Le soja : le coût réel de la protéine de demain

par Elmejeco
lundi 30 avril 2012

A l'heure du second tour, la question des OGM revient sur le parvis des élections. Interdits dans notre pays depuis peu, le lobby MONSANTO fait figure de mastodonte et la pression qu'il va exercer devant le futur gouvernement donnera sans doute pâle figure à celui-ci. Il est en effet difficile à l'échelle d'un pays de lutter contre des lobbys aussi puissants, qui rachètent les terres agricoles à ...des prix défiant toute concurrence, font pression sur les gouvernements des 5 continents pour exercer leur monopole sur les semences, mettre à mal l'agriculture paysanne et inonder le marché de leur produits phytosanitaires -comme le glyphosate- qui transforment les visages des campagnes. En effet, Monsanto a créé en 1996 un type de soja génétiquement modifié nommé "Roundup Ready", élaboré pour être résistant au glyphosate.

 

 En effet, à l'heure actuelle, près de la moitié des terres d'Argentine (soit 18 millions d'hectares) forment un tapis d'un jaune éclatant au printemps, uniformément lisse. Plusieurs fois de suite à la sortie de l'hiver, des petits avions arpentent au ciel ces masses jaunes cotonneuses pour y verser des tonnes de glyphosate... Une grosse partie de la campagne argentine, "el campo", et celle de son voisin le Paraguay, ne sont plus que composées de soja génétiquement modifié et de son indispensable allié : le glyphosate. Qu'est-ce que c'est exactement ? Le glyphosate, c' est un désherbant total systémique, auquel on ajoute un tensioactif et qui à eux deux provoquent la mort de tout organisme cellulaire qui se risquera à leur contact. La rotation des cultures peuvent engendrer des résistances au glyphosate, et des plantes comme l’amarante présentent des adaptations et résistent aux adjonctions de l'herbicide. En Amérique du Sud, la monoculture de soja a massacré la biodiversité animale et végétale. Pire, la plupart des paysans locaux se retrouvent sans terre, et ont perdu tout leur patrimoine naturel, qui leur permettait de vivre. Plus de médecine naturelle, plus de plantes alimentaires à leurs alentours, il sont maintenant retranchés dans des campements faits de tôle, de bois mort, et de bidons et survivent grâce à quelques centaines de m² de cultures ancestrales de coton, de manioc ou d'arachide.

 

 Les gouvernements sud-américains, ayant encouragé les structures de plus de 200 ha, et le rachat des terres des petits paysans voient leur pays peuplé de maffieux, qui rachètent à 500 euro l'hectare les terres des petits paysans. Ceux-ci ne peuvent refuser cette fortune qui leur permet de survivre un peu plus longtemps. Ils ne peuvent plus boire l'eau, contaminée par les pesticides et sont soumis à de graves maladies. Les enfants continuent à naître, mais rappellent les naissances post-tchernobyliennes, de par leurs malformations anatomiques. Les hôpitaux d'Asuncion voient régulièrement naître des bambins au visage déformé, au nez aplati et dimorphe.

 Mais que font les gouvernements ? Eh bien, ils se targuent de la croissance de croisière, et de leur économie basée sur l'export, avec des balances des paiements excédentaires à souhait. Mais alors, où est ce que va ce sacro-satanique soja RR ? Et bien, ici, en France, dans nos assiettes, indirectement, par la consommation fourragère des élevages industriels qui nourrissent la population.

 La consommation de viande bat son plein et augmente chaque année, et les élevages industriels hors-sol alimentent les grands abbatoirs et fournissent une viande bon marché aux habitants français. Nous sommes directement complices de cette catastrophe humanitaire et écologique en consommant de la viande industrielle, essentiellement en bonne partie produite grâce à cette crucifère.. Le soja séduit aussi les végétariens, puisqu'il possède tous les acides animés essentiels à la croissance.


 En résumé, le soja se targue d'être la légumineuse de demain, ici, en Europe, puisqu'il répond aux principaux défis de l'alimentation humaine. Mais notre consommation excessive de viande rouge industrielle nous rend complice de la destruction des habitats des campesinos sud-américains. Ainsi, nous sommes indirectement complices du massacre des populations paysannes Argentines et Paraguayennes.


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