouté les victimes de violences sexuelles, de viols. Ce sont des pantalons, des t-shirts. des robes, des polos.

Que veut démontrer cette suite d'habits ? Que ce n'est pas la manière de se vetir qui induit le comportement d'un violeur, qui y est décidé nonobstant le contexte.

On ne le sait pas assez, une des questions posées aux victimes de viols est : comment étiez-vous habillée ? Pourquoi ? Mes habits sont susceptibles de me faire porter la faute ?

Une femme qui a subi un viol est victime d'un crime, elle se sent indiciblement salie, elle éprouve honte et culpabilité. Et il en est pour soutenir que des femmes désirent secrétement le viol.

En pratique, l'exposition en question tente de mettre un hola à cette conviction encore ancrée dans la société, qui veut que s'habiller de manière un peu sexy justifierait le viol. Cela revient à une banalisation de l'acte. En anglais, on parle de "slut-shaming", tourner la honte sur la femme qui, par ses vetements, son comportement, ... aurait, elle, presque elle seule, provoqué le comportement criminel du violeur. En quelques mots simples, la femme porte une jupe courte, montre un certain charme, quoi de plus normal que la violer ?

Il est connu que le violeur ne s'attarde pas sur le physique de sa future victime, pas plus que sur son choix vestimentaire.

Les problèmes des victimes de viols viennent suite au crime, ceux des violeurs existent avant l'acte. Le psychologue clinicien Jean-Pierre Vouche considère que les violeurs ont, en commun, une pathologie de la relation humaine, un égocentrisme exacerbé, une incompréhension totale de ce que l'autre pense, le besoin de dominer l'autre. En revanche, Amnesty International affirme que les violeurs n'ont aucune pathologie mentale. Ils commettent l'acte en toute conscience.

Quelques chiffres révélateurs. 75000 femmes violées par an en France. 2 à 4% des viols sont condamnés aux Assises. 5 à 10% des victimes portent plainte.

 

Sans doute puis-je revenir à ma sempiternelle rengaine : le besoin d'éducation. Mais, il me plait aussi de conclure sur l'affirmation : "La responsabilité incombe toujours entièrement à l'agresseur et jamais à la victime". www.violencessexuelles.be

What I was Wearing

was this :
 from the top
 a white t-shirt
 cotton
 short-sleeved
 and round at the neck

this was tucked into
 a jean skirt
 (also cotton)
 ending just above the knees
 and belted at the top

underneath all this
 was a white cotton bra
 and white underpants
 (though probably not a set)

on my feet
 white tennis shoes
 the kind one plays tennis in
 and then finally
 silver earrings, and lip gloss.

this is what i was wearing
 that day
 that night
 that fourth of july
 in 1987.

you may be wondering
 why this matters
 or even how i remember
 every item
 in such detail

you see
 i have been asked this question
 many times
 it has been called to my mind
 many times
 this question
 this answer
 these details.

but my answer
 much awaited
 much anticipated
 seems flat somehow
 given the rest of the details
 of that night
 during which
 at some point
 i was raped.

and i wonder
 what answer
 what details
 would give comfort
 could give comfort
 to you
 my questioners

seeking comfort where
 there is
 alas
 no comfort
 to be found.

if only it were so simple
 if only we could
 end rape
 by simply changing clothes.

i remember also
 what he was wearing
 that night
 even though
 it’s true
 that no one
 has ever asked.

Sources : www.humansforwomen.org www.medium.com/legendaty-women www.huffigtonpost.fr/marl&egrave ;ne-schiappa-brugui&egrave ;re

 


Lire l'article complet, et les commentaires